Le Flamingo est une salle de boxe au coeur de Gênes et de ses trafics. Gérard, le propriétaire, fraye avec la pègre pour assurer les traites et garantir à ses boxeurs leur entraînement quotidien. Malik, le jeune espoir, évolue entre l’appât des matchs truqués et sa volonté de se faire une place dans ce milieu très fermé. À ses côtés, il y a ses amis Jesus, Risso, Alice, Hassam et... le mafioso Carbone !
Autour de cette salle vont s’entrecroiser des histoires et des vies que deux évènements vont bouleverser : la rencontre fortuite entre un boxeur et une jeune femme, et un meurtre brutal. L’existence de tous les boxeurs du Flamingo va en être bouleversée a jamais. (Delcourt)
Ah ! L’univers de la boxe !
Si le 7ème Art en a tiré de remarquables moments de gloire, le 9ème Art s’en est beaucoup moins inspiré (notons l’excellent « L’Enragé » de Baru chez Casterman).
En fait, une grande partie des histoires issues de ce milieu sont des thrillers et Flamingo ne déroge pas à la règle. Le scénario du duo Blengino-Erbetta sonne comme un bon coup droit bien classique, asséné avec force et précision avant que l’adversaire ne se couche : un boxeur tiraillé entre le « Noble art » et l’argent facile, un coach sur le retour qui essaie de sauver l’œuvre de sa vie, une créature de rêve qui fuit un passé trop exprimé dans ces arrières-salles de la rue, deux clans de mafiosi qui ne songent qu’à s’entretuer et un inspecteur étroitement lié à ce microcosme de bord de ring.
Un premier round à rallonge (avec deux tomes parus en même temps pour cette série qui en comptera 8) permet de se mettre en jambes. L’enquête policière s’ouvre sur deux meurtres qui sont en relation avec le Flamingo... et nous pénétrons ainsi du côté le plus sordide de ce petit monde de la boxe.
Le décor est posé, les questions ne tardent pas et les personnalités s’affichent laissant entrevoir de subtils mélis-mélos à venir. Amour, vengeance, trahison sur fond de sueur et de sang, tout est prêt pour démarrer cette saga à énigmes...
À l’image de cette trame qui joue d’antagonismes violents, le traitement graphique des albums accumule les contrastes. Le trait de Scampini dénote d’un manque de précision assez notable -technique frustre ou parti-pris assumé- quand la mise en page et la colorisation surprenante maintiennent l’ensemble fort agréable. La couleur de Biccardi, issue de l’école monochrome avec un changement de teinte en fonction des lieux, des émotions ou des époques, installe ce style sombre mais très « caméléonesque » qui ne laisse pas insensible.
Ainsi Flamingo se pare d’un lustre classique, sent quelque peu le réchauffé, mais joue plutôt bien son rôle dans une collection Impact faite pour l’action. À savoir si elle tiendra la distance avec un round 3 au deuxième semestre 2007, un round 4 pour le premier semestre 2008, ce qui nous amène, en suivant le même rythme, au round 8 vers le premier semestre 2010 (oufffffff !!!).
Le défi sera de taille pour notre quatuor italien qui devra à tout pris éviter l’essoufflement et le Knock Out...
Round 1 & Round 2
Série : Flamingo
Scénario : Lucas Blengino & Lucas Erbetta
Dessin : Cristian Cari Scampini
Couleur : Vincenzo Biccardi
Édition : Delcourt
Collection : Impact
Dépôt Légal : février 2007
Format : 300 x 225
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-7560-0645-1 et 978-2-7560-0646-8
Prix Public : 10,50 €
