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THX 1138 Director’s Cut
Film américain de George Lucas (1970)
13 juin 2007


Genre : anticipation - SF
Durée : 1h28

Avec THX 1138 (Robert Duvall), SEN 5241 (Donald Pleasence), SRT (Pedro Colley), LUH 3417 (Maggie McOmie), PTO (Ian Wolfe), TRG (Raymond Walsh), JOT (Eugene I. Stillman), OUE (John Seaton), CAM (Gary Alan Marsh), IMM (Irene Forrest), etc.

Dans une mégalopole souterraine, hommes et femmes travaillent sous la surveillance permanente d’un ordinateur central et d’une police d’androïdes.
Rendre les humains productifs et rentables semblent bien être la seule préoccupation de la méga structure disciplinaire qui régente cet univers concentrationnaire.
Drogues, contrôle de tous les instants et diffusion de programmes TV holographiques sont les outils utilisés pour contraindre la collectivité à marcher dans la bonne direction.
Ouvrier dans une unité de production de robots, THX 1138 (Robert Duvall) est discrêtement privé de ses rations journalières chimiques par LUH 3417 (Maggie McOmie), sa compagne, qui lui fait ainsi découvrir l’amour physique.
Jaloux, SEN 5241 (Donald Pleasence) dénonce le couple et les fait arrêter...
En fait, le zélé délateur souhaite surtout vivre avec THX 1138.

Finalement, George Lucas n’aura vraiment réalisé que trois films totalement originaux dans sa carrière de cinéaste. « La Guerre des Étoiles-Starwars » (épisode 4), « American Graffiti » et cet intrigant « THX 1138 ».
C’est une évidence, totalement débordé par le succès de sa saga spatiale, George Lucas n’a pour le moment pas réussi à s’extirper du mythe qu’il a fondé pour s’atteler à autre chose qu’à la revisitation compulsive de son passé créatif. Que ce soit à travers les multiples bidouillages infligés à sa première trilogie héroïque ou via cette version Director’s Cut de ses débuts sur grand écran, l’encéphalogramme cinématographique est d’un calme plat absolu.

Bouclé en quarante jours et avec moins d’un million de dollars de budget, « THX 1138 » est un brillant condensé de ce que peut être un bon film de SF -intéressant et novateur- qui reprend une trame narrative classique. Rien moins qu’une bonne vieille histoire d’amour mal partie et les conséquences spectaculaires que son échec va entraîner sur le personnage central.
Négocié aux forceps par l’ami Francis Ford Coppola impressionné par le court métrage de fin d’étude de George Lucas intitulé « THX-1138 : 4EB » (EB = Electronic Labyrinth) auprès d’une Warner Bros. pas convaincue, George Lucas obtient à l’arrache le droit d’en tourner une version longue.
Le résultat final est impressionnant. Pourtant, la Warner le refuse dès les premières projections. Le film, bouclé en 1970, arrive ainsi sur les écrans US seulement en 1971 et est un échec commercial. Seuls quelques amateurs et critiques notèrent le nom du réalisateur sur leurs tablettes.
Un œil contemporain et attentif devine les ébauches de scènes qui naîtront au monde dans la saga de « La Guerre des Étoiles » : présence quasi permanente de robots, éloge de la blancheur, omniprésence du noir pour les forces policières, espaces labyrinthiques, courses poursuites à grandes vitesse, etc.
Cependant, dans « THX 1138 », le traitement global est plus intellectualisé, réfléchi, voire “expérimentalo-rasoir” par instants. George Lucas avait beaucoup de choses à dire et, même s’il ne se passe finalement pas grand chose en 90 minutes, il tenait à bien les dire !
Ricochet logique de la démarche, si le trio d’acteurs principaux (Robert Duvall, Donald Pleasence, Maggie McOmie) est parfait, si la réalisation n’a de cesse d’impressionner et si les décors minimalistes sont étonnants, le tout vire parfois au “surfilm” et à la répétition d’“effets” de mise en scène.
Alors, on pense évidement au « 1984 » de Orwell mais aussi et surtout à « Un Bonheur Insoutenable » de Ira Levin (l’auteur des « Femmes de Stepford » et de « Rosemary’s Baby », romans également adaptés sur grand écran avec le succès que l’on sait).

Il faut le savoir, Lucas qui ne put jamais utiliser plus de deux ou trois caméras durant le tournage (moyens filmiques réduits), rentabilise au mieux ces contraintes techniques. Il jongle avec ses idées et les moyens du bord pour bâtir un univers tout à la fois crédible et créatif. Se jouant des profondeurs de champs en utilisant le grand angle dans des tunnels qui en deviennent presque sans fin, cadrant au plus près ses personnages et les noyant souvent dans des décors d’une blancheur virginale, il parvient à créer un monde stressant et schizophrénique, dont une paranoïa tranquille régente le fonctionnement.
L’aspect graphique est omniprésent, les trouvailles scénaristiques bluffantes, un véritable catalogue des futurs gimmmicks de la SF hollywoodienne se met en place en moins de 90 minutes et avec dix à vingt ans d’avance. D’autres, moins inspirés, piocheront allègrement dans ce « THX 1138 », nombreux seront ceux qui lui rendront hommage aussi.

Sur le fond, la Director’s Cut qui sort aujourd’hui sur nos écrans n’est pas réellement différente de la version originale sortie en 1971 (et là, j’entends hurler les tenants du « Don’t touch » qui s’écharpent sur le sujet depuis l’édition double DVD de 2004). Tout d’abord, il faut savoir que la Warner Bros. avait déjà amputé la toute première version, sortie en salle en 1971, d’une presque dizaine de minutes qu’on ne revit jamais. Par conséquent, l’appelation “version originale” reste sujette à caution. Parle-t-on de la version de 1971 qui ne correspondait déjà pas aux souhaits de George Lucas, de versions intermédiaires, d’une hypothétique version idéalisée de l’objet, etc ? La solution n’est pas pour demain sauf à supposer qu’une version d’un film est la bonne quand son réalisateur le dit. Et donc, celle qui sort sur nos écrans aujourd’hui porte l’imprimatur et règle le débat !

Côté son, la mono originelle s’efface devant un débit 5.1 que les puristes vont sans doute regretter. Sauf et peut-être, sur la partition musicale de Lalo Schifrin qui y gagne en clarté. Bon, pas de quoi déclencher une guerre non plus, les spectateurs du troisième millénaire ne sont pas des nostalgiques du “son mono”, dont acte.
Côté images, Lucas a surtout retravaillé son montage, changeant de multiples détails, enlevant un plan, une image (voire un bout d’image) pour le remplacer par un autre. Il a aussi retouché les couleurs dans leur globalité en rehaussant les contrastes entre le noir et le blanc et en accentuant, tout au long du parcours, des teintes plus chaudes (vertes et jaunes), convoquées en renforts pour certaines scènes marquantes. Le robot sur lequel travaille THX 1138 y gagne un look « Starwars » évident, par exemple.
Seul réel plus technologique, les mutants humanoïdes de l’avant-dernière scène sont clairement montrés dans cette version alors que, fautes de moyens et d’effets spéciaux accessibles, ils n’étaient que suggérés et à peine visibles.
Est-ce un drame ? Un auteur n’a-t-il pas le droit de revoir sa copie ? On peut ne pas être convaincu du plus apporté par ces modifications, mais de là à craindre une trahison du film originel... Il y a sans doute en ce bas monde des motifs d’énervements plus conséquents !

En fait, le plus important est ailleurs et se trouve dans le nettoyage sonore et graphique qui redonne à ce « TXH 1138 » un aspect totalement contemporain et fait joyeusement oublier ses 36 ans. « TXH 1138 » était déjà un film visionnaire et marquant en 1971, CQFD, il l’est toujours aujourd’hui.

En effet, George Lucas se frottait de près à ses obsessions, il n’a fait que tourner autour depuis et ce « TXH 1138 » est toujours son meilleur film...
Vision impérative pour les cinéphiles hexagonaux et remerciements sincères à l’équipe de Solaris Distribution qui va enfin permettre aux amateurs de voir cette Director’s cut sur les grands écrans nationaux.

Jusqu’à présent, le privilège de cette découverte avait été réservé aux acheteurs de DVD. Voir ou revoir l’objet en salle est une belle opportunité à ne pas rater.
Alors, si vous n’étiez pas parisien lors du dernier Festival Jules Verne Aventures 2007 qui eut la primeur de l’événement, à partir du 13 juin, vous n’aurez plus d’excuses.
C’est dit !

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : George Lucas
Scénario : George Lucas & Walter Murch
D’après l’histoire originale de : George Lucas

Producteurs : Francis Ford Coppola, Lawrence Sturhahn, Ed Folger

Photographie : Albert Kihn, David Meyers
Musique : Lalo Schifrin
Son : Walter Murch
Décors : Michael D. Haller
Montage : George Lucas

Production : American Zoetrope (USA), Warner Bros. Pictures (USA)
Distribution : Solaris Distribution (France)
Presse : Laurette Monconduit, Jean-Marc Feytout (Paris)

LIENS YOZONE

  • La bande annonce

    SITES INTERNET

    http://www.thw1138.fr (site officiel en Français)
    http://www.solaris-distribution.com


  • Stéphane Pons
    4 juin 2007



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