Genre : Anticipation
Durée : 2h03
Avec Elliot Gould (Robert Caulfield), James Brolin (Col. Charles Brubaker), Breda Vaccaro (Kay Brubaker), Sam Waterston (Lt Col. Peter Willis), O.J. Simpson (Cmd John Walker), Hal Holbrook (Dr James Kelloway), Karen Black (Judy Drinkwater), Telly Savalas (Albain), David Huddleston (Hollis Peaker), etc.
Cap Caneveral, le vaisseau spatial américain « Mission to Mars » s’apprête à décoller, mais quelques secondes avant la fin du compte à rebours, on fait sortir en catastrophe les trois membres d’équipage de leur capsule.
Un défaut vient juste d’être découvert dans le module de survie et les astronautes n’auraient pas survécu aux voyage vers la planète rouge... Soit, mais pourquoi alors faire partir la fusée et ne rien dire de tout cela aux médias ?
C’est que, dans le plus grand secret, les pontes de la Nasa et quelques services américains, ont décidé que pour préserver le vote du futur budget spatial au congrès, la mission devait apparemment se dérouler sans problème !
Vites mis au frais, les trois astronautes se retrouvent dans un hangar paumé au milieu d’une mystérieuse base militaire où, durant plusieurs mois, des techniciens d’Hollywood vont leur faire « jouer » le voyage et la « grande scène » des premiers pas sur Mars.
Tout se déroule parfaitement jusqu’au retour de la capsule sur Terre. Patatra ! Elle se consume accidentellement lors de son entrée dans l’atmosphère.
Les trois astronautes comprennent très rapidement qu’il va leur falloir prendre la poudre d’escampette et révéler fissa la supercherie s’ils ne veulent pas être « terminés » discrètement. Faut dire que pour le monde entier, ils sont déjà morts !
Peter Hyams, réalisateur, scénariste et futur producteur de talent, se lance sur le projet « Capricorn One » dont il écrit également le scénario pour une de ses premières incursions dans le registre SF/Anticipation.
Celui à qui l’on devra ensuite « Outland » (1981), un excellent remake spatial du « Train Sifflera Trois Fois », une suite très digne du « 2001 » de Kubrick avec « 2010, l’Année du Premier Contact » (1984), un sympa « Timecop » (1994) avec l’exubérant Van Damme en pleine forme, un « Relic », hommage aux bonnes séries B fantastiques et horrifiques ou le décevant « La Fin des Temps » avec Schwarzy, reviendra donc souvent sur les terres de l’imaginaire (il travaillera même sur la série « Threshold » récemment).
Avec « Capricorn One », son entrée dans le genre est un coup de maître qui frappera plusieurs générations d’amateurs d’anticipation et aussi de cinéastes (un exemple en passant, remember une des premières scènes de « Alien vs Predator » dernièrement).
Alliant théorie du complot gouvernemental à la « X-Files », officines underground et intrigue spatiale, importance des médias et interactions entre ceux-ci et le pouvoir, les différentes thématiques de son histoire touchent juste et préfiguraient malheureusement avec presque trente ans d’avance les dérives télévisuelles contemporaines (ou comment raconter n’importe quoi au monde et le faire croire !).
Certes, la fin est un peu rapide, facile et trop vite ficelée, mais pour le reste, et rien que pour l’idée de départ, il faut avoir vu au moins une fois « Capricorn One ».
On notera d’ailleurs que l’influence de ce film s’exerce encore aujourd’hui sur les quelques huluberlus qui croient dur comme fer que la Nasa n’a jamais envoyé un astronaute sur la Lune ! Et il suffit d’avoir vu le docu-fiction, tendance premier avril, « Opération Lune » (production Arte) de William Karel ou le film Russe « The First on the Moon » pour s’en convaincre définitivement.
Au rayon des petites curiosités, on relèvera également la présence d’O.J. Simpson, période pré embrouilles juridico-conjugales, en astronaute au bref destin et une scène totalement azimutée avec Telly Savalas en pilote acrobate et survolté d’un biplan tout droit sorti d’une autre époque.
Tributaire de séquences studios et de décors martiens totalement convaincants (les -trop rares- vraies fausses scènes sur la planète rouge sont bluffantes), « Capricorn One » est aussi porté par un réel suspense. Peter Hyams gère l’affaire avec brio et à défaut de livrer un chef d’œuvre (il y a des longueurs et il ne faut pas pousser non plus !), il propose un excellent thriller d’anticipation à voir et à revoir.
En 2007, l’homme n’est toujours pas allé sur Mars, mais le Septième Art nous y a déjà transporté plusieurs fois.
Pensez-y à chaque fois que vous verrez ce « Capricorn One » !
PS : un remake intitulé « Capricorn Two » serait en projet pour la fin 2007.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Capricorn One
Réalisation : Peter Hyams
Scénario : Peter Hyams
Producteur : Paul Lazarus
Photographie : Bill Butler
Musique : Jerry Goldsmith
Directeur artistique : Albert Brenner
Costume : Patricia Norris
Décors : David M. Haber, Rick Simpson
Effets spéciaux : Bruce Mattox, Henry Millar Sr, Henry Millar Jr, Robert Spurlock
Montage : James Mitchell
Casting : Jane Feinberg, Mike Fenton
Production : Associated general films (G-B), Capricorn One Associates(G-B), Incorporated Television Company (G-B), Lew Grade (G-B).
Distribution : Warner Bros. (France et USA)