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Le cyberespace de l'imaginaire




Un p’tit space op de derrière les fagots
Le temps du voyage de Roland C. Wagner
Délices & Daubes n° 53


J’ai commencé ces billets avec RCW et un double space op bien sympathique (D&D 1). C’était mon premier livre du monsieur et du coup j’en ai lu d’autres, avec des hauts et des bas dans le plaisir de lecture (D&D 5, 12, 20, 21, 41, 47). C’est sans doute l’auteur dont je vous ai le plus causé avec Gaiman.

Et ben j’insiste. J’ai trouvé Le temps du voyage, L’Atalante, 2005, 382 pages, en solde chez Gib le Djeune et, une mignonne lurette plus tard, hop je l’ai lu. Bien m’en a pris.

C’est un chouette bouquin comme je les aime, qui fait du bien en vous aérant la caboche. Un vrai space opera, avec un héros qui raconte ses aventures et ses rencontres au cours de ses pérégrinations sur 4 ou 5 planètes. Un peu à la Jack Vance, avec paysages, sociétés, faunes et flores zarbies de l’au-delà qui vous dépaysent vraiment.

Le rythme est soutenu, guilleret, et le suspense persiste jusqu’au bout ou presque. Ab Skhy est une sorte d’espion de la Terre, envoyé sur Sanfran, une des colonies établies quelques millénaires plus tôt à quelques dizaines d’années-lumière de la mère planète. Les voyages sont longuets (d’où le titre), au quart de la vitesse de la lumière et en hibernation. Les planètes colonisées voient tous les 10 ou 50 ans arriver un train de containers de produits de première nécessité. De facto les relations sont plus que distendues, chaque planète colonisée se débrouille et évolue comme elle peut.

Mais il se passe des choses. Là où la technologie périclite elle réapparaît tout à coup, grâce aux “Charlatans”, discrets commerçants dont le héros est chargé de percer l’origine. Notre espion rencontre un immortel télépathe qui discute avec des cailloux, un capitaine de bateau sans grand intérêt, une « klepte », voleuse par nature, et un pilote d’aéronef qui deviendront ses alliés dans sa quête de ces mystérieux dispensateurs de technologie.

En contre-chant, une autre ligne narrative raconte le parcours intellectuel de Cheval Fou, l’esprit enchâssé qui conduit le vaisseau spatial qui a amené Ab sur la planète Sanfran. Celui qui fut un cheval amélioré rêve encore de galoper sur une plage de sable blanc. Et le forum où il échange avec ses condisciples pilotes lui révèle d’étranges choses.

C’est bien écrit, bien construit, avec de chouettes idées comme la « vassalité », et les révélations finales sur la vraie nature des Charlatans est bien amenée.

On peut toujours mégoter sur certains passages, en particulier une guerre de tranchées beaucoup trop longue et détaillée jusqu’à me faire sauter des paragraphes, sur le goût prononcé de RCW de compliquer toujours un peu trop les choses (les “pseudomèmes” pas forcément indispensables, amtocha) ou sur l’écriture ultra polissée sans un poil qui dépasse.

Mais c’est juste pour dire, parce que j’ai vraiment bien aimé ce bouquin et, comme je le disais il y a un an et plus : « Ça c’est de la SF ! »

En plus, pour ne rien gâter, la couv est de Maître Caza.


Henri Bademoude
12 mai 2007


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