Genre : Conte
Durée : 1h23

Avec Mike Myers (le chat), Dakota Fanning (Sally Walden), Spencer Breslin (Conrad Walden), Sean Hayes (Le Poisson/ Mr Humberfloob), Amy Hill (Mrs Kwan), Alec Baldwin (Lawrence Quinn), Kelly Preston (Joan Walden), Paige Hurd (Denise)

Le 31 mars arrive sur nos écrans l’adaptation du « Chat Chapeauté », un conte pour enfants écrit par le Dr Seuss (pseudonyme de Théodore Seuss Geisel). Cet auteur prolixe et délirant a pour habitude de parsemer ses récits fantastiques d’indices freudiens. Pourquoi cela ? C’est son style. Si Freud a réellement compris l’âme humaine et sa perception permanente du sexe, de la mort, de la religion, Dr Seuss a dû penser que de saupoudrer ces ingrédients sur ses récits les épiceraient ! Du même écrivain, Le Grinch, a lui aussi bénéficié d’une adaptation cinématographique avec dans le rôle principal Jim Carrey.

Bien que loufoque, l’histoire est classique. Deux enfants désœuvrés sont contraints par un être fantasmagorique (croisement contre-nature entre un chat et Bugs Bunny) à enfreindre les lois de l’obéissance, de la raison, de la « normalité » afin de découvrir leur vrai « moi ». Puisque le scénario n’est pas original, tout repose sur son traitement. Celui-ci apporte quelques bons moments principalement dus au talent de ce tout nouveau metteur en scène anciennement chef décorateur : Bo Welsh. L’aspect visuel et la mise en scène sont particulièrement percutants et promettent beaucoup. Le réalisateur transforme la narration en plaisir des yeux. A l’instar du chat qui joue avec les grains de sable, Mike Myers viens casser toute cette belle ambiance.

Ce long métrage d’à peine 1h20 a un énorme défaut que l’on nommera le syndrome Jimcarreyïte. Il s’agit d’une tare qui touche certains comiques prenant la grosse tête et ayant simultanément une baisse de popularité.. Ils se mettent à reproduire de manière compulsive et incongrue des mimiques, des trucs, des gags qui les ont fait aimer naguère du public. Ce chat (plutôt bien maquillé, d’ailleurs) va nous ressortir les meilleures scènes de Wayne’s World, Austin Powers sans malheureusement avoir à ses côtés les seconds couteaux qui font en général son succès. Sa prestation (ou prétention ?) empêchera même les deux enfants (Dakota Fanning et Spencer Breslin) d’exprimer l’étendue de leur talent habituel en les consignant à quelques « Oh ! » ou « Ah ! ». Le reste du casting est pourtant de bonne facture. Kelly Preston est sympathique en Barbie-working girl, Sean Hayes en maniaque de la propreté est drôle (il est aussi la voix de la raison, c’est à dire du poisson rouge qui tente de ramener l’ordre au sein du foyer) et super prix spécial décerné à Alec Baldwin qui à l’instar de John Travolta remonte sa carrière à la force du poignet en incarnant des méchants vieux-beaux et dégoûtants.
N’oublions pas avant de nous quitter le détail qui tue : Paris Hilton dansant dans une sorte de boîte de nuit pour gens chapeautés. La caméra s’attarde plus que normal sur elle pour un clin d’œil qui n’a rien à faire ici !

Au final, cela reste un divertissement intéressant pour les enfants en mal d’occupation pendant les vacances de Pâques, bien que loin d’être la grande réussite pour laquelle l’équipe technique a travaillé. Il demeure innovant au point de vue esthétique et ravira les yeux - à défaut des cœurs - des spectateurs.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Cat in the Hat

Réalisation : Bo Welch
Scénario : Alec Berg, David Mandel, Jeff Schaffer, d’après le livre « The Cat in the Hat » de Dr. Seuss

Producteur : Brian Grazer
Producteurs associés : Arlene Kehela, Aldric La’Auli Porter
Producteurs exécutifs : Karen Kehela, Eric McLeod, Maureen Peyrot, Gregg Taylor

Musique originale : David Newman et les chansons de Greg Camp(« Hang On »), Marc Shaiman, Scott Wittman
Image : Emmanuel Lubezki
Montage : Don Zimmerman
Distribution des rôles : Juel Bestrop, Jeanne McCarthy
Création des décors : Alex McDowell
Direction artistique : Alec Hammond, Sean Haworth
Décorateur de plateau : Anne Kuljian
Création des costumes : Rita Ryack

Production : Universal Pictures, DreamWorks SKG, Imagine Entertainment, Alphaville Films
Distribution : UIP
Effets spéciaux : Cobalt FX, Edge FX Inc., Rhythm Hues, SW Digital, Soho VFX, Stan Winston Digital

INTERNET

http://www.thecatinthehatmovie.com