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Du manger pour le cerveau et un premier roman
Axiomatique de Greg Egan - Le Chant du Drille d’Ayerdhal
Délices & Daubes n° 49


Oui je sais, je vous emmerde avec mes incohérences notoires mais, honnêtement, regardez-vous, êtes-vous fait d’une seule pièce ? J’ai acheté, parce que, comme d’hab, divers oncques m’avaient bassiné de le faire, Axiomatique de Greg Egan, Le Bélial & Quarante-deux, 2006, 463 pages, pas mal d’euros. C’est un recueil de nouvelles, un truc que j’aime pas. D’où l’incohérence.

De ce déclaré incontournable génie australien né à Perth en 1961, j’avais lu Teranésie sans y avoir trouvé satisfaction, ni intellectuelle ni émotionnelle (D&D 26). Mais bon, vous connaissez mon ouverture d’esprit... Je suis à la moitié de cet Axiomatique, ayant lu 8 des 18 textes. C’est déjà conséquent. Et, à mon tour d’être honnête : c’est pas mal ! Mais...

Je ne sais pas ce que doit être une nouvelle pour vous, pour moi c’est une histoire, plus ou moins courte, avec une fin ou « chute » qui, si elle ne vous laisse sur le cul, au moins vous surprend ou vous questionne. Ben là ce n’est pas souvent le cas. Le Greg a une idée, ou plusieurs qui vont ensemble, et il fabrique une mise en scène pour vous la communiquer. Et, quand il juge que vous avez compris l’idée et ses implications, il arrête. Ce qui l’intéresse c’est l’idée, pas de raconter une histoire ou de camper un personnage.

Alors c’est chacun ses goûts. Si vous êtes plutôt intello ou amateur de hard SF, cela devrait vous plaire. Vous aurez compris que, personnellement, je ne consomme ce genre de littérature qu’avec modération. On peut lire une vraie critique de cet ouvrage par là.

J’avais bien aimé Demain, une Oasis (merci Thiellement), alors je me suis acheté Le Chant du Drille, du même Ayerdhal, Au diable vauvert, 2003, 358 pages. C’est une ré édition de son premier roman paru en 1992.

Dans un futur assez lointain, on exploite une planète au mépris de ses indigènes qui semblent disposer d’une intelligence (“intellection” dit Ayerdhal), ce qui est contraire aux lois éthiques de l’Homéocratie, la forme de gouvernement des terriens devenus maîtres de la galaxie. L’héroïne Lodève, la xénobiologiste justicière, va résoudre ce problème, mais, malgré son intelligence et son charisme, cela ne va pas être facile de savoir où est la vérité ni qui sont ses alliés.

L’écriture est parfaitement maîtrisée et adaptée aux différents passages du roman, des lettres poétiques de Lyphine Vernang, un des intervenants majeurs du livre, aux descriptions de l’écologie étrange de la planète Taheni, de la biologie vraiment xéno des drilles aux dialogues et à la psychologie des personnages. Il y a beaucoup d’actions et de rebondissements.

Mais c’est parfois un peu lassant, un peu excessif dans la complexité des relations entre les nombreux protagonistes et leurs stratégies alambiquées. Certains débarquent soudainement dans l’histoire (trois au chapitre 13, par exemple) et on a un peu de mal à suivre tout ce beau monde doté de noms et de prénoms à coucher dehors. L’ensemble reste quand même original et sympathique.

La couv, signée François Bourgeon, devrait attirer quelques acheteurs supplémentaires...


Henri Bademoude
15 avril 2007


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