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Bug
Film américain de William Friedkin (2006)
21 février 2007

****,5



Durée : 1h40
Genre : comédie dramatique (fantastique)
Interdit aux moins de 12 ans

Avec Ashley Judd (Agnes), Michael Shannon (Peter Evans), Harry Connick Jr. (Jerry, le mari), Brian O’Byrne (Dr Sweet, le psy) et Lynn Collins (R.C.).

Prix Fipresci de la critique internationale, Cannes 2006.

Agnès, jeune femme blessée par la vie (son bébé a été enlevé et elle ne l’a jamais revu), habite une chambre de motel paumée. Son horizon est restreint à la fréquentation d’une copine serveuse, aux quelques coups que l’on boit autant par ennui pour que pour se défouler. Elle attend avec crainte le retour de son mari Jerry, un mec violent qui sort de taule et qui n’est pas censé l’approcher...
Un soir, elle rencontre Peter et le courant passe. Ils tombent très vites amoureux, mais Peter revient de la Guerre du Golfe et aurait été contaminé par des expériences militaro-scientifiques lors du conflit. Il commence à lui expliquer que son corps est le théâtre des opérations d’étranges insectes, créés par l’armée US...

Cinéaste totalement désabusé par la vie, William Friedkin livre un film perturbant et tonitruant au crépuscule de son existence. Finis les grands moyens hollywoodiens de « French Connection » ou de « L’Exorciste », place à l’imagination, à la solide écriture d’un scénario venu du théâtre, à une équipe technique et artistique (cinq acteurs, point barre) volontairement réduite jusqu’à l’os. Le résultat est foudroyant et apparaît comme une grande leçon de cinéma.
Débuté façon huis clos dramatique à l’européenne (deux personnes dans une chambre), le film va très vite fréquenter les obscurs méandres de l’esprit pour naviguer sur les mers tumultueuses de la folie.

De multiples lectures de ces 1h 40 de cinéma choc sont conseillées... Errance des âmes en détresses morales et sentimentales, éloge de la folie en pulsion libératrice du corps, vision alternative de l’évolution de la société US, ode à la vraie réalisation cinématographique basée sur pas grand-chose (une petite histoire de couple, pas d’effets spéciaux, unité de temps et de lieu), « Bug » démontre ce que peut être un grand film quand un vrai grand réalisateur est aux manettes.

Ashley Judd (Agnes) et Michael Shannon (Peter Evans) y sont superbes et livrent un très grand numéro d’acteurs, Harry Connick Jr. (Jerry, le mari) interprète parfaitement le méchant qui ne l’est pas vraiment, Brian O’Byrne (Dr Sweet, le psy) semble tout droit sorti d’un film dont il serait le toubib psychopathe et Lynn Collins (R.C.) joue avec humanité la bonne copine dépassée par les événements.
Le scénario irrigue la narration d’une cruauté sans pitié, la réalisation, maîtrisée de bout en bout, démontre en permanence la grandeur d’un art trop souvent dévoyé par les impératifs commerciaux de l’industrie du spectacle.

A ne pas mettre entre toutes les mains, « Bug » choque, perturbe et laisse pantois avant que n’émerge cette sensation émouvante d’assister au chant du cygne pessimiste d’un cinéaste qui n’a plus aucun espoir en l’humanité.

Noir, terrible et (déjà) film de l’année ?

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A Scanner Friedkin
Bug, la bande annonce

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : William Friedkin
Scénario : Tracy Letts
D’après la pièce de théâtre « Bug » de Tracy Letts

Producteurs : Holly Wiersma, Kimberly C. Anderson, Malcom Petal, Gary Huckabay, Michael Burns, Andreas Schardt

Photographie : Michael Grady
Décors : Franco Carbone
Costumes : Peggy Schnitzer
Musique : Brian Tyler
Son, mixage : Jeffrey E. Haupt
Montage : Darrin Navarro

Production : Metropolitan Filmexport et Lions Gate (USA)
Distribution : Metropolitan Filmexport (France)
Presse : Vanessa Jerrom, Vanessa Frochen, Claire Vorger (Paris)

SITE INTERNET

Metropolitan (en Français)


Stéphane Pons
23 février 2007



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