
Au cours du mois d’octobre 2024, Brian Cleary, explorant les archives de la National Library of Ireland, feuillette le supplément de Noël de l’édition dublinoise du Daily Express, du 17 décembre 1890. Y figure « Gibbet Hill », une nouvelle de Bram Stoker qu’en tant qu’amateur de l’auteur il ne se souvient pas avoir lue. Il ne tarde pas à se rendre à l’évidence : il a découvert un récit dont même les experts n’ont pas connaissance, qui est resté oublié pendant plus de cent trente ans.
Nous n’en dirons pas trop sur cette nouvelle de peur d’en trop révéler au lecteur. Qu’il sache cependant qu’il y est question d’un assassinat ancien, d’une tombe, d’un gibet, d’un serpent aveugle, de trois enfants qui ont avec eux, peut-être, la magie de l’enfance, mais pas seulement celle-là. Il est question de magie et de sorcellerie, de musique et d’hypnose, d’un improbable maléfice.
On reconnait là quelques éléments de la littérature gothique. Pour autant le charme des paysages, la beauté des points de vue, la torpeur d’une fin d’après-midi, la douceur et la communion avec la nature pourraient rapprocher aussi ce texte de l’école romantique. La maîtrise des ambiances et des descriptions est manifeste (Bram Stoker, qui a publié sa première nouvelle en 1872, soit huit ans auparavant, n’est pas tout à fait un débutant) pour ce récit qui peut être vu comme une série de tableaux. Il n’est pas anodin à ce propos que soit mentionné en début de nouvelle le « Liber studiorum » du peintre romantique William Turner.
Ce récit redécouvert après plus d’un siècle d’oubli aurait gagné à être introduit par un véritable connaisseur de l’œuvre de Stoker plutôt que par une préface enthousiaste mais assez quelconque du romancier à succès Maxime Chattam. Mais il est présenté sous forme bilingue avec texte original sur les pages paires et version française sur les pages impaires, agrémenté d’illustrations en noir et blanc en simple ou en double page de Mikaël Bourgoin, imprimé sur papier bouffant crème et pourvu d’une reliure à tranchefile et d’un marque-page cousu en tissu. Un bel écrin pour ce texte – presque – miraculeusement retrouvé, et un bel objet-livre, autant pour les amateurs de fantastique classique que pour les collectionneurs.
Titre : Gibbet Hill, la colline au gibet (Gibbet Hill, 1890)
Auteur : Bram Stoker
Traduction de l’anglais (Irlande) : Maxime le Dain
Couverture et illustrations intérieures : Mikaël Bourgoin
Éditeur : Bragelonne
Collection : Bragelonne Classiques
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 105
Format (en cm) : 13,5 x 20
Dépôt légal : avril 2025
ISBN : 9791028122652
Prix : 15 €
Les classiques Bragelonne sur la Yozone :
« Alice aux pays de merveilles » par Lewis Carroll
« Frankenstein » par Mary Shelley
« Contes fantastiques » par Guy de Maupassant