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Intuitions
Film américain de Sam Raimi (2000)
Sortie nationale le 18 avril 2001


Genre  : fantastique
Durée
 : 1h51

Avec Cate Blanchett (Annie Wilson), Giovanni Ribisi (Buddy Cole), Keanu Reeves (Donnie Barksdale), Katie Holmes (Jessica King), Greg Kinnear (Wayne Collins), Hilary Swank (Valerie Barksdale), Michael Jeter (Gerald Weems), Kim Dickens (Linda), Gary Cole (David Duncan), J.K. Simmons (Sheriff Johnson), Chelcie Ross (Kenneth King).

A Brixton, une petite bourgade du sud des Etats-Unis, Annie Wilson (Cate Blanchett), veuve et mère de trois jeunes garçons, parvient à joindre les deux bouts, depuis le décès de son mari, grâce à ses dons de médium. Quotidiennement, elle reçoit ses concitoyens en mal d’une oreille attentive, cumulant ainsi les fonctions de psychologue, d’assistante sociale et de tireuse de cartes. Déjà en but aux préjugés de la communauté qui l’entoure, elle s’attire, par les conseils et révélations qu’elle distille, l’inimitié de quelques personnages de la région aux conduites peu recommandables.
C’est d’ailleurs avec beaucoup de surprise qu’elle voit débarquer, un soir à son domicile, le shérif, l’instituteur de son fils ainsi qu’un autre notable de la ville, dont la fille a disparu mystérieusement. Contre toute attente, les trois hommes viennent lui demander son aide, avec l’espoir qu’une de ses visions puisse relancer l’enquête qui piétine lamentablement.

C’est à partir de cette trame policière, sur fond de voyance, que Sam Raimi effectue son retour au cinéma fantastique. Loin des ambiances « gore » qui ont fait sa réputation au cinéma, c’est le quotidien d’une petite ville de Caroline du Sud qu’il choisit pour faire germer les graines de l’angoisse, en entrebâillant les portes de l’au-delà par l’intermédiaire des visions d’Annie Wilson.
Il faut dire que ces dernières années, le réalisateur de « The Evil Dead » s’est quelque peu assagi, et qu’à cette maturité est venue s’ajouter son expérience de la production, en particulier télévisuelle, et l’élargissement de ses horizons cinématographiques. D’ailleurs, si souvent les articles concernant « Intuitions » font référence à « Un plan simple », il ne faudrait pas oublier l’apport de Sam Raimi, en tant que producteur exécutif, à l’excellente, mystérieuse et trop courte série « American Gothic ». En effet, on retrouve dans « Intuitions » quelques éléments de l‘ambiance de cette incontournable œuvre télévisuelle, que souligne la présence de Gary Cole en chair et en os.
Sam Raimi nous propose sa vision d’une certaine Amérique dans laquelle le fantastique fait son apparition et vient bousculer le carcan des mentalités étriquées. Pour ce faire, il nous présente une formidable galerie de portraits, servie par une interprétation en tout point étonnante : Cate Blanchett est simplement époustouflante, Keanu Reeves, méconnaissable et parfaitement crédible dans ce rôle à contre-emploi de mari violent et foncièrement raciste, alors que Giovani Ribisi se métamorphose en garagiste traumatisé, oscillant de façon permanente entre fragilité et violence. Sans oublier J.K.Simons (« OZ »), en shérif borné, et Gary Cole, tous deux plus connus pour leurs rôles à la télévision.
Pas d’avalanche de sang, de violence ou d’effets spéciaux, « Intuitions » choisit des voies détournées pour faire monter la pression en nous proposant une suite de tableaux au réalisme ténu, dotés d’une photographie superbe, ponctués de petits flashs visuels « naturalistes », dans lesquels les attitudes, parfois caractérielles, des protagonistes accentuent la sensation d’isolement.
Une conclusion poétique et au-delà du réel vient parachever cette réalisation soignée, dans laquelle Sam Raimi confirme, une fois de plus, ses talents de metteur en scène et ceux, plus récents, de directeur d’acteurs.

Cela est plutôt bon signe avant de se jeter dans le grand bain avec sa prochaine toile, à savoir son adaptation très attendue de Peter Parker, alias « Spiderman ».

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Gift

Réalisation : Sam Raimi
Scénario : Billy Bob Thornton, Tom Epperson

Producteurs : James Jacks, Robert G. Tapert, Tom Rosenberg
Coproducteur : Richard S. Wright
Producteur associé : Grant Curtis
Producteurs exécutifs : Sean Daniel, Gregory Goodman, Gary Lucchesi, Ted Tannebaum

Musique originale : Christopher Young
Photographie : Jamie Anderson
Montage : Arthur Coburn, Bob Murawski
Casting : Deborah Aquila
Décors : Neil Spisak
Décorateur de plateau : Marthe Pineau
Costumes : Julie Weiss

Production : Alphaville Entertainment, Alphaville Films, Lakeshore Entertainment
Distribution : Paramount Classics
Effets spéciaux : Illusion Arts, Inc.


Bruno Paul
18 avril 2001



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