Exceptionnel ?
Au fil de nos lectures, de nos découvertes, de nos rencontres, nous tombons parfois sur quelque chose d’exceptionnel. Exceptionnellement touchant, exceptionnellement repoussant, exceptionnellement surprenant, bon, mauvais ... cela dépend. L’émotion nous interpelle, nous interroge, voire nous submerge et nous n’y pouvons rien, si ce n’est fermer le livre, sortir de la salle de cinéma ou couper court à la conversation avec cette personne qui provoque tant d’émotions.
Un vampire de l’amour
“Le Voleur d’amour” n’est pas exceptionnel. Il est admirablement dessiné, cohérent, beau, prenant et, probablement (car je ne l’ai pas lu) fidèle au récit original de Richard Malka, mais pas exceptionnel. En tout cas, il ne déclenche pas chez moi une émotion forte, quelque chose qui le ferait sortir du lot, qui me surprendrait, comme le dernier “1629, ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta” ou “Le Dieu-fauve”. Cette histoire d’un homme damné, d’un vampire de l’amour traversant les lieux et les siècles, semant la mort autant qu’il sauve des vies, mélancolique autant qu’enragé m’a laissé finalement assez froid. Le souffle du “Voleur d’amour”, sa sensualité, l’horreur parfois absolue dans laquelle il s’abîme par moments, m’ont intrigué mais ne m’ont pas touché.
Une beauté classique
Mais est-ce finalement ce que l’on attend systématiquement d’un livre, d’une rencontre, d’une BD ? Non. On peut simplement ici apprécier le travail remarquable de Yannnick Corboz : 200 pages d’une histoire dense et structurée, portée par un dessin coloré et envoûtant, incitant à la poésie. Un bel ouvrage en somme, réussi, imposant. Pas exceptionnel, non, et alors ? Savourons simplement la beauté classique du “Voleur d’amour” et le plaisir que nous offre sa lecture.
Le Voleur d’amour
Auteur : Yannick Corboz
D’après l’oeuvre de : Richard Malka
Éditeur : Glénat
Pagination : 200 pages couleurs
Format : 25 x 34 cm
Date de parution : 6 novembre 2024
Numéro ISBN : 9782344052358
Prix public : 36€
Illustrations © Yanick Corboz et Éditions Glénat (2024)