Toujours imprimé et présenté avec soin, abondamment illustré, ce « Menhir Cosmique » traite d’un sujet bien dans l’air du temps : l’Intelligence Artificielle et la SF.
David Hervé s’intéresse aux diverses formes que peuvent endosser les IA dans les romans de SF, depuis les robots d’Asimov au « Cerveau d’acier » de Joseph Sargent en passant par le « Diaspora » de Greg Egan .
Guillaume Volant lui s’attache à brosser une chronologie de ce thème dans notre genre, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. C’est une ambition qui pourrait remplir un épais volume et notre chroniqueur a fait un choix raisonné en listant quelques œuvres importantes, reconnaissant de facto la non-exhaustivité de son étude. En effet, quelques livres marquants comme « Le lendemain de la machine » de F. G. Rayer ou la trilogie des « Cerels » de B R Bruss ne sont pas évoqués.
Très fourni, l’article de NoWay traitant des avatars de l’IA au cinéma, en se basant sur une riche documentation, énumère les différentes facettes sous lesquelles ce thème est abordé dans le septième art. Une étude très instructive digne d’un magazine professionnel.
Julien Amic se penche, quant à lui, sur le texte de Stanislas Lem “La machine de Trulr” extrait du recueil « Cybériade ». Peu soucieux de vraisemblance technologique, Lem s’appuie sur une histoire relevant de l’imagination pour dénoncer à mots couverts les dérives totalitaires de certaines idéologies.
L’illustration et l’IA (une des applications actuelles qui semble faire couler beaucoup d’encre) est l’objet de l’entretien mené avec le dessinateur Janevsky auquel on doit la couverture de ce numéro. D’autres dessinateurs (Atmonez, Marcel Deneuve, Lili des Bellons) nous livrent quelques-unes de leurs œuvres assistées par cette belle invention.

Enfin, tout fanzine qui se respecte se doit d’ouvrir ses pages à des écrivains en herbe qui y trouvent ainsi un tremplin. Ce deuxième « Menhir Cosmique » ne fait pas exception.
“IA-t-il un pilote dans l’avion ?” d’un dénommé (ou dénommée ?) Tuko ouvre le bal. Pour ma part, j’avoue ne pas avoir accroché aux longues tirades décrivant les IA en large et en travers, ce qui est dommage car il y a dans ce récit quelques petites astuces d’écriture assez drôles.
Nicolas Skinner propose avec “Programme climatique” d’ouvrir une dernière porte de sortie à l’humanité avant qu’elle ne s’auto-détruise. Une porte commandée, vous l’aurez compris, par une gentille IA. C’est clair et bien mené. Nicolas Skinner qui a quelques romans à son actif commence à apparaître aux sommaires de certaines revues de SF, comme « Galaxies » ou « Etherval ». Un nom donc à retenir.
On peut en dire autant de Julien Laoche qui, avec “Intelligence par procuration” pousse jusqu’à ses limites l’emprise des machines sur le comportement humain et le déclin intellectuel qui en découle pour notre espèce. Résultat : lorsqu’il faut prendre une décision vraiment importante, tout le monde est aux abonnés absents.
“Le premier jour” de Rémy Toularastel vise un traitement plus intime des relations entre l’homme et la machine et y parvient en quelques lignes.

Un numéro copieux, qui ne craint pas d’aborder un sujet aussi controversé ou polémique que l’Intelligence Artificielle, en en explorant les différents avatars dans notre domaine. Un « Menhir Cosmique » de bonne facture.

Titre : Le Menhir Cosmique
Numéro : 2
Rédacteur en chef : Guillaume Volant
Couverture : Lwik
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Période : automne 2024
Périodicité : annuelle
Dimensions (en cm) : 21 x 29,7
Pages : 54
Prix : 7€

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