Ces parasites psychiques se déchaînent à travers le monde, transformant ceux qu’ils contrôlent en créatures monstrueuses. Nul ne sait s’ils viennent d’apparaître ou s’ils ont toujours vécu parmi nous, mais une chose est sûre : ils doivent être stoppés, à n’importe quel prix et avant qu’il ne soit trop tard !
Cette mission revient à l’unité de soldats d’élite baptisée Phobia. Elle pourrait bien être leur dernière et tirer un point final sur le reste de l’humanité !

Mais tout commence dans un monde moyenâgeux, là où un roi voit son peuple, sous l’emprise d’un prêtre charlatan, se faire exterminer par une peste mystérieuse. Pour connaître la renaissance de son royaume, il ne lui reste qu’une solution : éliminer tous ses sujets !
Beaucoup plus loin dans le temps, la population humaine est aux prises avec un mal apparemment incurable. Hommes, femmes et enfants basculent dans une folie sanguinaire dont la cause est un parasite psychique nommé « Impulsion ». Le seul moyen pour le combattre est de détruire l’hôte, et on en revient à ce job que connaît parfaitement la Phobia.
Pourtant, un ancien responsable d’INZEN (un centre de recherche en bioénergie et nanotechnologies) a peut-être une autre solution. Assassiné par le gouvernement, Martin Kusanagi était un utopiste, un savant et un personnage à l’instabilité prononcée. Il pensait que la seule manière de sauver le monde était d’éradiquer tous les humains potentiellement contaminés et de tout reconstruire à zéro. Mais si le roi du début de cette histoire se trouvait confronté à une mission impossible, Martin Kusanagi n’a pas ce souci. S’il est physiquement mort, personne n’a pu empêcher que son âme ne se balade dans tout ce qui contient des circuits électroniques. Et maintenant, il a réellement le pouvoir d’aller au bout de sa volonté !

Megacity 909 est un manhwa, une BD d’origine Coréenne dont le premier tome affiche nettement les techniques des comics US quans sa couverture fait songer aux mangas japonais.
Andrew Dabb et Jacob Lee ont choisi de nous faire prendre connaissance de la situation et des personnages par des effets de flash back. Tout en étant très énergique, l’aventure déroule un scénario assez classique jusqu’à un effet de surprise final, qui voit nos héros enfermés au purgatoire. L’histoire prend alors un tour plus original, le lecteur passant d’un univers scientifique à un monde mystique.
Mais l’immersion dans Megacity 909 n’est tout de même pas aussi simple, la faute à un graphisme aussi intriguant qu’inconstant qui rend difficile l’appréciation du scénario. Le dessin de Kano Kang et Zack Suh, s’il interpelle au premier regard, peut vite s’imposer comme un point négatif de la BD. La précision n’est pas au rendez-vous, la proportion des corps est souvent non respectée, les visage des héroïnes sont figés comme ceux des poupées de cire, le traitement informatique du dessin enlève son âme à la colorisation et un goût outrancièrement gore renvoie le lecteur dans l’univers des jeux vidéo. Ce problème de qualité graphique pourrait faire basculer la série dans l’oubli, mais il serait dommage de passer à côté d’un scénario original qui traite une nouvelle version de l’apocalypse en mêlant la science-fiction au mysticisme.

À suivre dans un tome deux qui clôt cette histoire (5 tomes aux USA), alors qu’une adaptation cinématographique semble lancée.

Megacity 909
 Scénario : Andrew Dabb et Jacob Lee
 Dessins : Kano Kang et Zack Suh
 Traduction : Cédric Perdereau
 Éditeur : Soleil
 Dépôt légal : janvier 2005
 Pagination : 80 pages.
 ISBN : 2-84946-117-2
 Prix public : 12,50 €

Droits photos et illustrations : Soleil, Andrew Dabb, Jacob Lee, Kano Kang & Zack Suh