L’amateur aura dû faire preuve de patience avant de tenir en main ce nouveau numéro de « Wendigo ». Comme il est d’usage avec cette revue, les textes proposés sont antérieurs à 1950 et, pour l’essentiel, anglo-saxons.
Pour se faire pardonner son retard, ce numéro est copieux et nous offre pas moins de huit nouvelles. La première figurant au sommaire, “Les fioles d’immortalité” - mise d’ailleurs en exergue - mérite tout à fait le détour. Signée Rog Phillips, un auteur que Richard Nolane s’efforce de tirer de l’oubli, elle traite du thème du vampirisme, de façon assez particulière. Dans une maison récemment achetée, un couple va connaître quelques turpitudes, du fait d’une présence insolite en ces lieux. L’histoire est prenante et sort des sentiers battus. Une belle découverte.
Victor Rousseau apparaît fréquemment dans les pages de « Wendigo » et sa nouvelle “La ménagerie du major” révèle une nouvelle facette de cet auteur multiforme que Richard Nolane affectionne : en effet, nous sommes plus ici dans l’insolite que dans le fantastique à proprement parler, et cette histoire distille une atmosphère angoissante assez subtile.
La petite histoire de momie maudite avec “L’âme de la momie” de Amelia Shackelford relève de la curiosité historique. L’écriture est maniérée, désuète, bien dans le style romantique du 19ème siècle, époque où elle fut rédigée. Un archéologue amateur qui agit dans les tombeaux égyptiens sans vraiment se soucier de la conservation des lieux ramène dans ses bagages un scarabée qui va lui causer quelques soucis.
“Quand dansent les Dayaks” de James Francis Dwyer est un texte d’une toute autre facture et n’a pas pris une ride. Personnage haut en couleur, l’auteur nous transporte dans le sud-est asiatique pour nous introduire dans un monde où superstitions et pouvoirs occultes prennent le pas sur le rationnel. Excellent.
“La chambre lambrissée” de L.T. Meade et Clifford Halifax nous transporte dans un tout autre milieu : celui des demeures aristocratiques britanniques et du paranormal. Bien que cette histoire soit correctement menée, nous sommes également ici dans le registre de la curiosité historique. L’écriture et l’ambiance générale sont datées, mais le texte se lit agréablement.
“Le cargo de l’horreur” de Morgan Robertson est une nouvelle qui porte bien son nom et qui décrit la tragédie que vivent les marins d’un cargo envahi par des rats manifestement peu enclins à quitter le navire. Classique, mais efficace.
Enfin, dernier texte, mais sans doute celui qui se démarque le plus de tous ceux présentés dans ce numéro, “Le démon du jeu” de Leroy Yerxa. Comment vendre, d’une manière peu banale, son âme au diable...
Comme il est d’usage pour cette revue, toujours soignée, bien imprimée et présentée, des notes biographiques et bibliographiques en enrichissent le contenu.
Titre : Wendigo
Numéro : 7
Directeur de publication : Philippe Marlin
Rédacteur en chef : Richard D. Nolane
Couverture : Margaret Brundage
Type : revue - anthologie
Genre : fantastique - horreur
Dépôt légal : mai 2024
Périodicité : annuelle
ISBN : 9782380140873
Dimensions (en cm) : 14,5 x 22,5
Pages : 194
Prix : 16 €
La revue Wendigo sur la Yozone :
Wendigo n°6
Wendigo n°5
Wendigo n°4
Wendigo n°3
Naissance de la revue Wendigo