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American Gods
Neil Gaiman
Au Diable Vauvert, roman fantastique, traduction, 500 pages, mai 2006 ( 2ème éd), 20€

Un roman littéralement allégorique, qui sous couvert de registre fantastique fait s’incarner tous les rêves humains dans la multiculturelle USA. Que le meilleur gagne !
Ce volumineux pavé à la couverture Pop (chez Au Diable Vauvert -première édition) traite comme le titre le laisse supposer de supers-héros, mais d’un genre un peu particulier, car bien antérieurs pour la plupart, à leur invention outre-atlantique. Il s’agit tout simplement de super-héros tels que l’humanité en connait depuis ses débuts : des Dieux !




Ombre, le héros du roman, sort de prison et entend bien retrouver son épouse et son foyer, mais il en sera tout autrement. Sur le chemin du retour, les rencontres étranges se multiplient. La situation empire nettement lorsqu’arrivé chez lui, l’ex-prisonnier apprend que sa femme vient de mourir. Ce qui ne l’empêchera pas d’être visité par son cadavre, animé, la nuit suivante...
Dès lors, de visions en rencontres, de fuites en révélations, Ombre finira par comprendre qu’il est au centre d’un combat titanesque ou l’avenir (le devenir) de l’humanité est en jeu.

Road Movie fantastique, « American Gods » est un conte de fantasy post-moderne où les Dieux se côtoient dans une promiscuité improbable, digne d’un Walt Disney halluciné -qui apparaît d’ailleurs dans le roman sous la forme d’un lieu de culte-parc d’attraction.

En vrac : des esprits de la nuit des temps devenus invisibles à force d’oubli, Thor, Odin et quelques rescapés du Valhalla (ou Walhalla pour les puristes), retraités vieillissants du morne quotidien et même Thot, employé de pompes funèbres dans l’Ouest Américain.
Mais aussi des Leprechaun, Jésus (toujours aussi populaire), des Amérindiens initiés aux savoirs anciens, etc.

Toutes ces divinités ont été apportées par les immigrants dans leurs maigres bagages, bien avant l’arrivée du Mayflower ou même d’Erik le Viking. Elles coexistent avec les cultes de la modernité, ceux déjà oubliés des voies ferrées, ceux importés (telle la Liberté venue de France, “une sacrée salope celle-là” selon les souvenirs de Thor), jusqu’aux arrogants boutonneux VRP de l’ère de l’information.

Ensemble, ils ont fait de l’Amérique une gigantesque foire aux croyances, émanation de la foire multiculturelle, bien prosaïque et tangible !

Un roman haletant et beau comme neige et brume, jamais grotesque ou simpliste, qui donne à réfléchir sur les rêves (vite) fanés, propres à chaque époque.

Une œuvre fantastique qui parle d’une époque, la nôtre, gorgée d’un trop plein de croyances déçues, sans tomber dans un propos d’une servile actualité immédiate.
Ajoutons qu’une adaptation cinématographique n’aurait rien d’étonnant tant cet univers est riche à tous les points de vue, mais le défi que cet « American Gods » propose risque d’être périlleux à relever !

Titre : American Gods
Auteur : Neil Gaiman
Genre : Fantastique
Traduction (de l’Anglais) : Michel Pagel
Éditeur : Au Diable Vauvert
Dépôt légal : mai 2006 (seconde édition)
Nombre de pages : 500 pages
Format (en cm) : 13 x 20
ISBN : 2846260338
EAN : 9782846260336
Prix : 20€

Ce roman a obtenu (liste non exhaustive) :

- Hugo, catégorie roman, 2002
- Nebula, catégorie roman, 2002
- Bram Stoker, catégorie roman, 2002
- Locus, catégorie roman de fantasy, 2002

Également disponible en format poche chez J’ai Lu SF, n°7350 (ISBN : 2290330418 - EAN : 9782290330418 - Prix : 8,90€).


Maître Sinh
12 janvier 2007


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« American Gods », seconde édition (déjà) Au Diable Vauvert.



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Également disponible au format poche chez J’ai Lu.



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