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Voyage Ludique avec François Berdeaux – Prologue
Les premiers pas aux côtés de l’auteur de « Totemix » chez Le Crapaud Céleste
novembre 2023

François Berdeaux n’a pas voulu choisir et porte la double casquette d’auteur et d’éditeur pour lancer son premier titre « Totemix » au « Crapaud Céleste ». Son deuxième jeu, « Etherium », sera bientôt en financement participatif en janvier 2024.
François est issu du monde du spectacle, un univers créatif qui lui convient à merveille.
Nous vous ouvrons les portes de son Voyage Ludique…



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Bonjour François. Peux-tu te présenter à nos lecteurs, présenter ton parcours d’initiation aux jeux ?

Bonjour. Je suis François Berdeaux, metteur en scène de spectacle vivant et vidéaste. J’ai découvert l’univers du jeu et de la lecture aux travers des Livres dont vous êtes le héros. Auparavant je jouais en famille à La bonne paye et au Rami, mais à l’adolescence ce type de livres interactifs m’a ouvert la voie vers les jeux de société modernes. Il n’y en avait pas pléthore à l’époque et il fallait partir en expédition à la boutique Jeux Descartes à Paris pour découvrir un nouveau monde.
J’ai commencé par des wargames comme ceux de la série « Cry Havoc », ou encore « Talisman », « Space Hulk » et « BloodBowl », des jeux qui prenaient l’après-midi.
Puis du jeu de rôle, tels « L’appel de Cthulhu » et « L’œil noir », qui a permis de consolider les liens d’amitié de notre petit groupe d’ados au travers de nuits interminables de lancers de dés.

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Aujourd’hui, quel joueur es-tu ?

Je préfère les jeux qui me proposent des imaginaires. J’ai plus de mal avec les jeux de plis plus abstraits. Je privilégie également les jeux qui offrent de l’interaction et me lasse assez vite des jeux qui ressemblent à des solos déguisés.
Pour les mécaniques, je n’ai pas particulièrement de préférence mais je ne suis pas trop fan du draft et de l’engine bulding, que je trouve trop mathématiques.
De par mon parcours d’auteur de romans, je penche toujours vers les jeux narratifs mais je peine à fédérer des joueurs sur ce type de jeux qui s’inscrit souvent dans la durée (legacy ou scénarisation).

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Quels autres domaines culturels aimes-tu explorer ?

Je suis assez friand de culture en général, gros lecteurs de romans et de BD, en particulier de SF.
De par mon métier, je fréquente souvent les théâtres et suis l’actualité culturelle liée au spectacle.

As-tu d’autres passions dans la vie ?

J’ai été acrobate dans une autre vie et tente de me maintenir en forme mais l’activité d’auteur/éditeur est bien plus chronophage que je ne le pensais.
J’ai la chance d’habiter à la campagne et je prends beaucoup de plaisir à jardiner.

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Comment le toi-joueur a-t-il glissé vers le toi-auteur de jeu ?

Adolescent, j’avais déjà créé des jeux pour jouer entre amis et on construisait souvent nos univers de jeu de rôle sans suivre les règles des univers déjà en place. Il y avait déjà une fibre créative à l’époque.
J’ai beaucoup joué à « Magic The Gathering », le jeu de cartes à collectionner, mais entre mon activité professionnelle et familiale, il y a eu une grosse parenthèse ludique d’une décennie.
J’ai redécouvert l’évolution de ce secteur et j’ai été vraiment ébahi par sa créativité. J’ai eu l’impression d’être Hibernatus sortant de la glace. J’ai voulu prendre part à cet élan ludique.

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As-tu eu l’occasion d’être aidé par des personnes déjà installées dans le monde du jeu ?

J’ai démarré l’aventure la fleur au fusil. Un ami dessinateur a bien voulu me consacrer une bonne tranche de temps pour se lancer avec moi.
Après un premier échec sur un projet de financement participatif, je me suis entouré d’une équipe déjà rodée à cette industrie, graphiste, logisticien, illustrateur… et cela m’a permis de passer un cap. Mais cela concerne mon activité d’éditeur.
Concernant l’aspect créatif, c’est plutôt un saut en solo. Les salons m’ont permis de rencontrer d’autres auteurs et j’ai intégré le AAAH ! (Auteurs Associés de l’Aude et de l’Hérault), un collectif d’auteurs autour de Montpellier. Je suis également actif au sein d’une association ludique, ce qui me permet d’avoir du joueur frais à faire souffrir sur mes protos bancals.

Y a-t-il eu un moment clé dans ta bascule dans l’univers de la création ?

Il y a de cela 6 ou 7 ans, mes enfants regardaient beaucoup le dessin animé « Les Indestructibles ». J’ai donc créé un jeu sur ce thème pendant des vacances pluvieuses où il fallait trouver quelque chose pour s’occuper. Et voilà c’était parti. Je m’étais inoculé le virus.

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Tu es aussi éditeur. Comment t’es-tu retrouvé dans cet autre costume avec le Crapaud Céleste ?

J’ai commencé au départ à proposer mes jeux à des éditeurs et j’avais l’impression de repartir 30 ans en arrière quand je passais des auditions comme comédien. Je suis devenu, en partie, metteur en scène pour monter mes propres projets, c’est pourquoi je me suis également orienté vers l’édition.
Le premier projet a été un peu violent car je découvrais tout. Je n’avais jamais fait un salon ou côtoyé des acteurs du milieu ludique. Mais j’aime aujourd’hui autant créer la mécanique du jeu que de travailler avec les illustrateurs et graphistes qui donnent corps à ces idées. Cela me sort du côté solitaire du travail d’auteur.

Es-tu auteur et éditeur à temps plein ?

Pour le moment auteur/éditeur est l’activité la plus chronophage et la moins lucrative que j’ai pu exercer.
Je jongle donc avec mes différents métiers de mise en scène et de réalisation pour subvenir à mes besoins. De toutes les manières, je n’envisage pas l’édition comme une activité à temps plein, je prends beaucoup de plaisir dans mon travail actuel. Le plus dur est de trouver le juste équilibre.

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Que cherches-tu à ressentir en créant des jeux ?

Je retrouve le plaisir de la création que j’ai éprouvé au sein du spectacle vivant. Créer un jeu a beaucoup de similitudes avec la dramaturgie : imaginer un univers, lui trouver une dynamique, une esthétique…
Trouver la mécanique qui tourne bien c’est un peu comme concevoir une chorégraphie, mettre en place les bons enchaînements, le bon rythme.
À l’instar du spectacle, un jeu doit proposer une expérience singulière qu’importe la finalité, qu’elle soit destinée à la réflexion, au divertissement ou à l’émerveillement devant un monde inconnu.
Comme créateur de jeux, on réinvente souvent l’eau chaude mais la quête de mécaniques innovantes, d’univers originaux, d’expériences ludiques conviviales autour de la table est très satisfaisante.

Comment espères-tu ton avenir d’auteur de jeu ?

Je ne veux pas en faire un métier à temps plein, je me contenterai bien du plaisir de simplement chercher. Imaginer me suffit. Y être contraint par nécessité financière risque de me gâcher le plaisir. La double casquette auteur éditeur me plonge assez dans des logiques financières compliquées.

N’hésitez pas à suivre les pas de François dans « Voyage Ludique avec François Berdeaux – Épisode 1 » bientôt en ligne sur la Yozone…


Liens utiles :
- Le Facebook de François
- Le site de la maison d’édition Le Crapaud Céleste


Illustrations © D.R.


Michael Espinosa
Christelle Espinosa
27 novembre 2023



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