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Post-apo et space op de ma jeunesse
Chants des Etoiles de Norman Spinrad - Flandry, défenseur de l’empire terrien de Poul Anderson
Délices & Daubes n°32


Dans ce roman post apocalyptique, Chants des Etoiles (Calmann-Lévy, dimensions SF, 285 pages, 1982, traduit de Songs from the stars, 1980), Norman Spinrad nous plonge dans une Aquaria (Californie ?) épargnée par les bombes et qui a choisi un mode de vie « new age » en suivant les lois du muscle, du soleil, du vent et de l’eau. Toute technologie qui utiliserait l’essence, les matières plastiques ou, pire encore, l’energie atomique est une sorcellerie « noire » honnie et bannie.

Lou Bleu Limpide est un maître parfait qui rend la justice karmique pour apaiser les tensions et les conflits qui peuvent survenir entre les différentes tribus. Il se déplace en « aigle », une sorte d’ulm qui marche au solaire. La technologie qui équipe ces aigles, des piles photovoltaïques, est fournie par des montagnards, dénommés « lourdauds ». Ces derniers sont en contact avec les Spatiaux, ces scientifiques (= sorciers noirs) qui vivent au-delà des montagnes, là où personne ne se rend car la terre est radioactive. La belle Sue Soleil est accusée d’avoir vendu à une autre tribu des composants de technologie noire, récupérés chez les lourdauds, en toute connaissance de cause.

Dans la ville de La Mirage, à mi-pente de la montagne, où tous les commerces se font, Lou Bleu Limpide doit rendre sa justice sur cette affaire. Il prend son temps - et l’auteur aussi - pour nous expliquer ses problèmes karmiques et comment les résoudre en couchant avec des femmes des différentes tribus et en consommant des hallucinogènes et du vin.

Ce n’est que dans le dernier tiers ou quart du bouquin que les choses avancent un peu. Sue et Lou acceptent de s’allier aux Spatiaux, moyennant force crises de conscience sur la couleur blanche, noire ou grise d’un tel karma.

Je ne vous raconte pas la fin, c’est ce qu’il y a de mieux et qui justifie de lire le reste. L’idée est belle, même si la poésie et les évocations elliptiques ne sont pas le fort de Spinrad.

Un bouquin sur les utopies, le karma et le libre arbitre, les mensonges aux autres et à soi, la justification ou non de la technologie, la nature humaine. Un peu raté dans son rythme, un peu daté pour le new age des 70, mais qui mérite lecture et qui donne à réfléchir. C’est déjà pas mal.

Dans le genre nostalgie de ma jeunesse j’ai lu aussi « Flandry, défenseur de l’Empire Terrien » de Poul Anderson, L’Atalante, 405 pages, 2006. J’ai été au bout du premier des deux romans que contient ce volume. Ce space op de la fin des 60 ne présente pas grand intérêt. Flandry, héros impérissable, utilise ses muscles et sa tête pout se sortir des pièges tendus par sa partenaire (en sexe et en affaires) la belle Djana. Après la planète minière dirigée par des robots, ils se retrouvent chez les Merséiens, la race concurrente des terriens pour la colonisation de l’univers. C’est très confus et mal écrit (ou mal traduit) et on a du mal à suivre les motivations des personnages (et de l’auteur). C’est du space op plutôt bas de gamme dont on se demande bien pourquoi on a pris la peine de l’éditer en 2006. Ce ne sont pourtant pas les bons bouquins de SF non-traduits qui manquent, alors pourquoi choisir les médiocres ? Mystère insondable et boule de gomme intergalactique de la direction littéraire de la SF dans notre beau pays.


Henri Bademoude
24 décembre 2006


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