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Nero (T1) La Cinquième Victime
Mutti, Crippa, Bussacchini
Casterman, Ligne Rouge

Le « Fossoyeur » a l’horrible habitude de « réparer » ses victimes après les avoir tuées.
Nero, ex-flic devenu détective privé, ne croit pas que le simplet arrêté par la police soit le bon cheval, pas plus que le père de la victime d’ailleurs.
Mais comment fait-on pour remonter la piste inexistante d’un futur serial killer très précautionneux ?
Ben, comme Nero, on s’accroche !



Nero : La Cinquième Victime est un polar pur jus. Cependant, pas dans la grande tradition des flingues qui fument à chaque case ou des jolies pépés qui filent leurs bas résilles à toutes les pages, non.
On a beau être à Brescia, charmante cité transalpine au demeurant, le sujet et les personnages évoqués sont d’abord des héros de l’ombre. Des anonymes croisés au coin de la rue et qu’on ne remarquera jamais de prime abord.

Débutée énigmatiquement par deux pages au format grand écran plutôt réussis, l’intrigue va très vite naviguer en eaux troubles, très troubles. C’est que le “Fossoyeur”, tout comme le détective Nero bien décidé à lui mettre la main dessus, sont deux gars plutôt complexes.
Deux solitaires avec des casseroles aux fesses, de vraies batteries de cuisine ambulantes, en fait !

Partant, le scénario d’Alex Crippa prend son temps, s’attarde bien souvent sur des détails qui semblent parfois mineurs alors que le graphisme d’Andrea Mutti, bien servi par la colorisation sombre et triste d’Angelo Bussacchini, joue la carte du réalisme minutieux (salles d’autopsies, scènes de et des crimes). L’ambiance générale est au gris, à la pluie, aux chenils pourraves, aux ruelles mal éclairées et aux personnages en détresses.
Bref, ça rigole pas et ça tombe plutôt bien puisque le propos est franchement pas rieur...

L’histoire, pas obligatoirement surprenante, trouve néanmoins ses ressorts et n’ennuie pas. Alors on s’attache. Pas forcément au suspense qui est consubstantiel du genre choisi, mais au détective Nero et surtout au “Fossoyeur”.
Qualités et défauts liés, Nero : La Cinquième Victime ne lève pas tous les lièvres dans ce premier opus mais attire l’œil via une galerie de destins attachants et originaux.

Là est sans doute le revers de la médaille d’une BD très maîtrisée et forcément trop réfléchie. Un peu trop de Nero au début, pas assez de “Fossoyeur” à la fin, on cherche un petit grain de folie qui n’arrive qu’à la toute dernière case.

C’est fort heureusement l’augure d’une suite intéressante après un premier album qui convaincra surtout les lecteurs un rien « cérébraux ».

La collection Ligne Rouge de Casterman amène sur les étals une BD respectable -surtout pas un grand n’importe quoi- à regarder comme un méchant bloc de granit. Une pierre un peu grise et pas obligatoirement folichonne, mais qui résiste aux assauts du temps.


- Série : Nero
- Titre : La Cinquième Victime (Vol 1)
- Scénario : Alex Crippa
- Dessin : Andrea Mutti
- Couleurs : Angelo Bussacchini
- Traduction : Pierre Rigaud (de l’Italien)
- Éditeur : Casterman
- Site Internet BD : Nero
- Collection : Ligne Rouge
- Dépôt légal : août 2006
- Format : 22,5 x 0,7 x 30,2 (moyen, rigide)
- Pagination : 56
- ISBN : 2-203-39243-6
- EAN : 9 782203 392434
- Prix public : 9,80€




Stéphane Pons
22 décembre 2006




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Regardez bien !



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Il faudra attendre les toutes dernières cases pour en savoir plus sur le visage du « Fossoyeur » !



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nero, ex-flic et détective privé aux prises avec un étrange serial killer.



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