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Voie du glaive (La) (T1) Les Frères Furieux
Vincent Brugeas, Emmanuel Herzet et Benoît Dellac
Le Lombard

C’est marrant comme parfois on se fait avoir, non ? On croit qu’on sait, on sent qu’on va y arriver, on pense connaître, et puis non. On se plante. Plus ou moins dans les grandes largeurs, mais on se plante. Le reconnaître, c’est encore une autre histoire, alors que se cacher derrière son petit doigt est souvent bien plus commode.



Le plantage

Bon, bah là, je me suis planté. Et mon petit doigt n’est pas assez grand pour me cacher derrière. “La voie du glaive”, c’est vraiment bien, contrairement à ce que je pensais il y a une heure avant de la lire.
C’est vrai que ça sentait fort la BD « plate ». Pas franchement mauvaise mais sans grand intérêt non plus. Vous savez, le genre de BD qu’on lit à la Fnac quand on a 1h à tuer au lycée entre deux cours, ou à la médiathèque une fois qu’on a lu toutes celles qu’on voulait lire et qu’on tente un truc. Vous sentez le vécu, là, d’ailleurs ? Bref, un album avec des gentils gentils, des méchants méchants, un scénario plan plan et des dessins anodins.

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L’instinct

Bigre ! Cette fois-ci, mon instinct, pourtant éduqué à la BD depuis pas mal d’années, m’a trompé. J’ai lu ce tome 1, “Les frères furieux”, d’une traite, les fesses dans mon canapé, les pieds sur la table basse, et j’ai vraiment bien aimé. Bon, ho, c’est pas la BD de l’année non plus (le prochain “Blacksad” ne sort que le 4 novembre), mais c’est quand même bien cool. Le scénario, oui, est linéaire, mais, sans flashbacks ni flashforwards, sans digressions ni complexité excessive, on ne s’y ennuie pas un instant. Ca alterne entre introspections et bastons, entre action et réflexions, entre femmes (presque) à poil et hommes (presque) à poil. Oui, il y en a pour tous les goûts, et même parfois pour l’égoût (vous comprendrez en lisant).

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Le latin

On est bien sur un histoire de gladiateurs, empire romain, panem et circences et tutti quanti, pourtant ça ne se passe pas à Rome. Bin non, les scénaristes Vincent Brugeas et Emmanuel Herzet se sont créusés le ciboulot pour nous offrir un peu plus que des stéréotypes. Et le tout saupoudré de quelques paroles en latin, oui monsieur ! Faut pas avoir fait Polytechnique pour les comprendre mais ça fait toujours plaisir de chercher ou de savoir ce qu’est une armatura parma ou un secutor.
Au niveau du dessin, il y a de la recherche aussi, surtout pour ce qui est de représenter le mouvement, notamment des combats particulièrement vifs. Les visages sont aussi bien détaillés que les décors, et les couleurs, classiques et réalistes, sont efficaces.

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Non, non, y’a rien à dire. Le trio qui a créé le très bon “Nottingham” a encore réussi son coup et, moi, je me suis bien planté en pensant que ce ne serait pas terrible. Heureusement, je l’ai lue cette BD. Alors, vous qui me lisez, gagnez du temps et lisez-la vous aussi.

PS : A noter également une version N&B de l’album, au tirage limité à 2100 exemplaires. Disponible chez votre libraire.


(T1) Les Frères Furieux
- Série : La Voie du glaive
- Scénario : Vincent Brugeas et Emmanuel Herzet
- Dessin : Benoît Dellac
- Éditeur : Le Lombard
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 24,1 x 31,8 cm
- Date de parution : 15 septembre 2023
- Numéro ISBN : 9782808211192
- Prix public : 15,95 €


Des mêmes auteurs, sur la Yozone :
- Nottingham (T1) La rançon du roi
- Nottingham (T3) Robin


Illustrations © Benoît Dellac et Éditions Le Lombard (2023)



Yvain Mahé
21 septembre 2023




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