Philippe Caza, loin d’être un inconnu, débute avec “Excelsis”. Envoyer les cendres des défunts dans l’espace, voilà une idée qui semble bonne. Mais quand un satellite se casse la gueule et qu’elles retombent sur terre, attention aux conséquences ! Le concept de départ tient parfaitement la route, c’est après que les choses dérapent et que le texte s’oriente vers le bizarro. L’auteur lâche la bride à son imagination, ce qui donne toute la saveur de l’ensemble.

Phil Becker est plus difficile à suivre. Il mélange un peu tout, ce qui donne un drôle de cocktail : tour de Babel, des anges, de la technologie là où on ne l’attend pas... Un ange déchu qui a tout abandonné pour une mortelle se rend “Dans l’ombre de Babel” pour demander l’aide des dieux et sauver les humains. Le mix peine vraiment à prendre. J’ai déjà connu l’auteur bien plus inspiré.

“Morts-de-fin” ou la dernière soirée entre amis, du moins c’est ce qu’il semble. Dans une taverne, c’est la fête. Un dragon derrière le comptoir, une princesse attablée, vite rejointe par une louve-garou et un faune, voilà une belle assemblée. Clémentine Charles livre une nouvelle de fantasy bien ficelée avec de belles trouvailles comme la princesse fileuse de rêves qui comprend ce qui se trame et sait ce qu’il va se passer cette nuit, sans vraiment réussir à blâmer les coupables. L’auteure sait attiser la curiosité des lecteurs, pris dans cette histoire assez surprenante.

“Sonates au clair de lunes” de Sandrine Scardigli est une histoire plus traditionnelle de par son thème, mais non moins intéressante. Une nouvelle élève arrive dans une classe et s’installe à côté de la pestiférée, la fille du bourreau. Cette dernière, Henriette, tombe tout de suite sous son charme et elles deviennent amies, se retrouvant souvent dans un lieu improbable, sans que Henriette sache véritablement qui est Olympe, la nouvelle fille aux traits diaphanes. C’est intriguant et, même si on se fait notre propre idée sur qui est Olympe, il n’en reste pas moins des zones d’ombre. Les ados peuvent se montrer cruels, extrêmes dans leurs réactions, surtout quand ils ne comprennent pas quelque chose et/ou que la jalousie est de la partie. Un bon texte de ce que l’on peut assimiler à du fantastique, mais relève aussi de l’actualité.

Quatre nouvelles, dans lesquelles les lecteurs trouveront aussi bien de la fantasy, du fantastique que de la science-fiction avec du bizarro et de l’inclassable. Un tour d’horizon de l’imaginaire selon « AOC » plutôt réussi.

Titre : AOC
Numéro : 69
Directrice de la publication : Evelyne Beuzit
Rédacteur en chef : Olivier Bourdy
Couverture : Régis Brin Deau
Illustrations intérieures : Éric Faure-Brac, 570, Éric Malterre et Nelljob
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits
Période : été 2023
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 12,8 x 19,8
Pages : 84
Prix : 4 €

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