- L’enfant et le loup, Léonidas, déjà dans la légende.
L’armée persane, la plus puissante jamais formée en ces temps antiques, menace la Grèce. Le savoir, la politique, la culture et les philosophies provenant de cette île, doivent être sauvegardés face à un océan d’obscurantisme et de terreur qui menace de la submerger. Et qui mieux que les spartiates peuvent défendre le diamant de la Grèce, tellement brillant qu’il attise la jalousie du roi Xerxès ? C’est dans le défilé des Thermopyles que les 300, préalablement aidés de quelques milliers de grecs vont se battre pour leurs lois. La garde personnelle et le roi donneront tout leur être pour sauver les leurs.
Ils deviendront légende.
Avec l’arrivée imminente du film tiré des comics 300 de Frank Miller, je me devais de découvrir l’œuvre avant le visuel cinématographique... 300 est une bande dessinée envoûtante, à travers des dessins plus suggestifs que précis. À l’aide des jeux d’ombre et de lumière, le contraste entre le noir et le blanc propre à Frank Miller (on en revient à Sin City) est sublime. De plus, le dessin gorgé d’âme et de force est magnifié par la colorisation sur des tons ocres, rouges et bleus de Lynn Varley. L’ensemble visuel est encore renforcé par le récit, conté au présent, brut et sec de ce terrible combat, de cette imposante victoire. Les chapitrages mettent en avant toutes les vertus des Spartiates, et tous leurs idéaux : Honneur, Devoir, Gloire, Combat, Victoire. Aucun Spartiate ne recule, et les pages se gorgent de sang et de rouge au fil de l’histoire... L’ensemble est passionnant, attachant, et le visuel si spécifique de Frank Miller comble le lecteur.
Mais, ironiquement, il existe un autre auteur dont la connaissance des œuvres magnifie le travail de Frank Miller. Il suffit de connaître Légende de David Gemmell pour faire le parallèle entre la véritable histoire des 300, de leur combat, et de la légende qu’ils réussissent à créer parmi l’armée persane, assez imposante et terrifiante pour sauver un peuple... Finalement, on peut encore mieux ressentir les rouages qui font d’un acte héroïque une légende, contée à travers le pays par Dilios ou tous ces poètes, à l’image de Sieben. Frank Miller et David Gemmell partagent tant de thèmes et de sujets dans leurs ouvrages, qu’on ne peut s’empêcher de retrouver l’un et l’autre à chaque nouvelle lecture.
Je terminerai donc humblement cette critique très particulière sur le conseil de vous jeter sur les travaux de Frank Miller, sur cette sublime et marquante bande dessinée avant de voir le film... et en parallèle de dédaigner à l’occasion les dessins pour laisser place à l’imaginaire, et donner - pourquoi pas ? - les traits de héros de Frank Miller aux personnages de David Gemmell.
Ah ! oui, et de regarder à nouveau, juste pour le plaisir, les Sin City et leur film, en attendant impatiemment de découvrir celui tiré de 300 par Zack Snyder.
Introduction : Fabrice Leduc
Critique : Aphraël
300
Scénario et dessin : Frank Miller
Couleur : Lynn Varley
Éditeur : Rackham
Parution : 1999... il ne serait pas étonnant de revoir ce bel album en librairies en mars 2007 !
ISBN 2-87827-031-2
Prix public : 21,50 €
Droits photos et illustrations : Rackam, Frank Miller et Lynn Varley (1999).
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