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Fountain (The)
Film américain de Darren Aronofsky (2006)
27 Décembre 2006


Genre : Fantasy, Romance
Durée : 1h36

Avec Hugh Jackman (Tomas/Tommy/Tom Creo), Rachel Weisz (Isabel/Izzi Creo), Ellen Burstyn (Dr. Lillian Guzetti), Mark Margolis (Père Avila), Stephen McHattie (Grand Inquisiteur Silecio), Fernando Hernandez (Seigneur de Xibalba), Cliff Curtis (Capitaine Ariel), Sean Patrick Thomas (Antonio), Donna Murphy (Betty), Ethan Suplee (Manny), Richard McMillan (Henry), Lorne Brass (Dr. Alan Lipper), Abraham Aronofsky (Laborantin), Renee Asofsky (Laborantine), Anish Majumdar (Dr. Spencer)


Troublante histoire d’amour, liant passé, présent et futur en un conte métaphorique sur la quête de la vie éternelle, « The Fountain » est un ovni qui pallie ses manques de moyens par ses qualités d’écriture, le sens de la narration de son géniteur et l’interprétation remarquable de ses acteurs.

Son second long-métrage n’est pas encore sorti sur les écrans quand, en 1999, Darren Aronofsky jette sur le papier l’idée conductrice de « The Fountain ». Mais rien ne se passe comme prévu. Malgré le succès de « Pi » et de « Requiem for a dream », le projet « The Fountain » tombe à l’eau lorsque Brad Pitt plante en 2002 la production une semaine avant le tournage. Darren se tourne alors vers le 9ème Art pour adapter son sujet sous la forme d’une somptueuse bande dessinée, illustrée par le grand Kent Williams (publiée chez nous par les éditions Emmanuel Proust). Mais le cinéaste n’a pas encore dit son dernier mot. Quand en 2004, le projet d’adaptation de « The Watchmen », que lui a confié la Warner, aboutit dans un cul de sac, le réalisateur juif new-yorkais revient à la charge et propose à la compagnie de produire sa Fontaine. Bingo. Même s’il est loin du budget de 90M$, initialement prévu, Darren décroche une enveloppe de 30M$ pour donner vie à sa création.

L’histoire raconte le combat à travers les âges d’un homme (Hugh Jackman) pour sauver la femme (Rachel Weisz) qu’il aime. Conquistador au XVIème dépêché chez les Mayas par la Reine Isabel pour y dénicher l’arbre de vie, ou astronaute au XXVIème convoyant le feuillage mortifère vers la nébuleuse Shibalba (l’autre monde, toujours chez les Mayas), Thomas ou Tom est avant tout Tommy Créo, un chercheur en oncologie lancé dans une course contre la montre depuis qu’il a découvert les vertus curatives de l’écorce d’un arbre d’Amazonie. Sa femme se meurt d’une tumeur au cerveau et, comme ses alter-ego fictifs, le guerrier du passé dans le roman qu’écrit son épouse, ou l’explorateur du futur, dans le chapitre final qu’elle lui a demandé d’écrire après sa mort, le scientifique ne peut accepter l’inéluctable.

Mais, au-delà de la simple imbrication narrative du drame façon poupées russes, la mise en scène du réalisateur de « ∏ » se permet d’entrelacer les 3 histoires (Izzi, la femme du chercheur, donnant parfois la réplique à l’astronaute situé 5 siècles dans le futur, et inversement) pour illustrer le cheminement psychologique du (des) personnage(s) interprété(s) par Hugh Jackman. Ce dernier est tout simplement époustouflant. Qu’il soit casqué dans la forêt amazonienne, chauve dans son vaisseau bulle ambiance new-age, ou torturé dans la partie contemporaine du récit, il dégage une tension émotionnelle que nous ne lui connaissions pas encore au cinéma.

C’est aussi dans la période qui se situe de nos jours que Darren Aronofsky brille le plus. Certes, la réduction conséquente du budget de « The Fountain » ne lui a pas permis de bénéficier de la figuration nécessaire pour matérialiser comme il le souhaitait le périple chez les Mayas, ni des effets spéciaux pour le voyage à travers l’espace de l’arbre et de son gardien astronaute, mais il réalise des merveilles dans le cadre intimiste de la « love-story » Tommy/Izzi (Hugh Jackman/Rachel Weisz). Probablement inspiré par l’amour qu’il porte à sa compagne Rachel Weisz, le réalisateur filme chaque geste du couple de cinéma avec élégance et une grande sensualité.

Long-métrage inclassable, sublimé par la partition symphonique de Clint Mansell (déjà responsable de celles de « Pi » et « Requiem for a dream »), « The Fountain » devrait laisser sur le carreau les amateurs de divertissements calibrés et ravir les cinéphiles, amateurs de fantastique ou pas, qui aiment qu’on leur conte des histoires avec de vrais gens dedans.

Bruno Paul



Soit, Darren Aronofsky serait en gros le nouveau David Lynch, surtout depuis son fameux (et contreversé) « Pi ». Étant de ceux qui avaient été très réservés sur le résultat cinématographique d’une œuvre dont l’attrait principal était principalement établi sur un bric-à-brac visuel aléatoire, pas plus convaincu par son « Requiem for a Dream », ne connaissant pas la BD inspirant ce « The Fountain », j’avoue mon trouble devant un film pour le moins décousu et totalement incompréhensible (ou trop simplement compréhensible, question d’angle d’attaque).

Si la scène d’ouverture fait preuve d’une certaine maestria très théâtrale et d’une réalisation engageante, le reste n’est que confusion... En gros, l’histoire de la fontaine de jouvence plaquée sur une histoire d’amour éternelle, découpée (malaxée) en trois époques dont rien dans le scénario ne parvient à donner une explication crédible.
Quid du lien entre le roman écrit par Izzi et sa retranscription filmée dans une sorte d’uchronie malhabile sur la conquête du Nouveau Monde. Néant total sur les raisons du voyage intergalactique et futuriste de ce spationaute illumé qui serait le double (le triple) de Tommy (Hugh Jackman).
Entre imagerie New Age et confusion des genres et des sens, Darren Aronofsky ne parle finalement de rien ! L’amour est éternel ? On en doute ! L’âme est immortelle ? Pas une idée nouvelle ! La sagesse mentale en tenue de moine zen ? Bonjour les poncifs ! La violence, c’est pas bien ? On est franchement surpris !

Bref, que retirer de ce brouet inutile ? Pas grand chose... Un scénario quasi vide, une réalisation volontairement incompréhensible, une narration distordue et une répétition à l’infini de deux idées bien enfantines.

Non, décidément, Darren Aronofsky ne m’emballe pas, ne me surprend nullement et m’ennuie énormément. Une sorte d’art de l’esbrouffe dont l’aspirine serait le seul remède à un vide mystique tenace.
Même pas beau et bien filmé (en plus), ce « The Fountain » fait figure d’œuvre en toc, habilement (c’est son seul intérêt) formatée pour séduire avec pas grand chose.

Allez, si vous voulez réellement aller voir du cinéma surréaliste et hors norme, précipitez-vous sur « El Topo » ou « La Montagne Sacrée » de Jodorowski, ça fait moins frimeur dans les salons parisiens, mais cela en dit dix mille fois plus avec nettement moins de moyens (et beaucoup plus de talent) !

Stéphane Pons


Décidément, Hugh Jackman est un acteur qui se fait très présent sur les écrans ces derniers temps. C’est encore lui que l’on retrouve dans le rôle principal de « The Foutain ».
Il incarne trois différents personnages, ou plutôt un seul sous trois représentations.
Il est principalement Tommy, médecin chercheur étudiant les tumeurs et opérant des expériences qui l’amènent à découvrir un nouveau matériau très prometteur issu d’un arbre d’Amazonie.
Tommy est marié à la ravissante Izzi (Rachel Weisz) et la délaisse quelque peu pour son travail.

Situation classique, mais qui va tourner au tragique lorsqu’une nouvelle donnée rentre dans l’équation : Izzi est malade, gravement, et c’est justement une tumeur qui la menace.
Situation déchirante pour Tommy qui accélère les déroulés expérimentaux et passe encore moins de temps avec sa dulcinée mourante.

Celle-ci, auteur, accepte pleinement la mort qui l’attend. Sa quiétude lui permet d’avancer dans l’écriture de son prochain roman traitant d’un conquistador à l’esprit chevalier et de la belle Isabel d’Espagne, joués respectivement par Hugh Jackman et Rachel Weisz car après tout n’est-ce pas leur amour qu’elle transpose dans ces deux personnages ?

La construction du film par Darren Aronofsky ne s’arrête pas à ces deux fils s’entrecroisant puisqu’une incarnation supplémentaire, complètement new age vient entrecouper elle aussi le récit.
Cet élément, peut-être un peu trop forcé, déroutera certainement des spectateurs.

Reste que cela forme un ensemble narrativement intéressant, servi par un Hugh Jackman impressionnant dans ses trois incarnations si différentes. De plus le film bénéficie d’une superbe photographie.

Un beau film, même si quand même desservi par l’importance donnée à l’aspect mystico-spirituel.

Kevin Alessio


FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Fountain
Réalisation : Darren Aronofsky
Scénario : Darren Aronofsky, Ari Handel

Producteurs : Arnon Milchan, Iain Smith, Eric Watson
Producteurs exécutifs Nick Wechsler

Musique originale : Clint Mansell
Photographie : Matthew Libatique
Montage : Jay Rabinowitz
Distribution des rôles : Mary Vernieu
Décors : James Chinlund
Direction artistique : Isabelle Guay, Michele Laliberte, Nicolas Lepage, Jean-Pierre Paquet
Costumes : Renée April

Production : Protozoa, New Regency
Distribution : TFM

Presse : Michel Burstein pour Bossa Nova

INTERNET

http://www.thefountain-lefilm.com/



Bruno Paul
Stéphane Pons
Kevin Alessio
29 décembre 2006



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