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Héritage de Molly Southbourne (L’)
Tade Thompson
Le Bélial’, Une Heure-Lumière, n°41, court roman traduit de l’anglais, Science-fiction, 140 pages, novembre 2022, 10,90€

Par sa démesure, « Les meurtres de Molly Southbourne » a marqué ses lecteurs. Cette novella se suffisait à elle-même et son excellence laissait présager du pire quant à ses suites. Comment égaler cette première apparition, ce choc ? Moins enlevée et dans un registre différent, « La survie de Molly Southbourne » a su relever le défi mais sans égaler sa devancière. C’est partagé entre la crainte d’être déçu et l’espoir de tutoyer une fois de plus les sommets que les lecteurs attendaient justement la sortie de « L’héritage de Molly Southbourne », le dernier volet de cette trilogie.



Première constatation, cette novella se lit d’une traite. Pour autant, arrivé à la fin, ce n’est pas l’effet Whaou ! qui prédomine. Plutôt celui de la déception, car Tade Thompson n’a pas réussi à se renouveler une fois de plus. Additionner les Molly ne suffit pas ; à l’instar des principales protagonistes, on se demande d’où certaines sortent. C’est d’ailleurs une de ces anomalies parachutée dans l’histoire qui pousse un agent gouvernemental à en appeler à Myke, une femme qui voue une haine féroce aux Molly et ne désire qu’une chose, les éradiquer à jamais de la surface. Qui est-elle ? Là réside la seule bonne idée, dirais-je, mais elle ne réussit pas vraiment à prendre, car son parcours est confus, comme jeté en pâture pour apporter une explication rationnelle à l’ensemble. Les Tamara reviennent aussi sur le devant de la scène, chargées de récupérer une Molly pour les Russes. N’en rajoutez plus, avais-je envie de crier. Dans le final, l’auteur appelle tout ce beau monde pour une bonne empoignade musclée. Les combats, le sang qui coule...voilà entre autres ce qui fascinait dans le premier volet, mais on ne retrouve plus cette folie, cette démesure outrancière à force avalanche meurtrière pour la survie. Là, cela apparaît factice, ressemble à un passage obligé pour ravir les fans. Ce n’est pas forcément sur ce point que ces derniers attendaient l’auteur qui semble surtout avoir écrit « L’héritage de Molly Southbourne » pour refermer la boucle. Avait-on seulement besoin d’une explication ? D’autant qu’elle ne brille pas par sa clarté et soulève d’autres questions, un peu à l’image de l’ensemble qui se révèle brouillon sur les motivations de chacun.

Tade Thompson a tout de suite tutoyé les étoiles, il a peiné pour rééditer l’exploit, s’en révélant incapable la dernière fois. Molly Southbourne n’est toutefois pas de ces noms que l’on oublie. « Les meurtres... » l’ont révélée, avant que « La survie... » n’en donne un autre visage, plus humain, plus ouvert. Quant à son héritage... mieux vaut garder en mémoire les deux premiers.


Titre : L’Héritage de Molly Southbourne (The Legacy of Molly Southbourne, 2022)
Auteur : Tade Thompson
Traduction de l’anglais : Jean-Daniel Brèque
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 41
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 140
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : novembre 2022
ISBN : 9782381630694
Prix : 10,90 €


Tade Thompson sur la Yozone
- « Les meurtres de Molly Southbourne »
- « La survie de Molly Southbourne »
- « Loin de la lumière des cieux »

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
23 novembre 2022


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