Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Loup des ardents (Le)
Noémie Adenis
Pocket, Thriller, roman (France, 2021), noir/historique, 352 pages, septembre 2022, 7,95€

En 1561, l’hiver est particulièrement rude en Sologne. Aymar de Noilat qui se rendait à Romorantin se retrouve bloqué dans le village d’Ardeloup, dans l’incapacité de poursuivre son chemin envahi par la neige. Comme il est médecin, les habitants voient d’un bon œil son arrivée. La suite leur donne raison, car avec les rigueurs du climat et les privations, le charretier déclare une maladie aux étranges symptômes. Et ce n’est que le premier d’une longue liste.
Aymar reconnaît le mal des ardents qui s’en prend aussi bien au corps qu’à l’esprit et pour lequel il n’existe pas de remède. Les habitants y voient là l’esprit du malin, les superstitions reviennent à la surface, ainsi que le passé.



Avec « Le loup des ardents », Noémie Adenis a remporté la troisième édition du Grand Prix des Enquêteurs en 2021. Il s’agit d’un huis clos à l’échelle d’un petit village de Sologne coupé de l’extérieur par une neige abondante. Le médecin Aymar de Noilat est obligé d’y rester et se retrouve au centre d’une épidémie contre laquelle il est impuissant. Le mal est terrible, certains perdent la tête, d’autres ont l’impression que leurs membres brûlent, alors qu’il sont d’un froid glacial avant de développer la gangrène. Les cris de souffrance émaillent vite les nuits, instillant un climat de crainte. Suite à l’agression nocturne du boulanger, la menace devient plus concrète, quelqu’un serait-il derrière ce fléau ? Les habitants se regardent alors avec méfiance, s’évitent pour ne pas être contaminés. Certains se débattent, aident le médecin dans sa sinistre tâche, notamment Guy le laboureur et Jehan le couvreur. Un temps logé chez Guy, Aymar y remarque une jeune fille, Loïse, malheureuse dans cette maison et qu’il va prendre pour assistante. Il se prend rapidement d’affection pour elle et lui apprend la lecture, la préparation des potions...
Au fil des jours, Ardeloup se transforme en cocotte-minute dont le couvercle ne demande qu’à sauter pour évacuer la pression. Il faut un coupable et le premier prétexte venu fait resurgir le passé, réveillant les pires superstitions.

Noémie Andenis restitue très bien l’époque, « Le loup des ardents » nous immerge sans coup férir en 1561, nous faisant trembler face à la maladie et l’impuissance des habitants. Que peut un simple médecin de ce temps contre une telle épidémie ? Est-elle d’origine naturelle ou criminelle ? Au vu de la situation, il est permis de douter avant qu’au milieu du livre le mystère ne soit levé. Pour autant, l’intérêt ne retombe pas, car un autre drame se joue en parallèle. L’auteure dont c’est le premier roman mène l’intrigue de manière chirurgicale, trompant longtemps les lecteurs.

« Le loup des ardents » allie le roman noir au roman historique en se focalisant sur une épidémie frappant un village isolé en plein hiver. Le déroulement se révèle poignant, les drames s’accumulent. Face à une telle épreuve, les humains révèlent leur nature profonde, certains tel Guy montrent leur empathie, leur volonté de lutter, de venir en aide, alors que d’autres ne voient que résurgence d’un passé qu’il a déjà fallu exorciser et cherchent un coupable. La religion est omniprésente dans la pensée de l’époque et n’incite pas à la tempérance.
Un roman noir historique vraiment prenant, dont on sort remué après une immersion très réussie et éprouvante en 1561.


Titre : Le loup des ardents
Auteur : Noémie Andenis
Couverture : Photo : © Jayne Szekely/Arcangel Images
Éditeur : Pocket (1ère édition : Robert Laffont La Bête Noire, 2021)
Collection : Thriller
Site Internet : roman (Site éditeur)
Pages : 352
Format (en cm) : 10,8 x 17,7
Dépôt légal : septembre 2022
ISBN : 9782266323833
Prix : 7,95 €


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
3 novembre 2022


JPEG - 42.7 ko



Chargement...
WebAnalytics