Voici quelques-unes des questions, essentielles à tout auteur/autrice en herbe ou confirmé, auxquelles Lionel Davoust tente modestement de répondre.
Qui est Lionel Davoust ? Au-delà d’un de mes auteurs français préférés, quelques détails plus objectifs : auteur de fantasy, traducteur, Lionel Davoust co-animait l’atelier d’écriture des Imaginales. Il anime aussi le podcast Procrastination, aux côtés d’excellentes autres plumes, pour parler en 15 minutes d’un aspect de l’écriture romanesque, de l’édition...
Autant dire, une mine.
Le présent ouvrage est donc le prolongement de son « œuvre pédagogique », des outils qu’il met avec humilité et modestie à la disposition des autres. Des trucs issus de sa propre expérience, et ses propres erreurs, et d’autres glanés dans d’autres ouvrages du même type, publiés par de grandes plumes souvent anglo-saxonnes. Car en France, nous sommes un peu en retard sur l’enseignement de l’écriture créative, et les auteurs s’auto-forment comme ils peuvent. Cela nous évite sans doute une production trop formatée, mais nous expose à davantage de boue que de pépites (surtout à une époque où, on le déplore, il y a plus d’apprentis auteurs que de lecteurs).

Même si vous suivez déjà l’auteur sur son blog ou son podcast, « Comment écrire de la fiction » est une lecture plaisante et instructive, car le propos y est structuré, synthétique, sympathiquement illustré d’exemples rigolos, saupoudré de citations marquantes de ses prédécesseurs ayant le sens de la formule, comme Mark Twain (« A la différence de la réalité, la fiction doit être crédible »), Elisabeth Vonarburg (le pacte auteur-lecteur c’est « Mens-moi, mais fais-le bien »), Robert Heinlein d’après Pline l’ancien (« Tu dois écrire » - tous les jours), Stephen King of course mais bien d’autres...
Je me permets de dévoiler ici la formule de l’auteur sur ce que doit être une bonne fiction (mais que cela ne vous empêche pas d’acheter le livre, hein ?) : Une histoire, c’est : des gens intéressants, qui veulent quelque chose d’important, et c’est compliqué. Davoust explicite bien entendu chaque bloc de manière approfondie, mais tout est là, comme il l’écrit, c’est le nectar de son expérience.
Il insiste longuement sur ses chevaux de bataille souvent martyrisés, le fusil de Tchekhov, le show, don’t tell, le plot twist, et l’importance de choisir son point de vue narratif. Il cite Tolkien comme Molière ou Beckett (oui, même attendre Godot répond au schéma narratif de la quête).

J’ai lu « Comment écrire de la fiction ? » au format électronique, et j’ai pris des notes, aussi pour le coup, je ne saurais trop vous conseiller la version papier, même si c’est pour finalement martyriser un si bel ouvrage (et la magnifique couverture de Xavier Collette). Car, pour citer (de mémoire) Alexandre Taillard de Worms dans le « Quai d’Orsay » de Blain et Lanzac :“ quand c’est bien, tchac !, stabilo. Tchac !, tchac ! Celui-là, c’est simple, j’ai tout stabiloté !”. C’est un manuel, et on y revient, on a besoin de stabiloter, de corner, de truffer de marque-pages... de pouvoir revenir en picorer un bout de-ci de-là, selon le besoin (la version numérique est très bien chapitrée).

D’autres « manuels » s’annoncent chez Argyll, avec l’ambition de donner aux jeunes plumes françaises des outils pour perfectionner leurs œuvres.

Titre : Comment écrire de la fiction ? Rêver, construire, terminer ses histoires
Auteur : Lionel Davoust
Couverture : Xavier Collette
Éditeur : Argyll
Site Internet : page livre (site éditeur)
Pages : 162
Format (en cm) : 21 x 15 x 1,5
Dépôt légal : mai 2021
ISBN : 9782492403101
Prix : 14,90 €

À lire également sur la Yozone :

 « Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction » par Orson Scott Card
 « Personnages et point de vue » par Orson Scott Card
 « Conduire sa barque » par Ursula K. Le Guin
 « Le zen dans l’art de l’écriture » par Ray Bradbury
 « Nanowrimo : écrivez un roman en trente jours » par Chris Baty