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AOC n°63
Une publication du club Présences d’Esprits
Fanzine, n°63, SF - fantasy - fantastique, nouvelles, hiver 2022, 78 pages, 4€

Sous une belle couverture signée Amaury Bündgen, mais qui n’a aucun rapport avec le contenu, ce numéro 63 d’« Aventures Onirique et Compagnie » contient trois nouvelles.



Dans la première “La disparition”, des enfants réveillent d’anciennes forces en jouant innocemment. Marie, son frère Paul et Alex répètent un rite druidique au-dessus d’une grosse pierre dans une clairière jusqu’à ce qu’un inconnu apparaisse à l’improviste pour leur faire une proposition. Leur vie en sera définitivement changée et cette histoire ne cessera de les torturer, orientant même la carrière de Marie.
En injectant un élément fantastique, Paul Simon montre comment le quotidien peut basculer, car la vie tient à bien peu de choses. Avec les années, ils n’ont pas oublié, espérant toujours qu’un retour en arrière est possible. Jeux d’enfants, innocence, omniprésence d’un passé chargé de légendes, fragilité de la vie... autant de thèmes que l’auteur décline dans cette belle nouvelle.

Antoine Vanhel nous envoie sur une lointaine planète particulièrement inhospitalière. C’est justement au tour d’Isendion d’hériter d’Opénor à la mort de son grand-père. la vendre lui semble la seule option, tant ce legs familial ressemble à une malédiction. Une poussière détruit toute technologie et vieillit prématurément les êtres vivants. Pourquoi la garder, si ce n’est qu’il est convaincu qu’il s’agit de “Bien plus qu’une planète”. Ses ancêtres ont forcément dû trouver un filon et s’enrichir, alors pourquoi pas lui ?
L’obsession, mais aussi l’ambition, sont les maîtres mots ici, tant Isendion ne peut accepter la fatalité, croyant en sa chance, en lui. Le théâtre de ce texte s’avère austère, malsain, mais l’auteur lui donne du corps, plaçant le lecteur dans une triste ambiance sur les traces d’un homme passant par tous les sentiments. C’est inventif et prenant.

Fin XIXè, le peintre Harry est fasciné par le modèle Albine qui incarnerait à merveille sa vision de Proserpine. Elle accepte de poser pour lui et ils nouent même une liaison allant jusqu’au mariage. Alors qu’elle est enceinte, un accident ruine la vie d’Harry qui perd tout ce qui avait de l’importance pour lui. Obsédé, anéanti par cette absence, il essaie de la ramener à travers la peinture, de la faire revivre à travers son art nourri par une folie créatrice le rongeant de l’intérieur.
Emmanuelle Nuncq livre une nouvelle poignante, elle nous immerge dans les affres de la création, avant tout une bataille contre soi-même. Le peintre n’a de cesse de ramener “Le corps d’Albine”, de voir dans le moindre support un moyen de la tirer des limbes. Il est difficile de rester insensible, car chacun a été éprouvé par la perte d’un être cher. L’auteure retranscrit bien ce déchirement. Pour autant, a-t-on affaire à un texte relevant de l’imaginaire ? Qu’importe, l’incursion mérite amplement le détour.

Trois nouvelles au sommaire, trois inspirations fort différentes, trois lectures plaisantes. Un numéro d’« AOC » qui ravira les lecteurs.


Titre : AOC
Numéro : 63
Directrice de la publication : Evelyne Beuzit
Rédacteur en chef : Olivier Bourdy
Couverture : Amaury Bündgen
Illustrations intérieures : Stéphanie Peltier, 570 et Éric Malterre
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits
Période : hiver 2022
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 13 x 19,9
Pages : 78
Prix : 4 €


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
10 avril 2022


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