Algernon a presque vu ce qui ne doit être vu...

Souvenez-vous ! Cela se passait dans le tome 1 : seul ce médecin débutant, ce nain au haut chapeau, avait été accepté pour délivrer Izora Pendwick des souffrances de l’enfantement. Dans une région grise et ventée, entre mer et lande, entre tempête et vents sauvages, l’inconcevable apparaît alors à Algernon.

Le petit homme jouera ensuite bien de malchance, se faisant crever l’œil gauche par une pie, puis en souffrant de terribles fièvres. Il est proche alors de basculer dans la folie et du fond du gouffre qui s’ouvre devant sa terreur, la mort déjà semble ricaner...

Mais Algernon va décider d’arrêter de fuir ! Il veut savoir, voir, entendre ce qui n’a pas été dit. Son ami Andrew fera tout pour l’en empêcher mais plus rien ne pourra arrêter le petit homme.... Les lièvres auront beau se réunir par centaines, les pies piailler par milliers, l’homme apprendra que le paraître n’est pas toujours réel et que certains mystères sont lourds à porter, même difficiles à appréhender.

Avec cette œuvre particulière aux effluves lovecreftiens, nous pénétrons en Terres de légendes à la suite d’un Mathieu Gallié narrateur émérite. Sans grands effets de terreur, l’auteur aspire le lecteur aux trousses d’un petit homme porté par le talentueux Guillaume Sorel. Expressions, ambiances, cadrages sont méticuleusement mis en forme par le trait magique de ce fana de fantastique. La mer est son domaine, la pierre érodée par des saisons funestes une matière qu’il adore. On suivra, hébétés, soumis aux caprices de ces deux artistes, cette quête vers l’autre porte, vers le passage qui mène, peut-être, de l’autre côté du voile !

Qu’y a découvert Algernon ? Le délice est trop grand pour que je vous donne les clés essentielles de ces 64 planches d’un splendide bijou.