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R.I.P. Anne Rice. Mais les vampires peuvent-ils vraiment mourir ?

4 octobre 1941 - 11 décembre 2021


Si elle est avant tout connue pour « Entretien avec un vampire », « Lestat le vampire » et la série rapportée (treize romans à ce jour), Anne Rice apparaît comme un auteur prolifique avec bien d’autres séries (Les Nouveaux contes des vampires, La Saga des sorcières Mayfair, Les Chroniques du don du loup, Ramsès le Damné, Les Infortunes de la belle au bois dormant…) ainsi que des romans indépendants.

Comme on peut le voir en suivant les liens ci-dessous, les vampires d’Anne Rice ont débordé largement hors du cadre littéraire pour se répandre en films, séries télévisées, bandes dessinées, exerçant partout leur influence létale, ou à tout le moins pernicieuse, en faisant de jeunes filles ordinaires – qui, soustraites à de telles emprises, auraient sans doute pu mener une vie normale – des apprenties vampires, puis en contaminant d’autres pour donner naissance à un sous-genre ayant connu un fort enviable destin commercial sous le nom joliment trouvé de bit-lit, trouvaille dont il faut accorder le crédit à Stéphane Marsan et aux éditions Bragelonne. Un genre florissant dès le début des années deux mille et pas toujours éteint – et qui ne s’éteindra pas de sitôt, car on sait ce qu’il en est avec les vampires.

On ignore encore quelles précautions sauront prendre les héritiers d’Anne Rice (on n’ose penser à la fortune d’une autrice, qui, dit-on, vendit plus de cent millions de livres) pour éviter qu’elle ne revienne reprendre une part du gâteau après son trépas officiel. Car, comme bon nombre de ses lecteurs en sont depuis longtemps persuadés, Anne Rice, avec sa connaissance bien trop intime des vampires pour une simple mortelle, ne pouvait que faire partie elle-même de l’espèce éternelle des buveurs de sang. On sait qu’elle avait fini par s’installer seule dans une vaste demeure dans un endroit isolé de Palm Springs. La journée, elle échangeait avec ses fans. La nuit… elle se mettait sans aucun doute en chasse. Ses héritiers, donc, auront-ils la présence d’esprit de la décapiter et de transformer son corps en cendres ? Si tel n’est pas le cas, il sera nécessaire de la clouer solidement au fond du cercueil avec un pieu de belle épaisseur pour être sûr de ne pas la voir revenir.

Immortelle ? Sans doute. En tout cas, une chose est sûre, Anne Rice sera bientôt de retour. Au moins sur les tables des libraires, car nul n’ignore que les éditeurs appartiennent à une autre race de vampires, de ceux qui se nourrissent non pas de sang mais de dollars, et qu’ils ne manqueront pas l’occasion d’envisager de rééditer à tour de bras ce qui peut l’être, et ceci avant même que le corps ne soit entièrement refroidi. Puis d’exhumer ce qui n’était pas encore publié, et d’aller déterrer le moindre texte enfoui ici et là. Quant aux romans posthumes qui seront fort opportunément retrouvés, libre aux lecteurs de penser qu’ils auront bien été écrits du vivant de l’auteur, ou de conclure, au contraire, que la charmante vieille dame n’en finira jamais de frémir et d’écrire.



Anne Rice sur la Yozone :

- Les Chroniques des vampires d’Anne Rice adaptées en série
- Le Don du Loup en bande dessinée d’après Anne Rice
- Entretien avec un vampire adapté au cinéma par Neil Jordan
- La Reine des damnés d’Anne Rice adaptée au cinéma
- Virginie Liégon influencée par Anne Rice
- Virginia Schilli influencée par Anne Rice


Hilaire Alrune
12 décembre 2021


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