Genre : Horreur (classique déconseillé au moins de 16 ans)
Durée : 1h 24.
Avec Sally (Marilyn Burns), Jerry (Allen Danziger), Franklin (Paul A. Partain), Kirk (William Vail), Pam (Teri McMinn), Auto stoppeur, le frère (Edwin Neal), le père (Jim Sledow), Leatherface (Gunnar Hansen), Grand-père (John Dugan), conducteur du camion (Ed Guinn), etc,.
Sur une route paumée du Texas, un van rempli d’adolescents prend un étrange auto stoppeur en cours de route, rencontre un tenancier de station service dépourvu d’essence et tombent dans les bras d’un destin sanglant et morbide. Leur route va croiser le fameux Leatherface et son engin de mort. Faut-il vous en dire plus, il s’agit bien sûr du mythique « Massacre à la Tronçonneuse ».
Film culte, film manifeste, annonciateur de toutes les vagues du nouveau cinéma fantastique à tendance Gore, film choc et scandaleux aussi.
Studio Canal et Universal se donnent une fois de plus la main pour offrir aux fans un superbe coffret, modèle de ce que toute réédition DVD devrait être.
D’une part, un premier DVD consacré au film et présenté dans ces différents formats sonores (VF, VO-ST, version commentée par Tobe Hooper, Daniel Pearl -Chef Op- et Gunnar Hansen -Leatherface) avec une très bonne copie correctement transférée. Ensuite, un second DVD, bourré jusqu’à la gueule de bonus en tout genre (2 documentaires, 1 court métrage, photos, interview de T. Hooper, bêtisier, scènes coupées, etc,.).
Bref, les amateurs de DVD et de cinéma peuvent enfin se donner la main et casser leur tirelire à bon escient.
Que dire de plus sur « Massacre à la Tronçonneuse » qui n’ait pas déjà été dit ? Pas grand chose, tant cette œuvre a suscité une foule de commentaires admiratifs ou scandalisés, c’est au choix. On se retrouve donc un peu marron surtout quand on a à sa disposition sur cette édition la panoplie des commentaires dithyrambiques la plus complète jamais réalisée par autant d’experts ès cinéma fantastique réunis.
Tentons donc une approche plus émotionnelle et personnelle. Arrivé trop jeune sur les fauteuils des salles de ciné pour avoir la moindre chance d’assister à une de ses premières projections autorisées (et partiellement censurées, par ailleurs), pas assez riche pour avoir eu accès à sa première édition VHS qui s’achetait entre 500 et 1 000 F. la cassette, pas encore parisien au moment de son passage en version intégrale au Grand Rex, votre humble serviteur a donc découvert les retombées cinématographiques de « Massacre à la Tronçonneuse » via son influence auprès de tout un tas de réalisateurs avant de pouvoir jeter un œil à l’œuvre originelle. L’effet choc était amoindri depuis longtemps, on voyait pire en terme d’hémoglobine et de scènes chocs depuis des années et comme la Loi Lang supprimant la censure était passée depuis belle lurette, on ne parlait plus de films à scandales que quand on touchait aux sacro saintes religions... Autre temps, autres mœurs comme dirait l’autre...
« Massacre à la tronçonneuse » est donc resté longtemps pour moi, l’exemple du film culte dont je ne comprenais pas tous les tenants et aboutissants.
En fait, il fallut l’efficace remake de ce début d’année pour que je m’intéresse de nouveau à l’original.
Aujourd’hui, la sensation est double. D’une part, la vision attentive de ce double DVD permet de mieux savourer la réalité et le véritable travail cinématographique d’un Tobe Hooper très logique dans sa démonstration horrifique. D’autre part, il reste toujours ce sentiment étrange de ne pas être sensible à la totalité du processus. Un peu comme les ados d’aujourd’hui découvrant les Clash et se demandant ce que tout cela pouvait bien avoir de spécial en 77 comparé à ce qu’ils trouvent en rayon en 2004.
Mauvaises copies oblige, j’avais aussi un affligeant souvenir de la qualité technique de ce film et des brumes de séquences speedées assez fatigantes. « Massacre à la tronçonneuse » était un peu mon « Stries et Hurlements » personnel. Inutile de préciser que cette édition remet de ce point de vue les pendules à zéro et rend justice à T. Hooper tout en ne gommant pas totalement mes hésitations passées.
Pour les différentes raisons invoquées précédemment, on peut donc rester dubitatif devant la masse d’éloges reçues par ce « Massacre... », en restant persuadé qu’une bonne partie de ces compliments viennent aussi d’une certaine mélancolie de doctes critiques pour un âge d’or, leur jeunesse, aujourd’hui révolue.
L’honnêteté intellectuelle me contraignant néanmoins à confesser mon erreur vis-à-vis de ce qui est et reste aujourd’hui, un monument de l’horreur et une influence majeure de tout un pan du cinéma fantastique actuel (« Alien » de Ridley-Scott y compris).
« Massacre à la Tronçonneuse » est sous cet angle, à placer au même niveau d’importance que « La Nuit des Morts Vivants » de George A. Romero dont il partage également le coté budget minimaliste et l’ambiance documentaire vérité. Autre point commun de ces deux films cultes, l’action se déroule au fin fond des US, une frontière fantastique mal explorée, où tout est possible. Un territoire de l’horreur quotidienne moderne qui inspire encore de nombreux réalisateurs (cf. « Jeepers Creepers 2 », par exemple).
Deux Ovnis du 7ème art dont les stridences métalliques et morbides prémonitoires, n’ont pas fini de résonner au fond des salles obscures... ou de votre salon.
Autres temps, autres mœurs... On pleure toujours sur le temps qui passe.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Texas Chain Saw Massacre
Réalisation : Tobe Hooper
Scénario : Kim Henkel Tobe Hooper
Producteur : Tobe Hooper
Producteur exécutif : Jay Parsley
Producteurs Assistants : Kim Henkel Richard Saenz
Image : Daniel Pearl..
Musique : Wayne Bell Tobe Hooper
Montage : Larry Carrol Sallie Richardson
Maquillages : W. E. Barnes, Dorothy Pearl
Directeur Artistique : Robert A. Burns
Production : A Vortex Henkel Hooper Production.
Distribution : Elite Entertainment - Universal Pictures.
Edition DVD
Edition : Studio Canal
Avec la Participation du : CNC
Distribution Exclusive : Universal Pictures Vidéo.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES BONUS
DVD Acte 1.
Format image - vidéo : Couleur, format 1.75, 16/9 compatible 4/3 (DVD 9, Pal, zone 2).
Format Son : menus animés et sonorisés. Le film en versions françaises 2.0 (mono d’origine du doublage) et 5.1 (Arkamys*) sans possibilité de sous-titrage. Versions anglaises 2.0 (mono d’origine) et 4.0 avec sous-titrages en français imposés.
*Arkamys , de la société anglaise du même nom, est un format sonore permettant une meilleure spatialisation du son. Ce procédé est tout particulièrement appliqué dans des cas de restaurations sonores (passages de sons 1.0 ou 2.0 mono en versions 2.0, 4.0 à 5.1 dites Arkamys et non DD).
Durée : film 1h24, accès direct via 12 chapitres également.
Commentaires audio du réalisateur Tobe Hooper, du chef opérateur Daniel Pearl et de Gunnar Hansen alias « Leatherface » en version anglaise sous-titrée en français. Comme bien souvent, très intéressant (surtout pour un tel film).
Bandes Annonces de : « Massacre à la Tronçonneuse 1, 2, 3 et 4 ».
Bandes Annonces Studio Canal : « My Little Eye », « Cherry Falls », « Beyond Re-Animator », « DellaMorte, DellaMore », « Baby Blood », « Les Rivières Pourpres, 2 ».
DVD Acte 2.
Tous les minutages indiquées correspondent aux résultats de la lecture sur mon mangeur de DVD personnel. Il y a certaines variantes avec les indications de la jaquette du coffret.
Les archives du film :
1. Photos du Film : clichés couleurs, quelques NB, quelques affiches du film, affiches de parodies inspirées par « Massacre... ».
2. Scènes Tranchées : 6 scènes inédites avec textes en français explicatifs ainsi que 3 scènes remontées.
3. Bêtisier : 9 séquences en versions anglaises avec sous-titrages français (erreurs de dialogues, chutes imprévues, etc,.).
4. Images inédites des Décors et Accessoires : Texte explicatif en français et une séquence sonorisée (musique atonale typique du film) de 6’23 avec de nombreux plans sur la collection de crânes, des cadavres d’animaux et d’accessoires divers ayant permis d’installer le climat horrifique de cette maison de « bouchers ». Anecdote intéressante : compte tenu du petit budget de départ du tournage, une famille, propriétaire des lieux, vivait en permanence dans la maison choisie pour le tournage... Il paraît qu’elle y vit encore.
5. Scène Brute : la totalité des rushes non sonorisés du tournage d’une scène (durée globale 2’02) et le comparatif avec la séquence montée dans le film (20’’). Une petite leçon de cinéma, d’utilisation des cadrages et des angles de caméras.
A propos de Tobe Hooper :
1. Filmographie complète de Tobe Hooper en français (réalisations, scénarios, musiques, etc,.).
2. « Tobe Hooper, mon sacre à la Tronçonneuse » : entretien avec Tobe Hooper de 23’16. Accès en lecture directe ou par chapitres. Le tout en version anglaise et sous-titrée en français. Une passionnante interview réalisée par Studio Canal en 2001.
Attention, si vous activez via votre télécommande le passage au chapitre suivant à la fin de l’interview, vous passez directement sur le court métrage « Double Zéro » qui n’a rien à voir avec l’interview de T. Hooper (cf. plus bas).
« Le Phénomène Massacre à la Tronçonneuse » :
1. « A family Portrait Revisited » :Documentaire de 1988 (1h00’26’’ et pas 1h10 comme indiqué) inédit en France, en version anglaise sous-titrée en français. Des interviews de tous les acteurs de la famille sanglante (Leatherface, le frère, le père et le grand-père). Edifiant. Les conditions et les aléas du cinéma petit budget comme si vous y étiez ! Des auditions, du choix des acteurs, du tournage et de la gestion du mythe après l’avènement du monstre...
2. « Leatherface, l’horreur dans la peau : l’histoire du mythe Massacre » : Un documentaire Studio Canal de 51’23, en version française. Les analyses, sentiments et commentaires suscités par ce film. Très exhaustif. Une mine d’informations qui part des critiques de cinéma pour aller jusqu’à Jack Lang en passant par un célèbre spécialiste français des serials killers, des organisateurs de Festivals, etc,. De l’influence de la politique et de l’opinion publique sur l’art en général et le cinéma en particuliers durant les années Giscardiennes. Où l’on apprend aussi que la première VHS française éditée de « Massacre à la Tronçonneuse » se vendait entre 500 et 1 000 francs.
Court métrage « Double Zéro » :
Un Court métrage français de 8’54 (production Trashland, 2004) en forme d’hommage à « Massacre... ». Où comment la chasse aux lapins peut dégénérer grave... Honnêtement dispensable. Une petite respiration humoristique dans ce DVD de bonus saignants cependant.
APPRECIATION GLOBALE
Une édition double DVD immanquable. Un travail d’anthologistes digne des forçats du cinéma les plus obstinés. Qualité irréprochable. Que dire de plus ?