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Faculté des idées noires (La)
Œuvre collective
Les éditions 1115, cadavre exquis, fantastique humoristique, troisième trimestre 2021, 160 pages, 9€

Comme l’explique en avant-propos l’éditeur Frédéric Dupuy, ce projet est né d’un fou rire collégial lors d’un salon littéraire. L’ambiance maussade a donné le ton, a instillé l’idée de la transposer dans une œuvre de fiction. Certaines choses se sont imposées rapidement comme le personnage principal Patrick Poe qui a un pied bot et les acronymes se sont mis à fleurir : FIN pour la Facultés des Idées Noires qui délivre le DECES, à savoir le Diplôme d’Enseignement en Crise Existentielle Supérieure. Et j’en passe et des meilleurs !
Le projet est resté à l’état de veille jusqu’à ce que la morosité ambiante le réveille, que l’éditeur sonne les troupes qui ne semblaient attendre que cet exutoire pour donner libre cours à une imagination débridée. 13 auteurs maison, un chiffre symbolique ! se sont manifestés, chacun signant un chapitre à la suite du précédent, le seul dont il avait connaissance, en plus du glossaire des personnages et des lieux.
Un exercice périlleux, un défi relevé par 13 auteurs pour ce cadavre exquis.



Affligé d’un pied bot et d’un physique ingrat, Patrick Poe a toujours endossé le rôle de souffre-douleur. Il l’a toujours fait avec fatalisme, baissant la tête et les yeux, en faisant une philosophie de vie, allant même jusqu’à s’inscrire à la prestigieuse Faculté des Idées Noires, la FIN, pour sortir avec le prestigieux DECES, ce qui serait le couronnement d’une existence sans panache et d’une tristesse sans fond.
Son premier jour d’école n’est pas commun, il se retrouve rapidement embringué dans une drôle de mission, à la recherche d’un mystérieux livre.

Treize chapitres au sommaire, treize auteurs se succèdent pour cette histoire qui ne s’écroule jamais faute de cohérence. Chacun tient son rang, à aucun moment la tension ne retombe. Il s’agit vraiment d’une œuvre collective dont aucune individualité ne se dégage. Même si chacun a travaillé dans son coin, ils sont tous allés dans le même sens, comprenant l’essence de ce cadavre exquis : morosité ambiante, décor sinistre contrebalancés par un humour de tous les instants à force jeux de mots, situations rocambolesques et absurdes. Citons en passant Fleur Dumal qui séduit Pat Poe et le pousse à chercher un livre disparu. Elle arrive à retirer sa tête des épaules sans en souffrir ! La FIN se révèle un vrai labyrinthe, les parois du sous-sol sont poisseuses, semblent animées... Rien n’est impossible dans un tel contexte dans lequel le délire est le maître-mot, le lecteur l’a bien compris et peut pleinement s’y abandonner. Parfois il est bon de décrocher, de se laisser gagner par un récit pas sérieux pour un sou. Les références pullulent ici, chaque intervenant fait feu de tout bois, se fait simplement plaisir et ça fonctionne !

« La faculté des idées noires » reprend la construction du cadavre exquis, un travail à plusieurs mains, 26 dans le cas présent, pour offrir une expérience d’écriture et de lecture. Fruit de notre époque au contexte tendu, il s’appuie sur la morosité pour dérouler son épais tapis d’humour. Une œuvre collective qui prouve que la volonté commune est capable de belles choses, comme apporter le sourire dans les pires situations.
Une belle initiative !


Titre : La faculté des idées noires
Auteurs (par ordre d’apparition) : Sarigan, Marge Nantel, Paladine Saint-Hilaire, Sylvie Arnoux, Bruno Pochesci, Gwen Geddes, Louise Roullier, Emmanuel Quentin, Thomas Fouchault, Luce Basseterre, Arnauld Pontier, Aurélie Mendonça et Nicolas Le Breton
Photo de couverture : 2021 © Victor Yale
Illustrations intérieures : Francis Malvesin
Éditeur : Les éditions 1115
Collection : Novella
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 160
Format (en cm) : 11 x 15
Dépôt légal : troisième trimestre 2021
ISBN : 9791097100735
Prix : 9 €


Chez le même éditeur :
- « Orwell m’a tu » de Bruno Pochesci
- « Scories » de Bruno Pochesci
- « Sur Mars » d’Arnauld Pontier
- « Contes hybrides » de Lionel Davoust
- « Infiniment » de Louise Roullier
- « Dehors, les hommes tombent » d’Arnauld Pontier
- « Au royaume des vivants » d’Emmanuel Quentin

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
15 octobre 2021


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