Vincent Perriot étudie aux beaux-arts d’Angoulême. Il se révèle dans l’édition indépendante (Coconino, Clafoutis, les Editions de la Cerise) et découvre pleinement la bande dessinée d’aventure (“Taïga Rouge” chez Dupuis Aire Libre, “Belleville story” et “Paci” chez Dargaud), et se réinvente chez Casterman avec “Negalyod” pour devenir un nouveau classique.
En 2019, il obtient d’ailleurs le Prix Saint-Michel du scénario pour ce dernier titre.
Commençons avec cette splendide illustration qui fera couverture de Negalyod T2
Cette nouvelle saga aborde avec virtuosité nos grandes questions de société par la voie de la science-fiction. Dans le premier tome Jarri, un berger de dinosaures, décide de se rendre dans la capitale pour se venger de la destruction de son troupeau par le « Grand Réseau ». Une lutte faite d’espoir et d’humanisme s’engage, en pleine dystopie technoscientifique. Dans ce tome 2, des milliers de survivants prennent la mer pour inventer de nouveaux possibles.
Par le trait et la narration, le spectateur prend part à tous ces processus de création, séduit par la justesse et l’énergie du dessin immersif de l’auteur.
Villes tentaculaires, multiples espaces naturels peuplés de milliers d’animaux et d’humains, Vincent Perriot fait exploser les cadres, tord les perspectives, flirte avec le mysticisme lorsqu’il évoque le rapport à la terre et aux éléments naturels, comme dans un film de Tarkovski. Il s’inspire de Moebius et de son « investissement technique et spirituel de chaque instant ». Il évoque aussi Miles Davis par sa capacité à improviser avec la liberté et la précision que cela impose.
Exposer ces planches originales est essentiel et réjouissant pour l’auteur car cela permet de transmettre au spectateur une part de sa vie. Fruits de six années de travail, elles incarnent une vision à la fois ouverte et introspective sur le monde actuel et à venir. Dans le contexte inédit de cette exposition, le dialogue établit entre chacune des oeuvres engendre de nouveaux récits. L’auteur considère ses planches comme vivantes : chaque trait, minutieux ou libre, témoigne d’une humeur à un instant donné. Chaque oeuvre est un nouveau regard sur le monde, un ensemble de matières imaginatives qui ne demande qu’à être (ré)interprété.
Voilà le pari de cette exposition posé : permettre aux lecteurs de devenir, le temps de l’exposition, acteurs d’un processus de création ; inviter les amateurs d’art à se plonger dans un récit graphique sans compromission ; souligner combien la bande dessinée a le pouvoir inégalé de convoquer d’autres arts pour atteindre sa pleine singularité.
Avant première le mercredi 1er septembre 2021 de 11h à 20h, en présence de l’artiste.
L’exposition sera à explorer du 2 au 18 septembre 2021. Et croyez moi, il y a de quoi se poser un moment sur de très nombreuses planches !
Galerie Huberty & Breyne
91, rue Saint-Honoré - 75001 Paris
Tél. : 01 40 28 04 71 - Mobile : +32 (0) 478 319 282
Ouvert du mercredi au samedi de 11 h à 19 h
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Illustrations © Vincent Perriot et éditions Casterman
Source info : Marina David - Galerie Huberty & Breyne
