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Long des Sentiers Obscurs (Le)
Alexis Lorens
Nuit d’Avril, N°16, roman, 249 pages, avril 2006, 16,90 €

Un vaisseau fantôme bourré jusqu’à la gueule de marins trucidés qui surgit un petit matin d’après tempête sous le nez d’un navire commercial hollandais en plein 18ème siècle, un étrange manuscrit découvert par hasard au 20ème siècle par un ingénieur pétrolier irlandais dans le sous-sol israélien, une chasse au trésor visant à retrouver six mystérieux médaillons qui pourraient ouvrir les portes du Paradis (ou de l’Enfer) sur Terre, une suite d’énigmes qui impliquent le Vatican, l’armée israélienne et d’étranges tueurs psychopathes !
Alexis Lorens tisse une toile fantastico-policière intéressante dans un roman d’aventure parfaitement trépidant.



Les éditions Nuit d’Avril dont nous suivons toujours avec grand plaisir le travail de découvreur attentif, nous informe justement du statut d’engagé dans la Marine Nationale d’Alexis Lorens. On ne nous l’aurait pas dit qu’on y aurait pensé très fort tant tout ce qui touche à la mer et aux bateaux est parfaitement décrit, travaillé dans le détail et respire l’expérience vécue ou la passion viscérale.
Déduction logique et plutôt marrante, comme il en est de même pour les scènes d’actions impliquant les forces de l’ordre, l’armée ou quelques tueurs démoniaques, on en viendrait presque à se demander si Alexis Lorens n’est pas aussi un peu de la DGSE ou membre d’un bataillon d’assaut très spécialisé. On serait à la place de son éditeur qu’on se méfierait quand même un peu !
Ceci dit, tout ce qui touche à l’archéologie, aux études Bibliques, à l’histoire des religions ou à la théologie étant d’une bonne tenue, l’auteur est sans doute un érudit pacifiste. Enfin, espérons-le !

Si l’histoire développe une trame mystico-religieuse, teintée d’un fond fantastique du meilleur effet, on ne souscrit pas obligatoirement à une conclusion très SF qui semble un peu nous tomber sur le coin du nez alors qu’on ne s’y attendait vraiment pas. Pas évident d’y croire totalement, cette fuite vers les dimensions parallèles à certes un parfum “Fleuve Noir” grande époque intéressant, mais amenée trop vite, sans que l’on y soit préparé par quelques éléments minutieusement déposés tout au long de l’aventure, la surprise créée par cet épilogue tend à faire sortir le lecteur du cadre narratif développé logiquement auparavant. De même, la question des six médaillons légendaires dont la réduction drastique des effectifs apparaît en deux phrases de dialogue dans les trente dernières pages suscite l’étonnement.
Peut-être aurait-il fallu moins se presser et rajouter une centaine de pages à l’aventure, mieux expliquer certains ressorts de l’intrigue (l’implication du Vatican, la finalité de l’enquête policière, le pourquoi et le comment de la liberté d’action laissée à l’héroïne) pour en conserver sa logique. Une logique qui tient parfaitement la route dans les deux premiers tiers du roman mais qui se délite un chouia sur la fin.

Un premier roman sérieusement écrit mais où l’auteur a sans doute eu le tort de vouloir intégrer (et agglomérer de force) toutes ses passions. « Le Long des Sentiers Obscurs » reste néanmoins très agréable à lire. Des dialogues bien tenus et un sens certain du rythme confirment même l’intérêt initial et immédiat que suscitent la lecture des première pages ainsi qu’un fort beau titre, plein de poésie.
À découvrir.

Titre : Le Long des Sentiers Obscurs
Auteur : Alexis Lorens
Couverture : Michelle Blessemaille (« La Porte Soudaine »)
Site Internet illustrateur : http://www.michelleblessemaille.com
Éditeur : Nuit d’Avil, 58700 0ulom
Site Internet éditeur : http://nuitdavril.com (site en travaux au 09/2006)
Site internet auteur : http://www.alexislorens.com
Pages : 249
Numéro dans la collection : 16
Format (en cm) : 16 x 2 x 21
Dépôt légal : avril 2006
EAN : 9 782350 720234
ISBN : 2-35072-023-3
Prix : 16,90 €


Stéphane Pons
1er septembre 2006


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