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Solaris n°219
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°219, science-fiction / fantastique / fantasy, nouvelles – articles - critiques, été 2021, 162 pages, 13,95$ CAD

Comme le souligne Pascal Raud dans la présentation de ce numéro, le thème du temps est omniprésent en ces pages. Le point d’orgue est atteint avec l’article de Mario Tessier sur “Le mouvement perpétuel en science et en fiction”. Voilà qui fait rêver mais qui va à l’encontre des principes de la thermodynamique, dont la découverte n’a pourtant pas empêché toute quête à son encontre. Définitions, machines folles, arnaques... s’étalent sur trente pages enthousiasmantes.
“Les Carnets du Futurible” n’est rien moins qu’une rubrique modèle, un rendez-vous trimestriel incontournable mené d’une main de maître.



Normalement le texte lauréat du Prix Solaris 2021 devait figurer au sommaire, sauf qu’il n’a pas été décerné cette année. En effet, aucune nouvelle n’a été jugée d’une qualité suffisante pour parution sans travail éditorial. Il y avait du bon, mais pas au point d’être publié en l’état. Ce n’est pas la première fois que cela arrive et cela dénote d’une certaine exigence, ce qui n’est pas plus mal, car il ne s’agira jamais d’un gagnant par défaut.

Au rayon prix figurent les deux lauréats du concours d’écriture sur place du dernier congrès Boréal, à savoir Hugues Morin pour “Le Vieil Homme et le trou noir” en catégorie auteurs pro et Martine Bourque pour “L’Offrande sur la pierre tombale” en catégorie auteurs de la relève. Pour mémoire, les participants n’avaient qu’une heure pour écrire un texte d’après une photo. Le premier s’est lancé dans l’histoire assez obscure d’un homme vivant en marge d’un trou noir et pour qui le temps n’a plus grande signification. Et la seconde propose un texte plus classique avec un homme revenu à la vie.
Les deux se tirent honorablement de cet exercice difficile et périlleux.

Josée Bérubé suit une physicienne dévouée corps et âme à la science. Ses collègues ne croient plus en elle, l’estimant totalement dépassée, alors il lui faut accélérer l’expérience en cours. Son seul soutien : la femme de ménage !
“Le Théorème des quatre douleurs” est bien tourné et bien vu quant à l’expérience et ses conséquences.

“Ulann” d’Andréa Renaud-Simard ne se livre pas forcément à la première incursion. Entre les Utes, les Azanis que les premiers ne voient pas, les prêtres et Ulann le Dieu accueillant les esprits en fin de vie, il n’est pas évident de cerner le contexte dans sa globalité. Mais il y a un côté fascinant et un brin de poésie qui emportent l’adhésion.

On peut se demander si “La Femme, le pilote et le corbeau” de Dean Whitlock relève de l’imaginaire. La dernière volonté de son ex décédée et dont il était séparé depuis plus de dix ans lui demande de répandre ses cendres à l’endroit qui lui plaisait le plus. Et le voilà embarqué dans une incursion en montagne qui le fera passer par toutes les émotions. Aventure, quête spirituelle, conversations improbables... ce texte datant de 1991 ne manque pas de points forts pour séduire le lecteur.

La mort aux allures de squelette, la faux à la main, a vécu. Il faut vivre avec son temps et dépoussiérer son incarnation. Isabelle Piette donne une autre image de la Faucheuse, la suivant dans son action jusqu’à son remplacement programmé. “L’archiviste” s’avère plutôt bien vu, en mode intimiste et en drôle de compagnie !

“Le passager éternel” n’a besoin que d’un artefact pour voyager dans le temps. Mais qu’en faire ? Et puis ne s’en lasse-t-on pas au bout de quelques siècles ? Jean Carlo Lavoie expose le passage de témoin et tout ce que cela implique de détenir un tel objet. À mon sens, cette nouvelle relève d’une SF un peu ancienne et n’est pas sans rappeler les œuvres de H G Wells avec cette invention tombée du ciel. Seules les conséquences importent. Plaisante et non dénuée de réflexion.

De nombreuses nouvelles figurent au sommaire, mais je n’ai pas vraiment eu de coup de cœur pour l’une d’elles. J’imagine d’autant mieux le sentiment de déception du jury se voyant contraint de ne pas décerner le Prix Solaris pour cette année.
Toutefois, rien que l’article de Mario Tessier mérite amplement la lecture de ce numéro 219 de « Solaris ».


Titre : Solaris
Numéro : 219
Direction littéraire : Jean Pettigrew, Pascal Raud, Daniel Sernine et Élisabeth Vonarburg
Couverture : Suzanne Morel
Illustrations intérieures : Bernard Duchesne, Julie Martel et Suzanne Morel
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 219
Période : été 2021
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 0709-8863
ISBN : 9782924625699
Dimensions (en cm) : 13,2 x 21
Pages : 162
Prix : 13,95 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
27 août 2021


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