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Immeuble Yacoubian (L’)
Film égyptien de Marwan Hamed (2005)
23 août 2006


Genre : Comédie Dramatique (Egypte)
Durée : 2h52

Avec Adel Imam (Zaki El Dessouki), Nour El Sherif (Haj Azzam), Yousra (Chistine), Issad Younis (Dawlat), Ahmed Bedeir (Malak), Hend Sawry (Hatem Rachid), Khaled El Sawy (Bathayna), Khaled Saleh (Kamal El Fouly), Ahmed Rated (Fanous), Somaya El Khashab (Soad), Abd Raboh (Bassem Samra), Mohammed Imam (Taha El Shazly), etc.

Un immeuble du centre ville du Caire, loin de sa magnificence passée, “le Yacoubian” héberge aujourd’hui toutes les couches de la population égyptienne.
Les destins des plus humbles comme des plus riches habitants des lieux vont s’entremêler dans un chassé-croisé des cœurs et des âmes assez étonnant.

La superproduction égyptienne (3,5 millions de dollars de budget) du moment débarque sur les écrans hexagonaux. Étude de mœurs en forme d’analyse sociologique à large rayon d’action, n’oubliant pas les aspects politico-religieux d’un pays pas si tranquille qu’il n’y parait, « L’Immeuble Yacoubian » surprend et étonne par bien des aspects.

Une vision du film trop occidentalisée nuit incontestablement à la vision de l’ensemble. D’aucuns seront sans doute choqués par la vision de l’homosexualité donnée par le scénario. Puis, le temps passant, on comprendra que le contexte moral des pays dont le box-office est principalement visé par le film, oblige les auteurs à ne pas aborder le sujet frontalement mais à prendre quelques chemins de traverses auxquels nous n’étions plus habitués. Le destin tragique de Hatem Rashid (remarquablement interprété par Khaled El Sawy), rédacteur en chef du journal francophone du Caire, finit par dépasser sa condition pour émouvoir le plus grand nombre et c’est très bien ainsi.

La critique sociale, politique, religieuse est par contre plus virulente et moins voilée. État des lieux visiblement assez réaliste, rien ne nous est épargné. La corruption locale, les divers trafics politico-économiques, les tortures policières et l’embrigadement religieux des éjectés du système, autant d’éléments qui passent tous allègrement à la moulinette romanesque du film et finissent par donner un panorama assez prenant d’une société qui a visiblement son lot de problèmes à résoudre.

Plus étonnant encore, le statut de la femme, sa condition sociale, risque bien d’en surprendre plus d’un. De la plus pauvre à la plus aisée, les clichés que l’on a, par habitude, sur le monde arabo-musulman sont mis en pièces.
De la veuve, remariée volontaire au richissime commerçant du quartier, à la sœur passablement perturbée qui rêve d’hériter de son frère, en passant par la Française expatriée et patronne d’un club très class, on retient surtout le rôle de Bothayna (superbe Hend Sabry), orpheline vivant sur les toits du Yacoubian, luttant chaque jour pour son indépendance mais ne sacrifiant jamais sa dignité à son besoin de survie.

Néanmoins, survolant les débats et le film, c’est le personnage de Adel Imam et l’acteur Zaki El Dessouki, jeu classieux, physique ingrat et look de vieux beau assez difficile à porter, qui enchante la pellicule. Avec une prestance digne des acteurs mythiques du grand cinéma hollywoodien des années cinquante, il éclabousse tous ses partenaires et résume à lui seul l’ensemble du film et du scénario à travers sa destinée.
Finalement, le personnage de Adel Iman est « L’Immeuble Yacoubian ». Splendeur passée et rigidité obséquieuse obligatoire entre quelques bonnes bouteilles de whiskys avalés nonchalamment, tout comme cet ensemble architectural d’un autre temps dont la façade impressionnante cache les rafistolages de l’époque.

Presque trois heures d’un cinéma aux charmes surannés, comme on n’en voit plus souvent de nos jours, destiné à émouvoir le grand public tout en faisant passer quelques messages assez éloquents. Le pari était audacieux. Il est gagné haut la main quand on comprend que l’on n’a pas perdu son temps vu qu’on ne l’a pas senti passer !

À une époque où certaines productions visent les deux heures et en paraissent trois, en produire trois tout en donnant l’impression d’en durer deux, n’est pas la moindre des qualités de cet « Immeuble Yacoubian ».

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Marwan Hamde
Scénario : Waheed Hamed
D’après le roman de Alaa El Aswany : « L’Immeuble Yacoubian » (Actes Sud)

Producteur exécutif : Nabil Sobhi
Superviseur de production : Sameh Gobran, Adel Abeeb
Coordinateur : Karim Shaker

Photographie : Sameth Selim
Musique : Khaled Marei
Décors : Fawzy Awamry
Costumes : Nahed Nassrallah
Monteur : Khaled Marei

Production : Good News Group, Good News 4 Film & Music
Distribution : Bac films (France)
Presse : François Guerrar et Anaïs Lelong (Paris)

SITE INTERNET

Bac Films (en français)


Stéphane Pons
22 août 2006



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