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Morts solitaires (Les)
Michael Marshall
Bragelonne, Terreur, roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), thriller, 408 pages, mai 2021, 7,90€

Un meurtre de flic gratuit, en pleine rue, conduit à une chambre de motel abritant le cadavre d’une femme. Une directrice d’hôtel est également tuée. Toutes des victimes, apparemment sans rapport entre elles, ramenant à bien d’autres assassinats, notamment jusqu’à une petite cabane perdue dans un ravin avec de nombreux morts remontant à bien des années. Pourtant, cette série macabre n’entraîne pas un déchaînement de moyens pour trouver le coupable. Ils sont bien peu à s’y intéresser finalement : Ward Hopkins qui vit caché et cherche à évoluer sous les radars, John Zandt qui demande vengeance pour sa femme et l’agente du FBI Nina Baynam. Tous les trois connaissent le coupable.



Le lecteur attiré par la quatrième de couverture et qui aura regardé par curiosité les premières pages sans rien se douter s’étonnera rapidement des mentions aux Hommes de Paille, à l’Homme Debout, l’exécuteur des basses œuvres, au drame qui a frappé Zandt et le motive à cette chasse au serial killer, à un affrontement particulièrement violent qui a laissé Nina meurtrie dans sa chair... Et pour cause, il n’est fait nulle part mention que « Les morts solitaires » est le second tome de la trilogie des « Hommes de Paille ». Il peut se lire indépendamment mais il manque bien des références pour l’apprécier pleinement. Tout du long, des pièces peinent à s’emboîter, car figurant dans le premier volet « Les hommes de paille ». C’est dommage, car combien seront-ils à finir cet ouvrage en se disant : « j’ai pas tout compris » et ne souhaiteront peut-être pas continuer lors de la parution de « Le sang des anges, » l’ultime volet ?
Choix étonnant que de taire cette appartenance à une trilogie, de faire comme s’il s’agissait de volumes indépendants. Le premier est paru chez Bragelonne voilà plus d’un an et demi, ce qui représente un long délai entre deux tomes non inédits de surcroît, car la trilogie est parue à l’origine entre 2004 et 2005 chez Michel Lafon, puis en poche chez J’Ai Lu.
En général, le volume central n’est pas le plus stimulant, se contentant souvent de n’être qu’une transition entre la découverte, la mise en situation et le final. Ceux qui le liront en connaissance de cause attendront avec impatience la suite et fin, car il n’y a plus l’attrait de la nouveauté, et les autres seront un peu perdus, ne pouvant vraiment saisir qui sont ces Hommes de Paille et les enjeux de cette traque à l’Homme Debout. De plus,les trois personnages centraux évoluent chacun dans leur coin, sans qu’il soit clairement mentionné le pourquoi des choses. Pris isolément, la lecture s’avère insatisfaisante. Trop d’inconnus ! Ce volume comporte bien une fin, mais elle n’apparaît pas définitive. Seul un paramètre est en partie soldé.

Pourtant « Les morts solitaires » ne manque pas de qualité, Michael Marshall sait ménager le suspense jusqu’à l’inévitable affrontement final dans un froid mordant. Il intrigue aussi avec ces présences au fond des bois qu’une vieille femme protège. Le doute règne toujours sur leur origine, même si des explications sont soulevées au milieu de théories du complot. Le vrai du faux est à démêler. Plusieurs personnages secondaires interviennent dans l’intrigue et il n’est pas toujours facile de les resituer d’emblée. « Les morts solitaires » appartient à un ensemble plus grand et cela s’en ressent.

Avec sa trilogie « Les Hommes de Paille », Michael Marshall a écrit une histoire d’envergure ressortant davantage du Thriller que de la terreur et à prendre dans sa globalité pour l’apprécier pleinement. Pris seul, « Les morts solitaires » souffre de cette solitude, notamment due à cette absence de référence à la trilogie. C’est dommage, car l’ensemble mérite amplement l’incursion en territoire périlleux.
Un conseil, commencez par « Les hommes de paille » et ne vous arrêtez pas à l’étiquette Terreur qui semble avant tout là pour attirer un nouveau public.


Titre : Les morts solitaires (The Lonely Dead, 2004)
Auteur : Michael Marshall
Photographie de couverture : © plainpicture/Mark Owen
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Jean-Paul Mourlon et Évelyne Châtelain
Éditeur : Bragelonne (Première édition : Michel Lafon, 2004)
Collection : Terreur
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 408
Format (en cm) : 11 x 17,8
Dépôt légal : mai 2021
ISBN : 9791028111342
Prix : 7,90 €


Du même auteur mais sous le nom de Michael Marshall Smith, car il s’agit d’imaginaire :
- « Les Domestiques »
- « La Vie ô combien ordinaire d’Hannah Green »

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
27 mai 2021


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