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Chimères de Vénus (Les) (Vol. 1/3)
Alain Ayrolles et Étienne Jung
Rue de Sèvres

Retrouver Alain Ayrolles sur le scénario d’une histoire parallèle du délicieux “Château des Étoiles” peut paraître surprenant, lui qui a déjà offert tant de récits fameux à la bande dessinée dans ses pures créations comme “Garulfo”, l’excellent “De Capes et de Crocs” et le génial “Les Indes Fourbes” (tous chez Delcourt).
Mais en fait non, ce n’est pas une surprise car le scénariste avait été sollicité par Alex Alice qui ne se voyait pas démarrer seul pour écrire son aventure de conquête spatiale uchronique. Seul souci, mais d’importance, Alain Ayrolles était submergé par son travail sur “Les Indes Fourbes”... même s’il n’hésitait pas à donner un coup de main sur le “Château des Étoiles” en relisant les scénarios...



Maître Ayrolles s’envole pour Vénus...

Le temps relâchant sa pression, il est revenu sur une ancienne proposition d’Alex Alice : développer cette série parallèle à son univers, “Les Chimères de Vénus” ! Les deux hommes sont rapidement tombés d’accord et un premier tome a vu le jour, début d’un triptyque pour une série aventureuse à souhait et brillamment mise en scène par Étienne Jung.

Comme souvent, le scénario d’Alain Ayrolles est un modèle du genre, avec ses dialogues imparables, son humour qui s’instille malignement et ce sens de l’aventure qui vous emporte, autour d’une belle venue sauver son amoureux de poète sur une planète particulièrement carnassière !

On laisse les Prussiens et leurs investigations sur Mars, à la recherche de toujours plus d’éthérite, ce puissant minerai qui, transformé en éther leur a permis de rejoindre la lune puis la planète rouge. Français, Anglais, Prussiens sont dans une guerre de possession de l’espace, de colonisation d’un infini lointain que leurs vaisseaux peuvent maintenant atteindre. En bon politicien, Bismarck laisse à ses puissants concurrents le loisir de se partager Vénus, une planète verte, ressemblant à la Terre, mais dans un mode très préhistorique, avec des dinosaures un brin monstrueux et carnassiers.
L’actrice Hélène Martin débarque sur ce monde sauvage couvert de brume, à la recherche de son fiancé, un poète évadé des bagnes de Napoléon III. Elle a joué de ses charmes près de l’inquiétant duc de Chouvigny pour faire partie de l’expédition. Il est le maître absolu désigné par Napoléon III pour créer une capitale française sur la planète sauvage. Le jeu est très, très dangereux, aux côtés de cet homme prêt à tout pour assouvir ses désirs de puissance comme sa soif de possession de tout ce dont il rêve notamment de la belle Hélène.

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Celle-ci s’aventurera à travers des jungles infestées de dinosaures et sur des océans déchaînés jusqu’aux confins de l’astre, où se dressent les vestiges d’une mystérieuse civilisation.

Embarquez pour une planète sauvage !

L’album tout en entier est un régal, jouant d’une montée en puissance dans un univers qui pourrait faire hommage aux célèbres aventures imaginées autrefois par Jules Verne. Mais c’est bien du Ayrolles, inspiré, à la partition si juste et entrainante, et qui s’est associé à un dessinateur de haut vol pour ce décollage, Etienne Jung.
Quel boulot réalisé par l’artiste qui offre des visions folles en doubles pages sur lesquelles il superpose ses cases dans des découpages modernes, parfois dans un esprit à l’américaine (p.27 face à une superbe p.28 !), toujours dans un classicisme qui renvoie à l’époque, mais déborde toujours de sa temporalité par des scènes épousant toute la surface des pages et un dessin précis et réjouissant. On suit l’histoire, les dialogues par son découpage dynamique, et on bloque sur des cases magnifiques, d’autres en arrière-plan qu’on ne voit que partiellement mais qu’on imagine extraordinaires (P ;20/21).

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Les personnages jouent juste, la planète est démentiellement mise en valeur (tel un personnage), les dinosaures sont au rendez-vous d’un spectacle angoissant, à grand suspense. Ajoutons des couleurs sublimes qui s’ajoutent parfaitement à la narration de l’histoire et un boulot de conception graphique par Benjamin Brard, follement inspiré du premier pouce de la couverture au dernier atome de l’album.

Je me suis régalé. Cette première dans “Les Chimères de Vénus” est une absolue réussite qui se découvre aussi dans un plus grand format dans les Gazettes 13 à 17 du “Château des Étoiles”. Les pages plus grandes et des ajouts journalistiques originaux permettent une exploration épatante.
Grands et petits lecteurs, ne loupez pas “Les Chimères de Vénus”, c’est un des meilleurs albums et un gros coup de cœur en cette année 2021. Partez rêver sur Vénus, c’est dangereux, cruel mais aventureux et romantique à souhait !!!
On quitte époustouflés la dernière page dévorée et on s’invite par avance à la suite qu’on espère très rapidement...


À noter la publication d’une édition grand format 64 pages couleurs, 28,5 x 37,5 cm, 30€. Amis collectionneurs et de très belles BD, c’est une jolie option...


Les Chimères de Vénus (T1)
- Série : Les Chimères de Vénus
- Scénario : Alain Ayroles
- Dessin : Étienne Jung
- Couleurs : Étienne Jung
- Conception graphique : Benjamin Brard
- Éditeur : Rue de Sèvres
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Date de parution : 24 mars 2021
- Numéro ISBN : 9782369811879
- Prix public : 15 €


A lire également sur la Yozone :
- Les Chimères de Vénus - Bande-annonce
- Le Château des Etoiles (T2) : les gazettes n°4 et 5
- Le Château des Étoiles (T3) Les Chevaliers de Mars
- Le Château des Étoiles, Gazette Interplanétaire n° 13
- Coffret “Le Château des Étoiles”


Illustrations © Étienne Jung et Éditions Rue de Sèvres (2021)



Fabrice Leduc
3 mai 2021




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Gazettes 17 du “Château des Étoiles (Rue de Sèvres)



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Les Chimères de Vénus en grand format (Rue de Sèvres)



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