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Adieu Cuba
Film américain de Andy Garcia (2004)
9 août 2006


Genre : Drame, romance
Durée : 2h23

Avec Andy Garcia (Fico), Enrique Murciano (Ricardo), Bill Muray (l’écrivain), Dustin Hoffman (Meyer Lansky), Tomas Milian (Federico), Ines Sastre (Aurora), Nestor Carbonell (Luis)

Cuba, fin des années 50. Le dictateur Batista sème la terreur dans l’île. Mais le régime est troublé par des groupuscules et par les émeutes estudiantines.
Fico Fellove, directeur d’un cabaret renommé, El Tropico, est le fils aîné d’une famille aisée et cultivée. Ses deux frères s’engagent dans la lutte armée. L’un d’eux, Luis, meurt lors de l’attaque ratée du palais présidentiel. Le second, Ricardo, s’engage avec Fidel Castro. Fico reste à La Havane, pour s’occuper du cabaret et pour veiller sur sa famille.
Mais la vie politique ne l’épargne pas.

Lorsque Andy Garcia quitte Cuba, il a à peine 5 ans. Il n’y reviendra jamais. « Adieu Cuba » a été tourné en République Dominicaine.
Andy Garcia, en plus d’être un très bon acteur, réalise ici un film d’une grande beauté. Il se révèle être un artiste complet, en signant tous les morceaux au piano. Andy Garcia joue ici certainement son plus grand rôle. On ressent l’attachement qu’il éprouve pour ce pays qu’il n’a jamais véritablement connu. Il est fier de ses origines mais regrette le régime communiste qui a sclérosé un pays aux mille et une richesses. Pour sa première réalisation, il s’entoure de la génération montante des acteurs hispaniques, avec notamment Enrique Murciano, que l’on connaît dans la peau de l’agent Dany, dans la série « FBI, Portés Disparus ».
Le scénario du romancier G. Cabrera Infante, qui oscille entre la romance, le drame familial et politique, joue avec l’humour qui se dégage de certains personnages. On est heureux de retrouver Bill Murray en très grande forme. Il n’a ni nom, ni profession mais reste un ami fidèle de Fico.
Chacune de ses apparitions est un bonheur, lui qui s’habille en costume-bermudas.

Le réalisateur s’attarde, à la moitié du film, sur ce qui fait la fierté de Cuba : sa musique, ses danses et ses chanteurs, ses intérieurs somptueux, son melting pot, ses plages et ses cigares. Rares sont les scènes où les hommes ne fument pas ce qui fait l’identité du pays. Mais rapidement, Fidel Castro et ’Che’ Guevarra prennent le pouvoir et dictent aux populations ce qu’il faut ou ne pas faire. Et d’un espoir de liberté, le pays se retrouve embrigadé dans un communisme aux lois dictatoriales. Un vent de tristesse s’abat sur ce personnage à l’âme artistique, éloigné de toute pensée politique. Andy Garcia est tantôt triste, tantôt tendre, tantôt dur. Il est le fils aîné et doit tenir sa place au sein d’une famille aimante mais qui se déchire au gré des drames. La plus belle scène est la finale, l’acteur est libéré de tout ce qui le retenait. Son charisme, pas toujours exploité dans ses précédents rôles, ressurgit enfin et il retrouve ce qui a fait de lui le digne successeur d’Al Pacino, qu’il avait rencontré dans « Le Parrain III ».
Andy Garcia filme Cuba comme il filme Inès Sastre : en les sublimant. Chaque image transpire la beauté et la perfection.
Il met en scène l’actrice comme s’il avait en face de lui Grace Kelly. Cette double sublimation fait que la partie romantique du film passe très bien. Mais si en surface tout est lisse, c’est pour mieux contraster avec le fond : le contexte politique agité. Les scènes de torture ne sont pas occultées, la mort est filmée de face et ceux qui pleurent et qui souffrent ne se cachent pas.

La réalisation est élégante, collée sur le style des années 50. Un grand travail a été fait pour rendre la lumière de Cuba (lumineuse, chaude). Les décors sont sublimes et les costumes distingués. Les costumes des hommes, taillés sur mesure, rappellent que Cuba est une île chaude et humide. Les femmes ont des robes superbes qui leur vont à ravir. Car le milieu décrit est celui d’une classe aisée. Et tous ces détails (il faut voir la blancheur des mouchoirs) emmènent le spectateur dans un univers magique et exotique. Toutefois, si la mise en scène est travaillée, elle pâtit d’un montage un peu lent et de la longueur du film : 2h23. On regrette que l’histoire ne se termine pas quand Fico quitte Cuba. La suite du récit n’a pas la force de la précédente partie.

Andy Garcia, avec « Adieu Cuba », envoie à sa nation d’origine un message d’amour et de regret, regret de ne pas l’avoir connue, regret de l’avoir vue se figer dans un immobilisme patriotique et se fermer au monde. L’acteur peut être fier de ce premier film aux nombreuses qualités.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : « The Lost City »
Réalisation : Andy Garcia
Scénario : G. Cabrera Infante

Producteur exécutif : Andy Garcia, Frank Mancuso Jr
Co-producteur : Joe Drago, Lorenzo O’Brien

Directeur de la photographie : Emmanuel Kadosh
Monteur : Christopher Cibelli
Costumière : Deborah Lynn Scott
Directeur artistique : Waldemar Kalinowski
Décorateur : Carlos Menendez, William A. Cimino
Musique : Andy Garcia

Exportation / Distribution internationale : Lions Gate Films Inc. (USA), Magnolia Pictures, (USA)
Production : Lions Gate Films Inc. (USA)
Distribution : Metropolitan FilmExport (France)


Céline Bouillaud
14 août 2006



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Andy Garcia



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Bill Murray



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Inès Sastre



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