Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Brins d’Éternité n°57
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°57, Science-fiction - fantastique - fantasy, nouvelles-articles-chroniques, automne 2020, 132 pages, 10$ CAD

Du fait du contexte sanitaire, la version papier de ce numéro a pris du retard, mais ne boudons pas notre plaisir, car de belles friandises s’y cachent.



Histoire de vengeance pour Jean-Louis Trudel, mais l’originalité première de “L’ultime vertige” réside dans le décor : une aéroville voguant au-dessus de Vénus. Point de vue remarquable et effrayant, grand frisson garanti. Le titre colle à l’histoire qu’il décrit très bien. Dépaysant.

Avec “Hôtel Paradoxe”, Maude Guillemin a remporté le volet étudiant du concours d’écriture sur place du Congrès Boréal 2020. Une lune de miel prend une tournure particulière dans un hôtel aux étranges propriétés. Les amoureux ne savent plus où et à qui donner de la tête. L’exercice de base est compliqué et l’auteure s’en tire avec les honneurs.

Le concept de base de “La ferme des revenants” ne surprend pas vraiment. Utiliser des zombies comme main-d’œuvre n’est pas novateur, mais imaginer reconstituer un semblant de vie de famille aux côtés de revenants ne manque pas d’intérêt. Joel Tomfohr livre une nouvelle non dénuée de sensibilité, avec un personnage retrouvant un semblant de normalité, un équilibre inattendu dans son quotidien. Un texte séduisant au final.

Une grave chute éloigne Lucas de sa passion pour l’escalade. Grâce à deux amis, il réussit à vaincre son handicap pour s’adonner à nouveau à ce sport Il est hanté par la paroi qui a causé son malheur, car il y a vu quelque chose de troublant.
Isabelle Piette insère une brèche dans “À vol d’oiseau”, un événement surnaturel qui fait basculer le texte dans la SF. Très bien écrite, menée avec sobriété et justesse, il s’agit d’une magnifique nouvelle.

Les mêmes qualités peuvent être prêtées à “L’empreinte du père” de Bob O’Bichon. Anouk a toujours eu une relation compliquée avec son père qui n’a jamais accepté cette enfant adoptée. Au décès de sa mère, elle revient dans les Vosges et vit dans un petit chalet perdu dans les bois. Sa localisation n’est pas innocente.
Là, le fantastique s’immisce dans le récit, à petites doses et de manière touchante. Un beau moment d’évasion.

Dans “Hégémonie”, une folie collective s’empare peu à peu des habitants d’une ville, elle les pousse à la révolution et à régner par la terreur. Au-delà du rappel d’un triste passé, je n’ai pas compris où voulait nous mener Alain Ducharme. Reste un sentiment d’incompréhension.

“La nuit on lâche les chiens” de Thierry Soulard m’a semblé trop étriqué pour être pleinement satisfaisant. Par peur des loup-garous, la nuit, la Cité Corsaire se replie sur elle-même. Les gens se barricadent chez eux et les chiens sont lâchés dans les rues. Malheur à ceux qui ne sont pas à l’abri ! Pourtant Malo brave le danger, désireux de retrouver une femme qu’il a connue voilà 27 ans. Il y a de l’idée, mais cela aurait mérité d’être plus développé pour une meilleure compréhension de l’ensemble.

Deux nouvelles séries d’articles débutent dans ce numéro : “Relectures hors du temps” et “Une personne à découvrir”. Dans le premier, Anaïs Paquin nous parle des lectures qui l’ont marquée et cela s’en ressent. Les livres cités l’ont particulièrement touchée. Dans le second, Pascale Laplante-Dubé se prête au jeu des questions et raconte le casse-tête pour l’organisation du Congrès Boréal 2020 à Montréal, finalement reporté à mai 2021. Même si une partie a eu lieu de manière virtuelle, je me suis interrogé sur le déroulement du concours d’écriture sur place et sa pertinence. Des propos intéressants et qui montrent comment la pandémie a rebattu les cartes.
Un important volet critiques termine ce numéro. Il est étonnant d’y trouver des ouvrages en langue anglaise, d’autant que je vois mal le recueil de Solarpunk traduit en français un jour.

La version papier de ce « Brins d’Éternité 57 » s’est fait attendre dans les boîtes aux lettres, mais la joie des retrouvailles n’en est que plus grande. De nouveaux articles intéressants, la vision grandiose des hauteurs de Vénus signée par Jean-Louis Trudel, une drôle de famille recomposée sous la plume de Joel Tomfohr et les très belles nouvelles d’Isabelle Piette et de Bob O’Bichon offrent de beaux moments de lecture, garants d’évasion.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 57
Éditeurs : Guillaume Voisine, Ariane Gélinas, Alamo St-Jean
Couverture : Sylvain Sarrailh
Illustrations intérieures : Chantal Fournier
Genres : nouvelles, articles, critiques, entretiens
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : automne 2020
Périodicité : quadrimestrielle
ISSN : 1710-095X
ISBN : 9782924585177
Dimensions (en cm) : 14 x 21,6
Pages : 132
Prix : 10 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
14 février 2021


JPEG - 68.9 ko



Chargement...
WebAnalytics