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Métamorphoz
Jeremy Behn
Syros, Oz, roman (France), fantastique, 197 pages, octobre 2020, 9,95€

Arthur est mal dans sa peau : il vient de déménager dans un quartier désert, lion de se faire des amis à l’école une bande le harcèle, et à la maison ses parents n’en ont plus que pour sa petite soeur, un bébé qui ne sait que pleurer. Et un soir, au lieu de tout avouer de son mal-être à ses parents, Arthur se met en colère et prononce des paroles qu’il va regretter. Tout comme il regrettera le voeu qu’il formule à la Lune qui emplit le ciel ce soir-là : quelque chose apparaît dans la maison vide d’en face de sa chambre. Un monstre, tout poilu, avec de grands yeux et quatre mains, qui change de couleur selon ses émotions. Un petit monstre, passé par une porte magique, qui est loin de sa famille. Arthur l’envie tellement, lui qui ne les supporte plus... mais le lendemain, catastrophe, le monstre (baptisé Ozzie) et lui ont interverti leur apparence !



On avait découvert Jeremy Behn avec « Mon ami Arnie », truculent thriller pour grands ados. Il s’adresse cette fois aux plus jeunes, mettant en scène le cas d’école qui dit qu’on ne se rend compte de ce qu’on a que quand on le perd. Et que la colère est souvent mauvaise conseillère.
Arthur a des problèmes, comme (hélas) pas mal d’enfants, et sa colère prend le dessus sur le dialogue avec ses parents. Son intérêt d’enfant de 10 ans le rend aveugle aux bonnes décisions, celles prises par ses parents, et aux priorités.
Face à Ozzie, ce petit monstre arraché aux siens, son premier réflexe est celui de l’envie, qui va activer le pouvoir d’Ozzie et déclencher leur métamorphose à tous les deux.

On notera que comme dans l’album best-seller « La couleur des émotions » et son monstre, Ozzie (et Arthur) prend la teinte de poil qui correspond à ce qu’il ressent. Le public sera en terrain connu.

Tandis qu’Arthur va expérimenter la peur, la vraie solitude, et la crainte de demeurer différent et incompris toute sa vie, au-delà de quelques bonnes surprises liées au fait qu’on est à l’époque d’Halloween, Ozzie, foncièrement gentil, va profiter de cet échange et de ses pouvoirs pour résoudre (à sa façon) les problèmes du garçon, lui faisant réaliser que les autres, même les petits voyous qui s’en prennent à lui, ont eux aussi leurs soucis.
Il faudra l’aide de Louise, la dernière arrivée de la bande, et qui s’en détache pour soutenir Arthur, pour résoudre leur problème, détourner l’attention des parents et espérer remettre les choses en ordre avant la prochaine proxigée (la nuit où la Lune est super-près de la Terre).
Et prendre conscience de la chance d’avoir une famille autour de soi, quand tout va bien ou pas.

C’est donc une belle leçon de vie et de vivre-ensemble que l’auteur délivre aux pré-ados avec son histoire fantastique, qu’on mettra entre les mains de tous les jeunes lecteurs, même s’ils en ont quatre. L’occasion de parler de harcèlement scolaire ou de tous les soucis qu’on se découvre en grandissant... mais aussi de tous les petits bonheurs qui apparaissent !


Titre : Métamorphoz
Auteur : Jérémy Behn
Couverture : Mathieu Demore
Éditeur : Syros
Collection : OZ
Site Internet : page roman (site éditeur), une interview de l’auteur (également en fin de l’ouvrage)
Pages : 197
Format (en cm) : 21 x 14 x 2
Dépôt légal : octobre 2020
ISBN : 9782748527391
Prix : 9,95 €



Nicolas Soffray
18 janvier 2021


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