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Maison de L’Ange (La)
Colleen McCullough
L’Archipel, 2006, 21,5 €

Une grande spécialiste de la chronique familiale historique et du féminisme. Une écriture fluide et agréable où le fantastique n’est quasi qu’un argument marketing.



Colleen McCullough est un prolifique auteur contemporain. Pétrie de son Australie natale et du combat des femmes pour leur indépendance, elle a percé sur le marché européen en 1977 avec son double roman « Les Oiseaux se cachent pour mourir », adapté en une série de l’été au début des 80.

Si La Maison de L’Ange se retrouve sur la Yozone, c’est parce que, depuis un mois, vous pouvez trouver chez votre libraire un marque-page intriguant : « Flo a quatre ans. Elle voit le futur. Elle ne peut parler ».

Oui, oui et oui. Tout est vrai dans ce slogan (appelons un chat un chat) mais au final, ceci tient plus de l’argument promotionnel que de l’axe principal du roman.

L’histoire nous présente une certaine Harriet Purcell, 21 ans. Sa vie ne lui plaît plus, coincée entre une éducation rigoriste dans les années 60, dans une Australie rurale, et un fiancée depuis 4 ans « qui n’ouvre même pas la bouche pour l’embrasser ». Diplômée en techniques radiologiques, elle trouve un travail dans un grand hôpital, à quelque distance de chez elle. Elle en profite pour dénicher un logement peu cher dans une Maison (oui, avec une majuscule comme les 12 Maisons du zodiaque) tenue par une originale quinquagénaire qui y élève une fillette autiste de 4 ans.

Cette Maison est située dans le quartier mal famé de la prostitution de Sydney et abrite une brochette de gens hors norme : Pamy, une chinoise qui travaille aussi à l’hôpital et teste les hommes avec gourmandise pour trouver enfin sa moitié, Bobbie et Jim, un couple lesbien, Toby un artiste-peintre fou de la couleur blanche, Harrold, vieil homme sournois et amant à peine toléré de la propiétaire...

Chronique d’une époque et d’une découverte, celle des sens et du sens de la vie, ce roman est typique de la saison où il est publié : un roman d’été qui se lit sans faim et sans fin, emporté par le tourbillon d’une vie certes pas facile mais combien idéalisée dans son contexte social et historique.

Son style -le journal intime- le rend très vivant mais il insère, de ci, de là, quelques références culturelles qui ne seront pas à la portée de monsieur tout-le-monde (comme celle faite à la danseuse classique Margot Fonteyn en page 214).

Mais que reste-t-il du fantastique ? La propriétaire qui lit l’avenir, qui dirige la Maison mais aussi ses loctaires dans un but ultime : celui d’assurer la survie de sa fille, Florence. Et les 15 dernières pages, qui, ne déflorons pas le sujet, sont, elles, vraiment « fantastiques » et confirment l’idée dégagée depuis le début : chacun a une destinée à laquelle il ne peut échapper.

En résumé, une petite erreur d’aiguillage dans la promotion mais une lecture plaisante, digne de la grande auteure sociologique qu’est Collen McCullough

- Titre : La Maison de l’Ange
- Auteur : Colleen McCullough
- Traduction : Blandine Roques
- Éditeur :L’Archipel
- Couverture : Joel Sartore
- Nombre de pages : 362 pages
- Dépôt légal : juin 2006
- Format : 16 x 3 x 24
- ISBN : 2-84187-835-X
- EAN : 9782841878352
- Prix : 21,50 euros


Véronique
29 juillet 2006


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