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Agents de Dreamland (Les)
Caitlin R. Kiernan
Le Bélial’, Une Heure-Lumière, n°25, court roman traduit de l’anglais (États-Unis), Science-fiction, 130 pages, août 2020, 9,90€

Juillet 2015, Winslow, Arizona, deux agents gouvernementaux se rencontrent. Signaleur, un homme qui semble avoir tout vu, tout connu, jusqu’à ce qu’il pénètre dans la maison d’une secte et y découvre l’horreur. C’est justement cette affaire qui intéresse Immacolata Sexton, une femme insaisissable, sans âge et qui fait froid dans le dos de ses interlocuteurs.
Les membres de cette secte morts de manière horrible annoncent-ils un fléau menaçant l’espèce humaine ? D’autant qu’ils sont deux à manquer au macabre appel.
Le contre-la-montre est lancé, sans que le danger puisse être vraiment évalué.



« Les agents de Dreamland » n’est pas facile à aborder. Cette novella s’avère aussi insaisissable que le personnage d’Immacolata Sexton dont on se demande si elle est seulement humaine, car elle témoigne d’étonnantes capacités.
Caitlin R. Kiernan narre les débuts d’une invasion, mais de manière assez elliptique et il faut suivre. À ce propos, avoir lu le dernier « Bifrost » et la nouvelle “Noirs vaisseaux apparus au sud du paradis” représente un avantage, car elle évoque le futur du présent roman.
Le déroulement n’est pas chronologique, tout commence par cette fameuses rencontre où transparaît le malaise : malaise de Signaleur face à Sexton, malaise général vis-à-vis d’une prévisible menace. Le lecteur reste dans le flou avant que ne soit exposée la descente dans une maison au cœur du désert et la découverte des cadavres. Certains chapitres s’attachent à une femme recrutée dans cette secte, théâtre de l’horreur.
En plus de Sexton qui se joue du temps, rajoutez une sonde qui s’approche de Pluton au fin fond du système solaire et voilà un puzzle dont vous avez le plus grand mal à imbriquer les pièces.

Une semaine après lecture, les détails se déroberont à votre mémoire qui n’en dégagera plus que l’essentiel : la menace qui pèse sur une humanité qui n’en a pas conscience et qui ne peut en prendre la pleine mesure. Il y a du Lovecraft là-dedans, c’est subtil, amené de façon détournée.

« Les agents de Dreamland » peine à s’apprivoiser, l’atmosphère y est pesante, l’histoire est intrigante et mystérieuse jusqu’au bout, car Caitlin R. Kiernan malmène la chronologie, suit plusieurs personnages et surtout présente la menace de manière lointaine et indirecte.
Par son déroulement, « Les agents de Dreamland » déroute et risque de perdre plus d’un lecteur au fil des pages. Même achevé, il laisse sur plus de questions que de réponses. Impossible aussi de se départir d’une sensation de malaise, car cette menace sur laquelle on ne peut mettre le doigt s’avère plus inquiétante que si elle était clairement identifiée.
Faut-il avoir lu la nouvelle “Noirs vaisseaux apparus au sud du paradis” pour apprécier le cheminement ? En effet, elle apporte bien des clés à sa compréhension...
Il est clair que Caitlin R. Kiernan aime ménager ses effets, peut-être de trop, et en appelle à la curiosité des lecteurs. Fort à propos, la traductrice Mélanie Fazi évoque le grand nombre de références culturelles et historiques. Le puzzle n’en est que plus insoluble...


Titre : Les agents de Dreamland (Agents of Dreamland, 2017)
Auteur : Caitlin R. Kiernan
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Mélanie Fazi
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 25
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 130
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : août 2020
ISBN : 9782843449666
Prix : 9,90 €


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
1er octobre 2020


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