Autre texte réussi : “Une nouvelle fantastique” de Hugues Morin, une histoire d’amitié entre deux hommes, Réjean et Ian, qui se sont perdus de vue pendant un temps, avant de se retrouver. La mort de Ian n’est pas acceptée par Réjean, possesseur d’un ancien manuscrit qui lui offre peut-être une alternative.
C’est touchant et extrêmement fort, car le lecteur se place dans la peau du survivant, puisant dans son expérience personnelle pour se poser la même question.
Michèle Laframboise est l’auteure d’une BD de deux pages : “Une table vide...” dans laquelle elle relate comment elle a appris le décès de Joël Champetier, qui a laissé un souvenir impérissable à tous ceux qui l’ont côtoyé.
À ce propos, on ne peut que remettre en situation “Une nouvelle fantastique” où le rédacteur en chef disparu n’est autre que l’être cher disparu.
Deux hommages pétris de tendresse.
Les trois autres textes sont plus anecdotiques.
Je n’ai jamais compris où Sylvain Lamur voulait emmener le lecteur dans “Monstresse”. Si des choses sont claires (Lesliana enceinte et source de discordes), d’autres le sont moins. Pour moi, le récit ne prend pas.
Geneviève Blouin traite “Parler aux murs” de manière trop légère. C’est gentil, elle ne va pas assez loin dans son idée et la conclusion est téléphonée. Un peu facile, dirais-je.
Dans “Nouvelle représentation”, Frédéric Parrot nous invite à un spectacle de poulpes, mais en est-on bien sûr ? Et s’il s’agissait d’autre chose ? Guère convainquant et plutôt forcé.
Mario Tessier ne déçoit jamais et “Les Carnets du Futurible” constitue à chaque fois un rendez-vous incontournable. “La transmission sans-fil, ou la radio en science et en fiction” s’avère une mine d’informations, autant qu’un plaisir de lecture. Par exemple, l’entretien accordé par Nikola Tesla en 1926 au magazine « Collier’s Weekly » est impressionnant, car il décrit rien de moins que la téléphonie actuelle. Je suis toujours admiratif de la performance répétée tous les trimestres par Mario Tessier.
Un important volet critique (plus du quart de la revue !) conclût ce numéro qui est surtout à retenir pour les nouvelles de Chloé Jo Bertrand et Hugues Morin, et bien sûr pour l’imposant article de Mario Tessier.
Titre : Solaris
Numéro : 213
Direction littéraire : Jean Pettigrew, Pascal Raud, Daniel Sernine et Élisabeth Vonarburg
Couverture : Laurine Spehner
Illustrations intérieures : Laurine Spehner, Émilie Léger et Suzanne Morel
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 213
Période : hiver 2020
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 0709-8863
ISBN : 9782924625514
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 162
Prix : 13,95 $ CAD
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