Dans un article succinct mais clair, Martine Hermant décrypte un peu le sujet et propose ensuite, avec “L’espoir de Samain”, sa variation sur ce thème. Le jour des morts, l’univers des vivants entre en conjonction avec le leur, et des agences de voyage vous proposent une petite incursion dans l’au-delà, histoire de saluer un proche défunt. C’est un texte astucieux, qui débouche sur une chute surprenante. Une réussite.

Philippe Caza confirme avec “La tiède odeur du parchemin” ses talents de conteur. Une écriture raffinée et une histoire qui baigne dans un certain romantisme emportent le lecteur au seuil d’un monde tout à la fois hallucinant et insolite.

Nouvelle très joliment écrite, “Une nuit dans les Appalaches” de Jason Roy est une invitation au rêve.Cette nuit-là, un homme décide de prendre un raccourci à travers le massif des Appalaches. Las, le temps n’est pas de la partie et, à un moment, il heurte accidentellement un cerf, et se retrouve ainsi bloqué au milieu de nulle part. Heureusement, il y a une habitation à proximité... L’atmosphère dans laquelle baigne ce texte répond à merveille au postulat qui énonce qu’écrire du fantastique revient à rendre vraisemblable quelque chose d’invraisemblable.

Hélas, mille fois hélas, on ne sait quels critères ont prévalu, de la part de la rédaction de « Gandahar », au choix des textes qui suivent. Ceux-ci, parfois alourdis par un style ampoulé à l’excès, distillent le plus souvent un certain ennui. Les histoires - quand il y en a - demandent un effort de lecture fastidieux. C’est vraiment dommage et étonnant. Nous n’en parlerons donc pas.
Il faut atteindre la page 128 pour sortir de ce purgatoire et retrouver, avec “Yahvftaghn !” de Bruno Pochesci une histoire lisible, originale et sous-tendue par l’humour bien personnel que cet auteur manie avec virtuosité. Un petit vicieux qui a abusé le diable par deux fois est condamné à jouer au farfadet pour les siècles des siècles, sauf un jour dans l’année où il peut s’incarner à volonté dans un être humain. Et si la troisième fois était la bonne ?
Richard Nolane conclut ce numéro avec “Masques”, un texte publié jadis dans « Fiction ». L’ambiance de ce coin paumé d’Amérique avec sa station-service minable et l’horizon borné des personnages confronté à une singulière apparition est parfaitement rendue. Du bel ouvrage.

Un numéro en demi-teinte donc, qui illustre au final combien écrire une histoire fantastique est un exercice difficile. Certaines et certains ici, s’y sont manifestement cassés les dents.

Titre : Gandahar
Numéro : 20 - De Samain en Halloween
Directeur de publication : Jean-Pierre Fontana
Rédactrice en chef : Christine Brignon
Couverture : Krystal Camprubi
Type : revue
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : l’association Gandahar ; Sa page facebook
Dépôt légal : septembre 2019
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 2418-2052
Dimensions (en cm) : 16 x 24
Pages : 160
Prix : 9 €