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Temps fut (Le)
Ian McDonald
Le Bélial’, Une Heure-Lumière, n°23, court roman traduit de l’anglais, science-fiction, 144 pages, février 2020, 9,90€

Lors d’une liquidation, Emmett Leigh déniche un petit recueil de poèmes. Pour ce bouquiniste indépendant, le véritable trésor n’est pas cet ouvrage d’un auteur inconnu, mais la lettre manuscrite glissée à l’intérieur. Il s’agit d’une lettre d’amour datant de la seconde guerre mondiale, adressée par un certain Tom à son amant Ben.
Emmett cherche à en savoir plus, aussi bien pour augmenter la valeur de son acquisition que par curiosité.



« Le temps fut » démarre doucement, part finalement d’un point assez anecdotique mais parfaitement exploité pour développer une histoire mêlant temps et amour. Ce court roman est un modèle de construction, car tout est fait pour parvenir à un développement que rien ne laissait présager au début. Le récit s’avère très subtil et ce n’est qu’en creusant le passé de ces deux hommes qu’Emmett y découvre des bizarreries, bien aidé en cela par une femme à la mémoire infaillible. Tom et Ben apparaissent sur des photos à des époques différentes sans changer d’aspect. Comment est-ce possible ?
L’explication ne manque pas d’élégance, car la guerre de 39-45 était un creuset d’inventivité, parfois dans des domaines a priori farfelus, mais qui là apportent un éclairage bien vu sur les anomalies constatées.
Entre un présent consacré à la recherche et des bribes du passé mettant en scène les deux hommes, « Le temps fut » tisse une toile subtile et fragile, ce qui rend l’ensemble d’autant plus beau. Ian McDonald ne s’est pas cantonné à un simple roman prenant le voyage temporel en toile de fond, il a aussi choisi de parler d’un amour difficile, car mal vu à cette période trouble, et de le développer à travers les moments guerriers de notre histoire. Cela donne un mélange assez troublant et rehausse les valeurs humaines plus fortes que tout.

« De la douceur dans un monde de brutes » est ici parfaitement illustré par Ian McDonald, jouant à la perfection du temps pour offrir un grand moment de lecture.


Titre : Le temps fut (Time Was, 2018)
Auteur : Ian McDonald
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Traduction de l’anglais : Gilles Goullet
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 23
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 144
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : février 2020
ISBN : 9782843449604
Prix : 9,90 €


Autres titres de la collection :
- 1. « Dragon » de Thomas Day
- 2. « Le nexus du Docteur Erdmann » de Nancy Kress
- 3. « Cookie Monster » de Vernor Vinge
- 4. « Le choix » de Paul J. McAuley
- 5. « Un pont sur la brume » de Kij Johnson
- 6. « L’homme qui mit fin à l’histoire » de Ken Liu
- 7. « Cérès et Vesta » de Greg Egan
- 8. « Poumon vert » de Ian R. MacLeod
- 9. « Le regard » de Ken Liu
- 10. « 24 vues du mont Fuji, par Hokusai » de Roger Zelazny
- 11. « Le sultan des nuages » de Geoffrey A. Landis
- 12. « Issa Elohim » de Laurent Kloetzer
- 13. « La ballade de Black Tom » de Victor LaValle
- 14. « Le fini des mers » de Gardner Dozois
- 15. « Les attracteurs de Rose Street » de Lucius Shepard
- 16. « Retour sur Titan » de Stephen Baxter
- 17. « Helstrid » de Christian Léourier
- 18. « Les meurtres de Molly Southbourne » de Tade Thompson
- 19. « Waldo » de Robert A. Heinlein
- 20. « Acadie » de Dave Hutchinson
- 22. « Abimagique » de Lucius Shepard


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
25 mars 2020


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