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Où les roses ne meurent jamais
Gunnar Staalesen
Gallimard, Folio Policier, n°898, roman traduit du norvégien, policier, 390 pages, novembre 2019, 8,50€

Avant qu’il n’y ait prescription sur la disparition de sa petite fille de 3 ans Mette, soit presque 25 ans après les faits, Maja Misvaer demande au détective privé Varg Veum de découvrir ce qui s’est passé en 1977. Elle n’en peut plus de vivre dans l’ignorance.
Pour Varg Veum qui n’a plus eu d’affaires depuis 3 mois et qui vit dans les effluves de l’alcool, elle tombe du ciel et lui offre une bouée de sauvetage dans sa vie qui part en vrille.
Mais comment faire mieux que la police à l’époque, qui avait pourtant mis les moyens sans rien trouver ?



En la personne de Varg Veum, Gunnar Staalesen montre la société norvégienne sans fard. Dans une précédente enquête « Cœurs glacés », il décrivait déjà une société malade aux nombreux travers cachés pour ne pas entacher l’image idyllique de ce beau pays. Pas d’œillères, mais une vision réaliste d’une Norvège qui connaît les mêmes maux qu’ailleurs. L’auteur nous plonge dans la noirceur humaine, loin de toute surenchère, ce qui ne la rend que plus effrayante, car plus ancrée dans le quotidien.

Varg Veum doit mener son enquête dans une communauté des années 1970, un brin hippie et fondée sur une certaine notion de partage. Les années l’ont éclatée, mais il retrouve les protagonistes de l’époque et les interroge sur cette funeste journée où Mette a disparu. Les langues peinent à se délier, mais à force d’abnégation, d’insistance, Veum parvient à mettre à jour de nouveaux faits, pas forcément en lien avec l’affaire mais qui jettent un autre éclairage sur les événements.
Varg Veum rappelle immanquablement le célèbre inspecteur Colombo, sans cesse à poser des questions, à revenir sur certains détails, afin de dresser un tableau d’ensemble.
Même si le détective doute, il ne néglige aucune piste et ne recule pas devant le danger. Une fois qu’il a reniflé une piste, il ne la lâche plus avant d’en avoir exploité toutes les possibilités.
Varg Veum n’en est pas moins homme et il abrite bien des traumatismes. Cette enquête lui offre un moyen de ne pas s’appesantir sur son cas et de tenter de décrocher avec l’alcool. Peut-elle signifier un nouveau départ ? Une porte de sortie s’offre-t-elle à lui ?

Le lecteur s’attache à ce personnage fort et fragile à la fois, le suit avec plaisir au fil de ses aventures, « Où les roses ne meurent jamais » étant sa quinzième. L’intérêt de cette série réside aussi bien dans les intrigues de chaque roman que dans son personnage principal.
Très bien mené du début à la fin, « Où les roses ne meurent jamais » ne manque pas de surprendre quant à sa conclusion. Avec retenue, Gunnar Staalesen se révèle efficace et continue son exploration de l’âme humaine.
Une belle porte d’entrée dans le polar nordique !


Titre : Où les roses ne meurent jamais (Der Hvor Roser Aldri Dor, 2012)
Auteur : Gunnar Staalesen
Traduction du norvégien : Alexis Fouillet
Couverture : © Claudia Carlsen © Arcangel (détail).
Éditeur : Gallimard (1ère édition française : éditions Gaïa, 2018)
Collection : Folio Policier
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 390
Format (en cm) : 10,9 x 17,8
Dépôt légal : novembre 2019
ISBN : 9782072841330
Prix : 8,50 €


Autre enquête de Varg Veum :
- Cœurs glacés

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
3 mars 2020


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