Le Monde cannibale de Solo
L’univers est à dominance animalière et, parmi chats, chiens, singes, porcs, se baladent d’improbables bestioles aussi affamées que dangereuses alors que l’homme toujours domine, manipule, rend ce monde encore plus horrible. Et puis il y a les rats, qui vivent par familles parfois en tribus, ils gèrent rationnellement les territoires de chasse et survivent bien qu’ils soient systématiquement chassés par l’homme. Au sein d’une de ces familles vit un jeune rat, formidable combattant qui, un jour, doit partir, “Solo” naît alors face au terrifiant monde cannibale.
En trois albums, Oscar Martin illustre la légende de celui qui, pour survivre, va devenir un combattant redoutable et impitoyable. On pense à Mad Max, dans une version aussi cruelle mais augmentée de quelques monstres mutants impressionnants sous un trait à la fluidité du dessin animé. L’impact est fort, avec ce personnage si séduisant qui dévoile sa face noire, ses doutes, sa friabilité devant l’amour, ses conflits intérieurs quand la jalousie le rend sombre (voir“Solo (T2) Le cœur et le sang”), sa force incroyable qui le tient debout alors que tout pousse à mourir, à en finir.
Un terrain de chasse en développement !
“Solo” a mis du temps à percer en Espagne, puis en France. Aujourd’hui, après une première trilogie redoutable d’efficacité, ce graphisme souple si identifiable, Martin continue de développer ce vaste terrain de chasse où ses créatures se battent, résistent, tuent pour survivre mais aussi évoluent avec ce petit chant appris par Solo au chien “Legatus”, son fils adoptif, un chant de tolérance pour gagner un peu de paix. C’est le cœur d’un tome 4 qui initie une nouvelle trilogie porteuse de grandes évolutions et de changements importants dans les équilibres du monde cannibale. Alors que Legatus marche et rassemble, cherchant la complicité, la sincérité, l’émergence d’une volonté de coexistence plus pacifique, se voulant exemple pour se sentir en paix, plus que jamais Oscar Martin montre la fourberie de l’homme, jamais plus dangereux que face à un pouvoir qu’il ne comprend pas, et surtout qu’il ne contrôle pas.
Dans une série bâtie pour l’action avant tout, se glissent toujours plus de messages sur la faculté de nuisance de l’humain, toujours prêt à rendre encore pire une situation désespérée. Action, émotion, deux moteurs essentiels qui rendent cette série incontournable.
“Solo” est la série post-apocalyptique qu’il faut lire en mode BD !
(T1) Les Survivants du chaos
(T2) Le Coeur et le Sang
(T3) Le monde cannibale
(T4) Legatus
Série : Solo
Scénario : Oscar Martin
Dessin : Oscar Martin
Couleurs : Oscar Martin (avec Diana Linares pour le T1)
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Pagination : 110, 120, 128 et 80 pages couleurs
Format : 21,2 x 28,4 cm
Dépôt légal : 10 septembre 2014, 1er janvier 2016, 28 octobre 2017 et 23 janvier 2019
Numéro ISBN : 978-2-7560-4170-4, 978-2-7560-7192-3, 978-2-413-00156-0 et 978-2-413-00921-4
Prix public : T1 à T3 - 16,95€ chaque, T4 - 14,95€
À lire sur la Yozone :
Solo (T2) Le cœur et le sang
Illustrations © Oscar Martin et Éditions Delcourt