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Souris de Leningrad (Les) (T1) Je suis Chapayev
Jean-Claude van Rijckeghem et Thomas du Caju
Zéphyr/ Dupuis

Quatre adolescents essaient de survivre alors que leur pays, l’URSS, est bouleversé par l’attaque surprise de l’armée allemande. Les défaites s’accumulent et font craindre la disparition du régime.



En 1962, lors d’une représentation de la symphonie de Leningrad de Chostakovitch, un clochard tente de tuer un musicien. Arrêté, il raconte à une policière son histoire et celle de ses amis. Le récit plonge alors dans le passé. Au début de la Seconde Guerre mondiale.
Trois garçons et une fille jouent innocemment alors que le régime stalinien va subir l’assaut des armées nazies. Bientôt, les jeux vont laisser place à des tactiques de survie. Obligés de grandir vite, ils vont découvrir qu’un adulte peut aller très loin pour manger.
Lors de la déclaration de guerre, ils sont tout d’abord envoyés à la campagne. Mais doivent fuir lorsque la Wehrmacht arrive. Séparés des autres après une impressionnante attaque aérienne, ils parviennent néanmoins à ramener un groupe d’enfants à Leningrad durant l’invasion allemande. En dépit de ce geste héroïque, 2000 enfants sont tués. Mais le parti interdit d’en parler.

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En plus de suivre les péripéties de ces jeunes héros, le lecteur découvre la vie quotidienne, jamais banale, sous la dictature soviétique. Les gens n’osent plus parler car chaque mot peut envoyer au goulag. Un écrivain prend la décision radicale de cesser d’écrire par peur de la censure. Conscient de ces dangers, les enfants répètent comme un refrain « Staline a annulé… » pour décrire l’absurdité de l’État totalitaire. Mais ils sont tout de même influencés par les films de propagande. L’un d’eux s’identifie à un héros de pellicule, Chapayev. Il ira jusqu’au bout pour suivre son modèle.

Jean-Claude van Rijckeghem est également scénariste pour le cinéma et cela se sent dans ce récit à la fois épique et centré sur ses personnages. Spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale, il utilise ses jeunes héros pour dresser un portrait de la diversité sociale du régime communiste. Maxim est issu d’une famille aisée et pleinement intégré à la dictature ; Pyotr est un enfant d’intellectuels opposés au régime ; Grygori a perdu son père, un pilote exécuté par le gouvernement et Anka est la fille d’un violoniste peu connu. Jean-Claude van Rijckeghem fait d’elle un personnage fort, loin du rôle secondaire souvent laissé aux filles. Croyante, elle n’attend pas les ordres des garçons pour agir et devient même pompier volontaire.

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Revenus dans leur famille, la situation est loin de s’arranger. La Wehrmacht avance et encercle Leningrad. Dès le premier bombardement, le stock de nourriture est détruit.
Bien qu’inséparables, des tensions naissent entre eux lors du siège. Même les adultes s’effondrent. Des parents sont arrêtés pour espionnage et les petits doivent se réfugier dans le musée de l’Ermitage vidé de ses tableaux.
Au niveau graphique, si les séquences de guerre sont bien rendues par le dessin classique de Thomas du Caju, on regrettera cependant un aspect un peu figé ainsi qu’un manque de relief.
Quoi qu’il en soit, en refermant ce premier volume, on se demande ce que vont devenir ces héros en culottes courtes alors que le siège est appelé à se durcir dans le deuxième tome ?


Souris de Leningrad (Les) (1/2) Je suis Chapayev
Scénario : Jean-Claude Van Rijckeghem
Dessin : Thomas Du Caju
Editeur  : Zéphir
Format  : 24x32 cm
Pagination  : 48 pages couleurs
Date de parution : 30/08/2019
Numéro ISBN : 9782361182656
Prix public : 14€


Illustrations © Thomas Du Caju / éditions Zéphir



Corentin Grebert
27 septembre 2019




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