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Spire, tome 2 : Ce qui divise
Laurent Genefort
Gallimard, Folio SF, n°638, roman (France, 2017), science-fiction, 378 pages, août 2019, 8,40€

La compagnie de transport Spire née de la volonté de trois personnes ; Lenoor, Hummel et Cornelis a bien changé. Elle a bien sûr considérablement grossi, elle s’est fait un nom, mais sa raison d’être : ravitailler les planètes des confins, se perd peu à peu. En effet, deux clans s’affrontent au sein de la Spire : la Ligue des Navis, la voix des pilotes de la compagnie, et le Buro dirigé par Mathy qui veut rejoindre l’ORCI et augmenter les profits en prenant des marchés plus juteux et plus faciles.
Au milieu, Lenoor la présidente se débat pour concilier les vues des deux camps et conserver tant bien que vaille les spécificités de la Spire. Malheureusement elle perd un précieux allié avec Cornelis qui a disparu lors de sa recherche des Vangks, ce qui fragilise sa position.



« Ce qui divise » est dans la droite lignée de « Ce qui relie », on peut parler de volume de transition, car il expose l’évolution de la compagnie en répétant le même schéma que dans le premier volet.
La Spire essuie deux attaques de concurrents pour l’éradiquer, la première la poussant à une solution extrême. À défaut de réussir, elles n’en fragilisent pas moins sa position : problèmes de trésorerie, perte de confiance et de marchés... Si la Spire survit, son unité en prend un coup, car les manœuvres occultes du Buro lui font perdre son âme. Des pilotes préfèrent partir plutôt que de cautionner ces actes.

Laurent Genefort parsème ce roman d’épisodes précis pour illustrer cette évolution de la Spire, comment l’humain est relégué au second plan, le profit primant à plus d’une occasion. Une capitaine est ainsi envoyée avec sa seconde sur une planète où la religion est toute puissante, un autre capitaine est sommé de taire un incident... autant d’exemples de dérives mettant à mal le doux rêve devenu réalité de ses trois fondateurs.
« Ce qui divise » se révèle assez répétitif dans son déroulement, mais l’auteur a suffisamment de métier pour ne pas lasser les lecteurs en l’émaillant d’incidents et autres complots pour conserver son intérêt. Toutefois, il devra se renouveler dans « Ce qui révèle », troisième et dernier tome de « Spire », sous peine de sentiment de trop peu, de déjà-lu. Cet ultime volet existant en grand format chez Critic, certains connaissent déjà la réponses, les autres attendront avec curiosité sa sortie en poche.

Cette trilogie de space opéra se place dans l’univers des portes de Vangks et peut-être en apprendrons-nous davantage sur ces derniers, comme le laissent supposer deux passages assez explicites, le premier mettant en scène une sonde dans « Ce qui relie » et le second, Cornelis dans ce qui semble sa dernière mission.
En tout cas, Laurent Genefort sait éveiller l’intérêt des lecteurs au sujet de son univers original et prenant. Et à ce titre, « Spire » se révèle efficace, offrant de bons moments de lecture.


Titre : Ce qui divise
Série : Spire, tome 2
Auteur : Laurent Genefort
Couverture : Manchu
Éditeur : Gallimard (1ère édition française : Éditions Critic, 2017)
Collection : Folio SF
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 378
Format (en cm) : 10,9 x 17,8
Dépôt légal : août 2019
ISBN : 9782072752094
Prix : 8,40 €



Laurent Genefort sur la Yozone :
- la chronique du tome 1 de Spire : « Ce qui relie »

- Laurent Genefort et la déferlante alien : un entretien
- La chronique de « Colonies »
- La chronique de « Lum’en »
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- La chronique du « Bifrost » spécial Laurent Genefort

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
21 septembre 2019


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