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Malédiction (La)
Film Américain de Richard Donner (1976)
17 novembre 1976


Genre : Fantastique (Satan et l’Antéchrist)
Durée : 1h51

Avec Gregory Peck (Robert Thorn), Lee Remick (Katherine Thorn), David Warner (Keith Jennings), Billie Whitelaw (Mrs. Baylock), Harvey Stephens (Damien), Patrick Troughton (le Père Brennan), Martin Benson (père Spiletto), Robert Rietty (le moine), Tommy Duggan (un prêtre), John Stride (le psychiatre), Anthony Nicholls (Dr. Becker), Patrick McAlinney (le photographe), etc.

Richard Thorn décide d’échanger son enfant mort né contre un délicieux bébé qui vient de naître d’une mère décédée au cours de l’accouchement, afin de ne pas désespérer sa femme. Il est vrai que ce couple qui touche de près la cinquantaine n’a plus beaucoup d’espoir d’avoir un autre enfant et n’en est pas à son coup d’essai...
Cinq ans plus tard, un étrange prêtre, le Père Brennan, vient prévenir Richard Thorn, devenu ambassadeur des USA à Londres, que son fils adoptif serait en fait l’Antéchrist. Incrédule et scandalisé au départ, Richard Thorn se convainc peu à peu de la véracité des propos du religieux. Il est vrai que de suicides en décès étranges, les cadavres commencent vite à s’amonceler sous les pas du petit Damien.

Conçu dès le départ comme un futur blockbuster hollywoodien destiné à exploiter le filon fantastique d’inspiration satanique et religieuse, « La Malédiction » disposait d’emblée d’un gros budget et d’un casting conséquent (Gregory Peck excellent, Lee Remick touchante et David Warner toujours parfait dans ce type de seconds rôles). La réalisation confiée à Richard Donner était aussi un gage de sérieux. Le futur directeur de la première adaptation sur grand écran de « Superman » (1978) puis du très beau « Ladyhawke » (1984) qui confirma les talents de Rutger Hauer, Matthew Broderick et Michelle Pfeiffer, prouva maintes fois par la suite son talent classique, tout entier inscrit dans la bonne et grande tradition américaine. Pas ou peu d’effets de manche, une direction d’acteurs très sobre, une gestion apaisée des effets spéciaux où l’histoire prime et où tout concourt à bien la servir.
La recette paraît simple, elle n’est pas toujours la plus appliquée, malheureusement...
Bien sûr, « La Malédiction » n’égale pas l’horreur chaotique « grande tension » de « L’Exorciste » de William Friedkin (1973) ni l’ambiance d’épouvante sulfureuse dans laquelle baigne le « Rosemary’s Baby » de Roman Polanski (1968). De ce point de vue, Richard Donner est sans doute un cinéaste plus conventionnel et moins brillant. Néanmoins, il sait être un excellent conteur et ce n’est pas rien.

Directement inspiré par le succès de l’un (« L’Exorciste ») et imaginé discrètement comme une quasi-suite de l’autre (« Rosemary’s Baby »), l’enfance de Damien, Antéchrist consciencieusement protégé par son papa diabolique (le prêtre et le journaliste qui s’y frottent s’y piquent à mort et Richard Thorn termine mal), terrifia son lot de spectateurs. Tout le monde y croyait et peut encore y croire.

Le film a pris très peu de rides et reste toujours efficace aujourd’hui. Les solides fondations d’une histoire fantastique destinée à pétrifier de terreur son public se trouvent bien dans cette distorsion avérée d’une réalité dont on ne doute pas.
Pour preuve, plusieurs pays interdirent le résultat final aux moins de 18 ans ou aux moins de 16 ans, la France se limitant à la classique interdiction aux moins de 12 ans. En Allemagne même, le film sortit en version partiellement coupée, amputé de 4 minutes. Les différentes éditions DVD correspondent par contre à la version sortie en salles et n’offrent pas de montages différents ou de scènes supplémentaires. Visiblement, Richard Donner a bien eu le contrôle total de son projet.

En 1976, le scénario de David Seltzner découlait du livre qu’il avait écrit sur commande en prévision de la future adaptation cinématographique. Cela n’empêcha pas le roman de franchir le cap du million d’exemplaire vendus en quelques semaines et ce, dès sa sortie en librairie aux États-Unis.
« La Malédiction » de Richard Donner donna lieu à plusieurs suites cinématographiques (potables) et un direct-to-vidéo (pas impérissable) ainsi qu’à un remake quasi intégral réalisé par John Moore et intitulé « 666 La Malédiction » (sortie en salles le 6 juin 2006 -6/6/6 !).

Sans être un chef-d’œuvre absolu, « La Malédiction » s’inscrit totalement dans la catégorie des films à voir absolument pour peu que l’on s’intéresse à l’histoire du cinéma fantastique. Il constitue encore une influence notable pour les scénaristes et réalisateurs désirant intégrer un genre pas si évident à maîtriser.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Omen
Autres titres originaux : Omen I, Omen I : The Antichrist, Omen I : The Birthmark (lors des différentes ressorties en salles)
Réalisation : Richard Donner
Scénario : David Seltzner (d’après son propre roman)

Producteur : Harvey Bernhard

Musique : Jerry Goldsmith
Photographie : Gilbert Taylor
Décors : Carmen Dillon
Maquillages : Stuart Freeborn et Patricia McDermott
Effets spéciaux : John Richardson et George Gibbs
Costumes : Tessa Davies et Tiny Nicholls
Casting : Maude Spector

Production & Distribution : Fox (USA)

À VOIR ÉGALEMENT

« Rosemary’s Baby » de Roman Polansky (1968)
« Damien, La malédiction II » de Don Taylor (1978)
« La Malédiction Finale » de Graham Baker (1981)
« La Malédiction : L’Éveil » de Jorge Montesi et Dominique Othenin-Gerard (1991, direct-to-video 2006)
« 666 La Malédiction » de John Moore (remake, 2006)


Stéphane Pons
17 novembre 2005



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