
Premier volume d’une BD fleuve, « Le Dernier Atlas » débute comme un polar sur fond de guerre des gangs autour du business des machines de jeux d’arcade. Guerre des gangs qui va prendre une tout autre tournure lorsque son héros, Ismaël Tayeb, se retrouve chez son parrain, en terre algérienne. Au fil des pages et des révélations, ce que l’on pensait être un simple polar se dévoile peu à peu comme une solide uchronie. En effet, dans les années 60-70, la France, sous l’impulsion du Général De Gaulle, a construit de gigantesques robots nucléaires, les Atlas, pour effectuer de grands travaux. Robots qui, après un terrible accident en 1975, à Batna, en Algérie, ont tous été mis hors service et démantelés.
Tous, sauf un ! Le George Sand, abandonné sur un terrain vague situé en Inde.

Parallèlement à cela, également en Algérie, Françoise Halfort, ex-reporter de guerre qui écrit un livre sur la catastrophe nucléaire de Batna, est témoin dans le parc de Tassili d’un phénomène écologique et sismique inexpliqué. Quand le hasard met sur sa route Ismaël, et qu’il est confronté à son tour au phénomène, son sang ne fait qu’un tour. Persuadé que l’humanité court un terrible danger et que seul le dernier Atlas pourra la sauver, Ismaël se met en tête d’aller en Inde pour récupérer et remettre en service le fameux George Sand.

En dépit d’un graphisme, au premier abord un peu rugueux, “Le Dernier Atlas” est une bande dessinée foisonnante et passionnante qui sait parfaitement entretenir le mystère, tout en distillant suffisamment d’informations pour tenir le lecteur en haleine, et qui se lirait d’une traite si elle n’était aussi volumineuse. Il est vrai que Fabien Vehlmann et Gwen De Bonneval, au scénario, ne lésinent pas dans leur réécriture de l’histoire. Méchas, catastrophe nucléaire, dérèglement écologique, trafic de matériel nucléaire avec des islamistes, mutations génétiques... Le traitement des personnages, et ils sont nombreux, est également très réussi. Qu’ils suscitent la sympathie, voire l’empathie, à la façon d’Ismaël Tayeb ou Françoise Haltfort, l’antipathie voire l’inimitié comme « Dieu le Père », ou encore la curiosité comme la “femme” d’Ismaël ou le groupe de vieillards qui pilotaient les Atlas dans les années 70, ils ne laissent jamais le lecteur indifférent.

Publié tout d’abord mensuellement sous la forme de 10 fascicules noirs et blancs, « Le Dernier Atlas » est une BD palpitante, pleine de surprises et de suspens, dont on attend avec impatience la suite en se demandant jusqu’où elle va pouvoir nous mener.
A noter, en postface, un texte explicatif de 3 pages qui explique quand et comment le cours de l’histoire à dévier.
A lire sur la Yozone :
Le dernier Atlas et Le Château des Étoiles, le grand retour du feuilleton
Le Dernier Atlas (T1/3)
Scénario : Fabien Vehlmann & Gwen De Bonneval
Dessins : Hervé Tanquerelle
Design : Fred Blanchard
Couleurs : Laurence Croix
Éditeur : Dupuis
Format : 21 x 28 cm
Pagination : 232 pages en couleurs
Dépôt légal : 15 mars 2019
Numéro IBSN : 9782800171166
Prix public : 24.95 €
Illustrations © Hervé Tanquerelle, Fred Blanchard & Les Éditions Dupuis (2019)