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Sous les Pavés
Eric Warnauts et Guy Raives
Le Lombard

Mai 1968.
L’anarchie est totale à la Sorbonne. Il y règne une vraie psychose de guerre au sein des groupuscules gauchistes unifiés, le « mouvement du 22 mars ». La rumeur court que les militants du mouvement d’extrême droite « Occident » remontent le boulevard Saint-Michel pour défier les gauchistes qui occupent la cour centrale. C’est grave, des mesures doivent être prises : il faut évacuer la Sorbonne. Les confrontations entre les CRS et les étudiants sont inévitables et violentes. Jay Fergusson, étudiant américain aux Beaux-Arts, immortalise tous ces moments tragiques. Il est entendu par la police sur sa présence au Quartier Latin.



L’interrogatoire de ce bel Américain sert de fil conducteur à l’histoire. Jay Fergusson nous plonge dans son quotidien, entouré de Sarah au fort caractère, de la belle Françoise, de Didier et de Gilles, fils d’un chirurgien d’une clinique privée. Ils sont tous issus d’horizons différents, lui-même ayant fait la guerre du Vietnam. Sarah couche avec le père de Gilles, ainsi qu’avec Didier... Gilles sort officiellement avec Françoise, mais Jay est attiré par elle et réciproquement. Entre drogue, libération sexuelle pour certains et sentiments amoureux pour d’autres, le Quartier Latin s’embrase, enflammant la France entière.

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1968 est une année qui a marqué l’Histoire. Dans le monde entier, la jeunesse manifeste pour la liberté et contre la guerre. Martin Luther King est abattu en avril à Memphis, l’invasion de la Tchécoslovaquie par le bloc de l’Est débute en août, pendant que les protestations contre la guerre du Vietnam sont de plus en plus vives. En France, lassés d’une société autoritaire et paternaliste, les jeunes dénoncent le capitalisme, l’austérité morale gaulliste, tout en prônant la libération sexuelle. D’abord désemparés par ces « gauchistes » qui couvrent les murs parisiens de slogans libertaires, travailleurs et syndicats prennent le relais en moins de quinze jours. La France est paralysée et le régime menacé.

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Dans “Sous les Pavés”, Eric Warnauts et Guy Raives alternent entre reportage précis sur des bases détaillées et histoire romanesque autour de nos héros. Ce duo, c’est plus d’une quarantaine d’ouvrages, mais c’est surtout une méthode de travail surprenante : Eric Warnauts se charge généralement du scénario, Guy Raives de la mise en couleurs et le reste est géré de manière commune. Leurs dessins à quatre mains sont épurés et donnent du rythme à l’histoire. Guy Raives avoue même avoir repris les traits de Michel Picolli dans “Les Choses de la vie” pour représenter le père aisé de Gilles qui voit Sarah uniquement pour coucher avec elle : 16 minutes chrono (avec les préliminaires) lui suffisent pour faire son affaire.

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N’ayant pas connu mai 1968 en direct live, j’ai trouvé “Sous les Pavés” très intéressant par son côté historique. Néanmoins, le récit est parfois confus entre les histoires sentimentales, le contexte politique et le récit de Jay auprès de la police, c’est dommage. Mais cette BD reste tout de même une agréable lecture pour découvrir un pan important de l’histoire socio-politique de notre pays. Nos auteurs ont eu la bonne idée de rajouter en fin d’album deux pages de chronologie historique de l’année 1968.

« Faites l’amour, pas la guerre », telle était la devise en mai 1968. Elle est toujours d’actualité, je valide.


Sous les Pavés
- Scénario : Eric Warnauts et Guy Raives
- Dessins Eric Warnauts et Guy Raives
- Couleurs Guy Raives
- Éditeur : Le Lombard
- Collection : Signé
- Format : 24,1 x 31,8 cm
- Pagination : 80 pages couleurs
- Dépôt légal : 27 avril 2018
- Numéro IBSN : 9782803671694
- Prix public : 16,45 €


Illustrations © Eric Warnauts et Guy Raives et Editions Le Lombard (2018)



Anne Schnebelen
1er janvier 2019




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